jeudi, mai 02, 2013

La "drôle de guerre" du Kurdistan de Syrie touche-t-elle à sa fin ?

En bleu sombre, les régions kurdes




Depuis le printemps 2011, c'était, au Kurdistan de Syrie, une situation de ni paix ni guerre, de ni pour ni contre (selon la ligne du PYD mais aussi d'autres partis kurdes très réticents envers les Frères musulmans), une « drôle de guerre », en somme, dont les Kurdes restaient à peu près épargnés si l'on compare avec les terribles violences des régions arabes : du front syrien, ils ne subissaient guère que l'exode (et encore avec un abri dans les terres du Gouvernement régional kurde, assez enviable si l'on considère la situation des autres réfugiés syriens en Jordanie ou au Liban, ou bien réfugiés dans les montagnes d'Afrin, c'est-à-dire chez eux), les pénuries de toutes sortes (mais avec un passage vers le Kurdistan d'Irak pour les Kurdes de Djezireh) et l'égide assez autoritaire et hégémonique du PYD, mais dont les exactions qui lui sont reprochées sont sans commune mesure avec la terreur promise par les milices jihadistes.  

Ainsi laissé à eux-mêmes, dans une situation de vide politique et administratif (qui rappelle celui laissé par Saddam quand il s'est retiré de lui-même de la future Région autonome kurde en 1991), les Kurdes vivotaient à l'arrière du front. Les bureaux de communication du PYD et des YPG promènent les journalistes dans les écoles kurdes, les check-point kurdes et montrent volontiers leurs combattantes en armes, dont la seule vue a de quoi faire cauchemarder les salafistes.  S'il y avait, ça et là, quelques accrochages avec l'armée syrienne, à Alep ou Qanishlo, c'est surtout aux combattants rebelles que les forces YPG fermaient le Kurdistan syrien.

Aux derniers jours de février, Asya Abdullah, la co-présidente du PYD (branche syrienne du PKK) avait ainsi exposé que les zones kurdes déjà investies et contrôlées par son parti après le retrait des forces du Baath, s’organisaient en communauté autonomes, en incluant les communautés arabes et chrétiennes, et appliquaient le modèle politique prôné par Öcalan, avec des Conseils populaires, des bureaux du Croissant rouge et des Comités de secours, chargés de répartir fuel, pain et divers services dans la population. 
Une police d’Asayish (visiblement calquée sur les services de sécurité du Kurdistan d’Irak) était également instaurée, ce qui a encouru très vite les critiques des autres partis politiques kurdes, accusant ces forces d’être plus une police politique chargée de réprimer toute contestation envers le PYD ou le PKK, et notamment les manifestations régulièrement organisées par les groupes politiques membres du CNK.
Interviewée par le journal arabe Az-Zaman, Asya Abdullah, que l’on entend moins fréquemment que Salih Muslim, l’autre co-président du PYD, ne déviait pas alors de la ligne politique que son parti affichait depuis le début de la guerre en Syrie : à savoir que le PYD n’était pas une branche du PKK, qu’ils « maintenaient des relations avec tous les partis kurdes, y compris ceux du nord de l’Irak (comprendre Gouvernement régional du Kurdistan ) et que le PYD est le parti syrien qui avait le plus souffert du régime baathiste ».
Sur les rapports du PYD avec l’Armée syrienne de libération, la ligne politique restait celle du refus (en tout cas officiel) de prendre parti pour l’un ou pour l’autre camp et qu’il empêcherait toute incursion dans les régions kurdes (celles de l’ASL et encore plus celles des milices islamistes et djihadistes que les YPG avaient stoppées à Serê Kaniyê). La seule évolution dans cette politique était d’affirmer que le PYD appelait au renversement du régime, ce qui n’était pas si clair au début de la révolte syrienne. 
