mercredi, mars 04, 2015

Parution : "Us et coutumes des Kurdes" de Mahmoud Bayazidi





Parution le 4 mars, chez L'Asiathèque en co-édition avec Geuthner, de l'ouvrage Us et coutumes des Kurdes. 
Traduction et présentation par Joyce Blau et Sandrine Alexie du texte de Mahmoud Bayazidi sur l'organisation sociale, les valeurs et les traditions du peuple kurde.
Préface de Kendal Nezan, président de l'Institut kurde de Paris

Présentation de l'éditeur : 
"Les Kurdes occupent une région stratégique, depuis toujours à la croisée des empires et objet de convoitise. Héritiers d'une riche tradition culturelle, ils n'ont pas hésité à prendre les armes à maintes reprises pour défendre leur territoire, leur mode de vie et leurs valeurs. Aujourd'hui, ils apparaissent plus que jamais comme des acteurs incontournables de la stabilité régionale. 
Le présent ouvrage constitue un témoignage historique de premier ordre décrivant dans une langue simple l'organisation sociale et les traditions du peuple kurde : structure de la famille et des villages, rôle des femmes, code de conduite – notamment à la guerre –, déroulement des grandes fêtes et cérémonies, ou encore questions relatives à la religion, aux croyances et à la divination. Il présente les valeurs traditionnelles des Kurdes et permet de comprendre les fondements historiques de leur pugnacité si souvent admirée – ou crainte – par les peuples voisins. 
Traduit du kurde (kurmandjî) par Joyce Blau et Sandrine Alexie, ce texte du mollâ kurde Mahmoud Bayazidi (1797-1859) constitue le premier document profane en prose jamais écrit dans cette langue, ainsi que l'un des rares témoignages de l'intérieur sur le mode de vie des Kurdes, détaillant aussi bien les aspects jugés favorablement par l'auteur que ceux qu'il réprouve. 
Joyce Blau est professeur émérite de l'Institut national des Langues et Civilisations orientales à Paris, où elle a dirigé la chaire de kurde pendant trente ans. Membre de l'équipe de recherche de l'Institut kurde de Paris, elle est l'auteur de nombreux ouvrages et travaux sur la langue, la littérature et la civilisation des Kurdes. 
Sandrine Alexie est écrivain et traductrice. Auteur de romans sur le Kurdistan mythique, médiéval et contemporain, elle a également traduit Mem et Zîn d'Ahmed Khanî, chef d'œuvre de la litérature classique kurde."

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Table des matières :

Préface de Kendal Nezan  ou "Les Kurdes dans l'Histoire"

Introduction de Joyce Blau et Sandrine Alexie ou "Vie et œuvre de Mahmoud Bayazidi" :

Us et Coutumes des Kurdes, de Mahmoud Bayazidi

Bibliographie commentée par Joyce Blau et Sandrine Alexie.

Index thématique.

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Extrait : "Une fois, le fils d’une femme tomba gravement malade, il était aux portes de la mort. On raconte alors que la mère de ce garçon a dit : « Si Dieu guérit mon fils, voici mon vœu : moi-même, en bonne santé, je resterai dans la tombe sans manger pendant trois jours. Si je trépasse, qu’il en soit ainsi ! Mais si ce n’est pas le cas, après trois jours, que l’on me fasse sortir. » Cette femme a fait ce vœu, et par la volonté de Dieu, après quelques jours, son fils guérit et recouvra la santé. Alors, la mère de ce garçon — son nom était Rabo, et le nom de son fils, Kalho — dit : « Je vais accomplir mon vœu. » Elle alla demander son accord au mollâ qui refusa. Mais elle dit : « Je n’ai pas d’autre choix que de réaliser mon vœu. » Voyant qu’il n’y avait rien d’autre à faire, on partit creuser une tombe pour Rabo, une tombe comme on en creuse d’habitude pour les morts. Rabo, dans la plus grande contrition et demandant la protection de Dieu, annonça : « Trois jours durant, je reste dans la tombe. Au bout de trois jours, venez sur la tombe. Ouvrez. Si je suis morte, lavez-moi, apprêtez-moi et enterrez-moi. Sinon, sortez-moi de là, je rentrerai chez moi et j’aurai tenu ma promesse. » Et vraiment, on fit comme Rabo avait dit, on creusa la tombe, on y mit Rabo dans ses vêtements, sans pain ni eau, on l’étendit dans la tombe, on l’emplit de terre et on la referma. Elle est restée ainsi trois jours. Puis hommes et femmes allèrent ensemble sur la tombe de Rabo, l’ouvrirent et en sortirent Rabo qui était en bonne santé, vivante. Ils la ramenèrent chez elle. Elle vécut encore sept ans après son vœu, puis elle mourut."



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