lundi, décembre 19, 2011

Chamanes


Mardi 20 décembre à 15 h 00 sur France Culture : Chamanes : les professionnels de l'invisible sont de retour. Avec Tiherry Zarcone, auteur de Le Chamanisme de Sibérie et d'Asie centrale (Gallimard).


Présentation de l'éditeur 
Les peuples d'Asie septentrionale reconnaissent parmi eux des individus doués de qualités hors du commun à qui ils confient la gestion des relations avec le monde invisible. Le terme utilisé en Occident pour les désigner, "chamane", appartient aux langues toungouses de Sibérie. Au cours de rituels destinés à une communauté, une famille ou un individu, les chamanes font surgir dans leurs chants des esprits anthropomorphes et zoomorphes et miment les dialogues, négociations et combats qu'ils mènent avec eux. Par la force ou l'habileté, le chamane obtient ainsi pour ceux qui le consultent la guérison, la fécondité, le succès à la chasse ou le croît du bétail. Les traditions chamaniques d'Asie centrale et septentrionale présentent une forte unité, notamment en raison de la continuité du fond culturel turco-mongol qui, au fil des migrations, s'est étendu jusqu'à l'Arctique et à la Méditerranée. Comme la plupart des positions sociales dans le monde turco-mongol, la fonction de chamane est fortement héréditaire. Dans les pratiques mêmes des chamanes, de nombreux thèmes directement issus de la civilisation nomade des steppes occupent une place centrale. Souvent assimilé à un guerrier ou un cavalier, le chamane d'Asie se distingue du chamane amérindien par l'attirail d'objets chamarrés dont il s'entoure : tambour, "armes", "cuirasse", "monture", cravache... 
La diffusion de l'islam en Asie centrale, à partir du VIIIe siècle, ne signe pas la fin du chamanisme, car celui-ci est recomposé avec cette nouvelle religion et, en particulier, avec sa forme mystique, le soufisme. Un phénomène semblable se produit dans les régions où le bouddhisme est introduit à partir du VIIe siècle (Tibet, Mongolie). Dans la nouvelle société musulmane, le chaman remplit généralement une fonction de thérapeute, parfois en association avec l'art du barde. Le XXe siècle a réuni dans un destin commun les chamanes d'Asie centrale et septentrionale, soumis aux persécutions des régimes communistes en URSS et en Chine. Vus comme des alliés de la classe dominante, de nombreux chamanes furent exilés et exécutés. Lorsque les pratiques chamaniques réapparurent au grand jour au début des années 1990, ce fut dans un monde nouveau. Si certains chamanes ont tenu à rester fidèles aux traditions perpétuées dans le secret pendant la période soviétique, d'autres ont choisi de s'adapter au monde urbanisé moderne en vendant leurs services dans le cadre d'associations. Dans les sociétés occidentales, les tenants du New Age prônent un "néochamanisme", dans lequel les rituels de guérison peuvent désormais s'enseigner, se transmettre, voire faire l'objet d'un commerce lucratif. 
Biographie des auteurs
Charles Stépanoff est maître de conférences à l'Ecole pratique des hautes études (Section des Sciences religieuses) et titulaire de la chaire "Religions de l'Asie septentrionale et de l'Arctique". Il a publié de nombreux articles sur le chamanisme sibérien. 
Thierry Zarcone est directeur de recherches au CNRS, groupe sociétés, religions, laïcité rattaché à l'Ecole pratique des Hautes études (Sorbonne). Spécialiste de l'histoire intellectuelle et religieuse dans les mondes turc et iranien, il s'intéresse tout particulièrement au soufisme et au chamanisme. Il a déjà publié deux titres dans la collection Découvertes La Turquie. De l'empire ottoman à la République d'Ataturk et Le soufisme. Voix mystique de l'islam
Broché: 127 pages Editeur : Gallimard (4 novembre 2011) Collection : Découvertes Gallimard Langue : Français ISBN-10: 2070444295 ISBN-13: 978-2070444298

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