Mais également au tout début de mars, cette position du « ni avec le régime ni avec l’opposition » a été nuancée par Salih Muslim qui, ayant rencontré au Caire des membres de la Coalition nationale syrienne, le 27 février, laissait entendre qu’une possible coopération des forces du PYD avec l’ASL pouvait être envisagée sur le terrain ce qui, jusque-là, était fermement écarté. Mais cette coopération militaire se limiterait, si l’on analysait les propos de Salih Muslim, à un partage du terrain et une attitude de non-agression, le président du PYD n‘envisageant pas d’envoyer ses forces aider à la libération des villes purement arabes : « Les combattants kurdes n’iront pas se battre à Damas. Si chacun avait libéré sa ville, la Syrie serait libérée aujourd’hui » (nonobstant le fait que la riposte de l’armée syrienne et des milices fidèles au pouvoir est tout autrement meurtrière dans les villes arabes que le discret retrait du Baath des zones kurdes).
 S’exprimant sur radio Sawa, Salih Muslim a jugé la prise de contact avec Moaz Al-Khatib, le nouveau président du CNS, « amicale et productive » ajoutant que cette rencontre avait eu pour but de « mieux se connaître » et qu’il avait pu dire au chef de la Coalition « qui nous sommes et qui nous représentons », en reprochant que jusqu’ici, le Conseil National syrien (maintenant englobé dans la Coalition) avait refusé d’inscrire la reconnaissance du peuple kurde dans la future constitution syrienne « ou au moins d’écrire sur le papier que le peuple kurde était une composante du peuple syrien ».
Cette reconnaissance des Kurdes sur un plan constitutionnel, laquelle ne prévoit aucunement un quelconque détachement de la Syrie, comme l’assure le PYD, se rapproche de plus en plus des positions du Conseil national kurde, ce qui fait que la division entre les partis kurdes apparaît de plus en plus absurde, au moins si l’on se cantonne à la lecture de leurs revendications et de leur programme respectifs.
Dans le même temps, aux premiers jours de mars,  les YPG décidaient d’avancer leurs positions et de prendre le contrôle de plusieurs villes kurdes jusqu’ici théoriquement encore aux mains des services gouvernementaux.
Ainsi des YPG, soutenus par le Parti progressiste démocratique kurde (proche de l'UPK de Talabani) encerclaient et prenaient le contrôle d’un certain nombre de bâtiments publics et d’autres, servant de QG aux forces de sécurité syriennes, du Renseignement militaire, 2 postes de police, un bureau de recrutement, le siège du Baath à Tirbesipî (Al-Qahtaniyah en arabe). Mais les places « reprises » par les YPG avaient été, là encore, désertées quelques heures auparavant par les Syriens.
Dans la ville de Rumailan, qui a pour particularité d’être à proximité d’un important champ pétrolier, les YPG se sont emparés des QG de la Direction de la Sécurité politique et celle des Renseignements militaires. Cette fois, une dizaine de personnes s’y étaient barricadées, pour se rendre finalement le 2 mars. C’est en tout 33 prisonniers que le PYD a relâchés après quelques heures.
La mainmise des régions pétrolières par le PYD s’est accompagnée d’une déclaration d’intention des plus franches, à savoir qu’il serait prêt à « partager les ressources [en hydrocarbures] avec l’opposition syrienne, si les Kurdes en recevaient leur part » : soit l’argument avancé par les Kurdes d’Irak à Bagdad : Nous acceptons de partager mais ne voulons plus nous laisser pomper nos richesses naturelles et regarder nos régions s'enfoncer dans la pauvreté et le sous-développement économique.
Le PYD entend naturellement utiliser ces champs pétroliers comme atout dans ses futures négociations avec l’opposition syrienne, et le commandant général des YPG a déclaré, que « seuls le Conseil Suprême kurde et la Coalition nationale syrienne avaient le droit de débattre du futur des ressources de Hassaké et de l’avenir de la Compagnie pétrolière nationale syrienne.»
