vendredi, mars 27, 2015

Yachar Kemal, le Nobel et les loukoums

"Istamboul. Soirée chez Yachar Kemal, énorme paysan, braillard et affectueux qui parle sans arrêt, mais seulement en turc et en kurde. Il a connu la prison et a été torturé comme communiste. Son idée fixe, c'est le prix Nobel. Il a fait à cette fin un long séjour à Stockholm. Il a fait traduire à ses frais l'un de ses livres en suédois pour l'adresser aux membres de l'Académie royale. Mais en face de ces dix-huit exemplaires soigneusement empaquetés, il a eu le sentiment d'un manque. À coup sûr, il fallait ajouter quelque chose, mais quoi ? Après mûre réflexion, il a ajouté dix-huit paquets de rabat-loukoums turcs. Moi je lui aurais donné le prix Nobel pour ses loukoums !"
Michel Tournier, Journal extime. 

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