lundi, juin 24, 2002

Malatya

Visite de la Grande Mosquée de Malatya. De l'intérieur, ah qu'elle est belle ! Décor de briques et de glaçures, frise bleue et noire en mosaique de céramique. Je n'ai pas pu bien voir de près s'ils avaient utilisé la cuerda seca, mais je le saurais sur les photos. Beau mihrab de pierre blonde, en forme de porche. Mais c'est surtout la voûte qui captive, avec un haut tambour et de petites fenêtres, reposant sur des trompes, avec un décor de niches en relief, d'arcs en anse de panier, en ogive. Une ascension harmonieuse et solide d'arcs et de niches en relief qui élève le regard jusqu'à la voûte tapissée de son décor de briquettes et de carreaux turquoises, en spirale. La cour intérieure est très intéressante aussi. Elle était entierement décorée de panneaux de mosaique en céramique bleues et noires, frise coranique, frise géométrique, rinceaux, compositions géométriques. Sur un des murs, deux curieuses colonnettes en contreforts, au sommet conique.Toute la salle est scandée de bas piliers et d'arcades. Du plafond jusqu'au sommet des piliers, un revêtement de briques, et la pierre simple pour le corps des piliers. Le revêtement de briques est rehaussé de petits carreaux rectangulaires turquoises. La partie du plafond qui est dans le prolongement de la coupole et du mihrab est aussi décorée de céramiques que la cour, avec à peu près les mêmes motifs, très seldjoukides. Très belle lumiere intérieure. Il y a de beaux tapis, aussi. Bref, une grande envie de rester là.
Pour le reste de la promenade, escortées par une bande de petits totos, qui nous ont gâvées de tût (de délicieuses mûres blanches), qui nous ont cueillies des fleurs tout le long (de préférence celles pleines d'épines) qui allaient nous chercher de l'eau (inutile de sortir l'eau minérale de nos sacs sous peine d'assister a des crises de désespoir). Certains de leurs aînés nous voyaient passer et on voyait bien dans leurs yeux qu'ils se disaient que ces petits crétins avaient bien de la chance... Quant au keffieh, il suscite de grandes réactions. Dans le bus, une vieille bigote a fait la grimace (ce pays regorge de vieilles bigotes) mais le chauffeur du car nous a emmenées jusqu'a la ville moderne de Malatya sans nous faire payer. Dans les rues, regards incrédules (des Turcs) et contents (des Kurdes). Un taxi qui passait m'a fait de la main un salut très cérémonieux et un vieux Kurde, très beau, en costume traditionnel et le tesbih a la main nous a rejoint radieux pour nous demander d'ou l'on venait et nous souhaiter la bienvenue. Je ne sais pas ce que ce keffieh signifie polititiquement, mais il est clair que les Kurdes le prennent avant tout pour une déclaration d'amour. C'est comme si on avait écrit "Em ji we hez dikin" sur nos fronts.

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