Alan Semo, un des porte-parole du PYD pour la région d’Afrin a plus clairement exposé ces vues, qui ressemblent fort à l’accord sur la gestion des mêmes ressources au GRK (et qui est un des points litigieux les plus vifs entre Bagdad et Erbil) : « Dans un accord avec un futur gouvernement syrien, les Kurdes gèrent leurs régions. Le pétrole est pour toute la Syrie. Nous sommes une partie de la Syrie – nous ne prenons pas le pétrole, nous voulons prendre notre part dans un accord entre tous les Kurdes, Arabes, et le peuple syrien. »
Alan Semo a aussi envisagé comme « possible » que, en vertu d’un futur accord, les Kurdes puissent fournir les zones libérées par l'ASL en pétrole, ce qui les placerait, évidemment, dans une position de puissance que n’accepteraient probablement pas le CNS pas plus que l’ASL.

Par ailleurs cette « libération » des champs de pétrole par les YPG est dénoncée par les partis kurdes rivaux comme une tromperie, du fait que le Baath aurait choisi, une fois de plus, de laisser la place libre au PYD, sans combat. Ils accusent ainsi ce parti d’avoir en fait passé un accord avec Damas pour « protéger » ces zones pétrolières, en permettant ainsi à l’armée syrienne de ne plus avoir à s’y déployer (ce qui permettrait au gouvernement syrien de renforcer le front arabe des troupes déplacées).

Mais les manœuvres du PYD ne se limitent pas à investir les lieux encore contrôlés par le Baath, elles tendent aussi à assurer une hégémonie dans les régions kurdes, en attaquant les villages régentés par d’autres partis kurdes, qui se plaignent régulièrement d’actes de violence de la part des YPG. 
Ainsi, le 8 mars, les villages de Basuta, Burdj Abdullah et Kimar (région d’Afrin), considérés comme des fiefs du parti Azadî de Mustafa Cuma ont été attaqués par des membres du PYD,  faisant 3 morts et de « nombreux blessés » selon le site KurdWatch, qui indique aussi que 45 membres d’Azadî ont été kidnappés par le PYD. Mustafa Mahmud Ali, un dirigeant d’Azadî à Alpe, a indiqué que les consignes données à ses membres étaient de ne jamais tirer sur le PYD, « même en cas d’attaque, mais que si cela continuait, les Azadî seraient obligés de se défendre eux-mêmes par les armes .»
Les 13 et 14 mars, d'autres villages de la région d’Afrin ont été attaqués par le PYD et au moins 10 personnes enlevées, dont des membres du Parti Azadî et d’autres du Parti démocratique en Syrie. Un porte-parole d’Azadî a rapporté à KurdWatch que les lignes téléphoniques syriennes étaient temporairement hors service et les portables sur opérateurs turcs étaient hors réception dans ces zones : il ne pouvait dire combien de personnes avaient été kidnappées en tout, mais  « le Conseil suprême (mis en place à Erbil et chargé de former un semblant d’union entre le PYD et le CNK) négiociait entre nous et les YPG pour que ceux qui avaient été enlevés le 8 mars soient libérés. Avec ces nouveaux enlèvements, les YPG veulent montrer qu’aucun pouvoir ne peut cohabiter avec eux.»
Le 16 mars, une autre attaque du PYD à Raju (Afrin) contre le Conseil national kurde a eu lieu, après que le CNK ait organisé une cérémonie de commémoration de Halabja, au cours de laquelle il avait chanté des slogans en faveur de l'ASL. Les YPG n’ayant pas apprécié, plusieurs demeures ont été ensuite prises d’assaut, tuant un Kurde proche du PDK syrien et kidnappant 5 autres membres de sa famille.
Cela dit, il ne s’agit pas toujours d’un affrontement entre le PYD contre tous les autres partis du CNK se tenant les coudes. Le Parti démocratique progressiste de Hamid Darwish, pourtant membre du CNK a ainsi prêté main forte, à deux reprises, aux forces YPG,  lors d’une attaque contre un rally de Newroz de Yekitî à Dêrik. Il est vrai que ce parti est considéré comme « l’UPK syrien » (de même que le PDK-Syrien est vu comme pro-Barzani, et les relations de l’UPK comme de Gorran ont toujours été meilleures qu’entre le PDK et le PKK).
Pour empêcher les ripostes, le PYD a voulu imposer un un permis de port d’armes à demander aux Asayish avant le 31 mars. Au-delà de cette date, les Kurdes gardant encore des armes non « autorisées » chez eux seraient « sanctionnés ».
