mercredi, avril 18, 2001

Istanbul

Ce soir, c'est la Première de Hüseyin. Il doit être sur les dents. Demain, nous partons à Ümranieh, chez les HADEP d'Ümranieh. La mère d'Arjen et la troupe du MKM y donne une représentation et nous les accompagnons.

Acheté hier un adorable gros singe en peluche, suspendu à un trapèze, qui siffle et dit "I love you" quand on lui passe devant. A l'entrée de mon studio, ça risque d'être drôle.

"Le voyage est dangereux pour les oiseaux et les hommes." J'adore cette phrase. Elle est citée dans mon agenda. Je vais lire le bouquin pour cela ; il y a de ces phrases solitaires qui illuminent le monde, ensoleille une journée, un cheminement, un voyage. Et la vie même. Remplacer le mot "voyage" par "vie", par exemple. Comme "la vie est immense et pleine de dangers", sortie de la bouche d'un enfant cancéreux qui en réchappa, finalement. Elle est traduite en anglais, dans cet agenda. En anglais, cela sonne bien aussi. Travel is dangerous for birds and men. J'aime la lumière énigmatique et rayonnante de cette phrase, et je crois que j'en ferais ma devise.

Que cela aille bien ou que cela aille mal, il faut toujours, toujours voyager.

Hier, acheté un lapin en chocolat de Pâques. Je vais l'offrir à Hüseyin, peut-être, pour le récompenser d'avoir tant travaillé.

Maintenant il fait beau sur Istiklal Caddesi. Nous partirons sous le soleil. Malin. J'écris du meilleur salon de glaces de la ville, en face du lycée de Galatasaray. Les grilles noires et or enchâssent le vert profond des arbres.

En cherchant la librairie internationale, nous sommes tombées par hasard sur la boutique Swatch. Pris un joli bracelet d'un bleu outremer en dégradé, assorti à la veste de sport sans manche que tout le monde (ou presque) porte ici. Par contre, il n'y a plus de livres en français, ici. On voit le recul de la francophonie. Tant pis. En rentrant, je continue mon étude du turc et la prochaine fois, je n'aurais qu'à piocher dans la mine inépuisable de titres turcs. En attendant, je termine ma relecture des Antigones de Steiner et je vais lire l'étude sur Khani, en kurde. Voilà pour la littérature.

ça risque de chauffer ce soir. Les prisonniers continuent de mourir et un fameux critique de cinéma, qui avait fait un article élogieux sur Hüseyin se l'ait vu refuser par son journal. Du coup, la tension monte et la projection risque d'être animée.

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