Naturellement, les autres partis ou milices refusent de se laisser ainsi désarmés, ce qui déclenche parfois des échanges de tirs, suivis d’arrestations, parfois de négociations et de rabibochages. Le 14 mars, un commandant des Forces d’intervention kurdes, une unité militaire plus ou moins indépendante, Massoud Hassan, a ainsi refusé de céder ses armes à un check point YPG de Hassaké : coups de feu, 3 membres des YPG sont faits prisonniers par le PDKS. Après intervention médiatrice du CNK, le commandant Hassan accepte de rencontrer les YPG pour discuter du problème et apaiser les tensions. C’est alors qu’il est arrêté dès son arrivée dans le bastion YPG. Selon Lazgin Mahmoud, président du PDK syrien, les relations des Forces d’intervention kurdes et des YPG étaient pourtant « bonnes » avant la volonté de désarmement des autres milices par les Asayish.
Le PYD, du fait qu’il assure aussi la plus grande de la gestion administrative des zones kurdes essuie aussi une contestation de la population. Le 27 mars, des habitants d’Amude ont ainsi manifesté devant le siège du PYD qui a pris le contrôle des compagnies d’eaux et d’électricité, pour protester contre les coupures de courant trop fréquentes. Les YPG ayant tiré en l’air pour disperser le rassemblement, des jeunes Kurdes ont riposté avec des pierres s’attirant des tirs de représailles qui ont touché trois personnes.
Un membre du PYD répondant aux questions de KurdWatch explique que les pénuries d’électricité ne dépendent pas des sociétés locales, que l’électricité est répartie dans tout Hassaké et d’autres endroits. Il accuse aussi la manifestation d’avoir été d'emblée violente, avec certains manifestants armés, et que le Bureau du PYD et celui du Croissant rouge ont été visés par des pierres.
Mais en dehors de ces escarmouches (parfois quelque peu picrocholines) entre Kurdes, les combats qui font rage en Syrie, entre l’ASL et les forces gouvernementales continuaient d’épargner à peu près les région kurdes jusqu’à la fin mars. 
Mais les récentes négociations entamées entre la Turquie et le PKK peuvent infléchir de façon spectaculaire le terrain des Kurdes syriens. Quelques jours après la déclaration d’Öcalan lue au Newroz à Diyarbakir, Kurdes et combattants de l’ASL joignaient leurs forces contre l’armée syrienne pour prendre possession de Sheikh Maqsud, un quartier kurde d'Alep, et un commandant des YPG déclarait à l'AFP « avoir le même but » que les autres rebelles syriens, soit se débarrasser d’Assad.
Le quartier kurde a été bombardé par l’armée syrienne fin mars, faisant près d'une vingtaine de victimes. Cela a déclenché une vague supplémentaire de réfugiés vers la région d’Afrin, où ils se sont réfugiés soit chez des parents, soit quand il s’agit de Kurdes non originaires de la montagne d’Afrin, dans des bâtiments publiques transformés en centres d’hébergement. 
Autre front kurde à s'ouvrir : la région de Hassaké, qui avait été, comme cela a été dit plus haut, investie sans violences par les YPG début mars. 
Mais à la mi avril, l’ASL lançait une attaque contre la ville kurdo-chrétienne de Qamishlo (contrôlée à 40% par les forces gouvernementales selon le PYD, le reste par les milices kurdes), et particulièrement contre son aéroport.
Là encore, la riposte aérienne ne s’est pas fait attendre et le 15 avril, Haddad, un village kurde situé à 60 km de Qamishlo était bombardé, tuant 16 civils, principalement des femmes et des enfants. La raison en était peut-être que des forces de l'ASL s’étaient déployées sur une colline à proximité du village, selon le témoignage des Kurdes.
Le Conseil national kurde et le PYD ont, comme à Serê Kaniyê l’hiver dernier, uni leurs voix pour avertir l’ASL de ne pas chercher à occuper les régions kurdes, tout en cherchant à déloger de Qamishlo les forces gouvernementales qui s’y maintiennent obstinément depuis le début. 
Le changment de politique au Kurdistan de Turquie semble donc peu à peu s’imposer au Kurdistan de Syrie comme à Qandil : les récents combats entre les YPG et l’armée syrienne (sans commune mesure avec les quelques accrochages qui avaient eu lieu l'hiver dernier), que ce soit pour le contrôle d’Alep ou de Qamishlo, peuvent n'être que le début d’un retournement du PYD et de la fin de sa « neutralité » dans le conflit syrien.
Cependant, dans quelle mesure le PYD gardera-t-il une marge de manœuvre si la politique menée par Edsogan et Öcalan se fait plus pressante et cette « branche syrienne » du PKK se montrera-t-elle aussi docile que les combattants de Qandil en obtempérant au « plan de paix régional » prôné par Imrali ?
Bachar Al Assad compte peut-être sur un mécontentement des Kurdes, se sentant lâchés ou trahis par le PKK. Le 9 avril, il donnait une interview à la fois sur une chaîne de TV Ulusul et un journal (Aydinli) dont la ligne nationaliste turque s’oppose à la politique de l’AKP, où il met en doute la volonté réelle d’Erdogan de résoudre la question kurde en Turquie  : « Tous les pas qu’il a accomplis sont des mesures temporaires afin de gagner un soutien. Encore une fois nous reposons la question : Pourquoi n’a-t-il pas fait ces pas il y a des années? » (remarque assez drôle venant de quelqu’un qui s’est décidé à accorder la nationalité dont des Kurdes étaient privés depuis les années 1960, seulement en 2011, au début des révoltes).
Bachar Al Assad affirme son soutien aux Kurdes de Turquie, espérant peut-être réactiver la vieille alliance du temps où son père abritait Öcalan à Damas.  Mais la différence (de taille) est que, cette fois, c’est la Turquie qui « tient » Öcalan et que Damas ne peut plus compter que sur une dissension interne au sein du PKK ou du PYD, les uns refusant d’obtempérer au plan de paix AKP-PKK et s’opposant ainsi à un accord entre le Conseil suprême kurde et le Conseil national syrien. Or 2 ans de frictions et d’accrochages parfois sanglants entre Kurdes n’ont pas fait basculer le Kurdistan de Syrie dans une guerre civile et il est peu probable que cela survienne pour plusieurs raisons : d’abord le souvenir de la désastreuse guerre PDK-UPK a, semble-t-il, servi de leçon à l’ensemble des Kurdes ; de plus, le danger d’une nouvelle « occupation arabe » et surtout islamiste leur semble plus menaçant qu’une mainmise  hégémonique du PYD  ; enfin, cette branche du PKK est sans doute, comme sa maison-mère, en pleine incertitude politique concernant son avenir, et ses futurs choix plitiques. 
Pour le moment, la ligne du GRK et des accords d’Erbil semble plus viable, si toutefois les rivalités entre le PDK, l’UPK et même Gorran, toujours prêtes à ressugir, ne se transposent pas au sein des Kurdes de Syrie. Cela ne veut pas dire non plus qu’un Conseil suprême kurde s’accordera facilement sur le terrain, surtout si les Peshmergas syriens entraînés par le GRK entrent enfin dans la danse.
Mais à Qamishlo comme dans les autres régions kurdes, même une alliance des Kurdes et de l’ASL ne signifie pas que les premiers sont prêts à laisser les rebelles syriens contrôler leurs régions, à leur place. Si le Baath finit par s’en retirer complètement, ils chercheront probablement à sécuriser le plus possible les villes et villages kurdes en en interdisant l’accès à l’ASL. La détestation unanime des Kurdes comme des chrétiens envers les milices jihadistes fera consensus, d'autant que la stabilité politique et l’imperméabilité au terrorisme d’une future « nouvelle Syrie » sont aussi peu assurées que l’ont été les promesses du « nouvel Irak ».
Mais il est possible que le Newroz de Diyarbakir ait amorcé la fin de cette  « drôle de guerre » au Kurdistan de Syrie.


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