lundi, mars 07, 2011

Le sort des chrétiens en Irak- Problèmes et perspectives : État des lieux IV : La situation des chrétiens de Bagdad.


Le Père Nejib Mikaël, supérieur des Dominicains de Mossoul, directeur et fondateur du Centre Numérique des Manuscrits orientaux :  La situation des chrétiens à Bagdad.



Avant tout, mesdames et messieurs, un très grand merci, vraiment, pour cet accueil, pour nous trois, venus spécialement d'Irak, afin que nous partagions un peu ce souci, qui est le nôtre. Mais cela nous touche profondément, que d'autres soient touchés par ce problème, humain avant d'être religieux.
L'Irak, tout le monde le sait, est tellement ancré dans l'Histoire, qu'aujourd'hui, on ne peut plus parler de religion. On ne peut parler que de l'être humain, irakien, qui vit en Mésopotamie. Tout homme, chrétien, musulman, n'importe, est blessé, par ce fanatisme, par cette violence.
Je vais donc partager avec vous, un peu, ce que les chrétiens vivent, à Bagdad particulièrement, sans parler des chrétiens dans le Nord, au Kurdistan, ou à Mossoul et ailleurs, pour viser un peu ce bouillonnement violent à l'intérieur de Bagdad et je vais essayer de dire que tout n'est pas noir à Bagdad. Il y a beaucoup de lumière, il y a beaucoup de projets, il y a beaucoup d'avenir, il y a beaucoup d'espérance qui naît aujourd'hui à Bagdad, à Mossoul, et surtout dans le Nord, au Kurdistan.
On parle très souvent de Bagdad. Mais Bagdad, c'est une ville de rêve ! C'est une ville qu'on appelait Mada'in, comme ce sont des jardins, ou Ctésiphon, historiquement. Tous ces noms-là et d'autres, illustres noms de la capitale d'Irak d'aujourd'hui, sont pratiquement au point mort. Car c'est devenu ville noire, spécialement depuis l'entrée des Américains en 2003, quand ils ont détruit l'infrastructure de ce pays.
Il faut situer Bagdad au cœur de la Mésopotamie historique, qui est berceau de la civilisation antique, aujourd'hui tiraillée entre les différentes tendances des voisins. Les chrétiens ont toujours été d'authentiques habitants et autochtones de cette ville des Mille et une nuits. Elle n'est pas seulement la ville d'Ali Baba et des 40 Voleurs, bien qu'aujourd'hui les voleurs soient beaucoup plus nombreux, et qu'il y ait autant d'Ali Baba. Tout est démembré, démoli. Il n'y a plus de penseurs, il n'y a plus de vie intellectuelle, il n'y a plus de science, tout est presque mort, à cause de ces voleurs et des 'Ali baba' qui ne pensent qu'à leur poche. Et c'est dangereux.
Ils n'ont pas été épargnés, ces chrétiens, dans toute leur histoire, pour verser le meilleur de leur vie et de leur savoir, sans compter leur propre sang, versé pour cette terre, comme tout honnête citoyen. Depuis l'aube de l'ère chrétienne, une communauté de croyants au Christ s'est installée dans cette région, bien disputée et convoitée par l'équivoque désir des voisins – et elle l'est toujours. Dès la fin du Ier siècle, vers l'an 90, l'Église de Khoré, qu'Ephrem a citée rapidement, témoigne d'une large présence de chrétiens où les vastes vestiges de ces ruines racontent l'histoire de cette existence, favorable au progrès, et qui vivait vraiment en cohérence avec les autres. Durant 6 siècles avant l'arrivée de l'islam – donc le problème n'arrive pas qu'avec l'islam –, avant l'arrivée de l'islam, durant 6 siècles à peu près, à Bagdad, cette communauté n'a pas été épargnée par les persécutions et des génocides provoqués par l'Empire perse et d'autres conquérants. Sous la dynastie des Omyyades, par exemple, ou les Abbassides, les chrétiens ont souvent savouré la liberté et le respect, au vu de leurs compétences linguistiques et médicales, qui étaient au service des peuples et des éminents dirigeants de ce pays-là. 
Mais ces chrétiens, ainsi que les Juifs, restent toujours sous le statut juridique de 'ahl-el-dhimma', ou 'les gens protégés de l'islam' pour ne pas faire le Jihad, ça veut dire la guerre, à condition de payer la dîme, c'est-à-dire de payer les impôts. Et à partir du moment où l'on dit que des citoyens doivent payer de l'argent pour être protégés par les responsables ou par les gouverneurs, c'est déjà une inégalité entre les citoyens. Ces rançons, payées par obligation institutionnelle, ou institutionnalisée, cette violence sur le plan humain, sur le plan de l'existence, sur le plan matériel, qui varie selon les caprices des dirigeants gouvernementaux ou religieux, ce fardeau matériel et psychologique, était humiliant, est aujourd'hui humiliant et vandale. Car il indique clairement que ces gens-là ne sont que des citoyens de deuxième niveau et que leur présence n'est pas toujours désirée dans ce pays. C'est ici que culmine l'émergence de toute violence contre les minorités ou les idéologies divergentes. À partir du moment où l'on parle d'un deuxième niveau de citoyens, les fanatiques peuvent se permettre de tout faire. Ils peuvent utiliser des versets coraniques contre les chrétiens, ils peuvent utiliser la loi contre les chrétiens, c'est vraiment très simple ! 
C'est pourquoi, aujourd'hui, il faut passer à un autre niveau, supérieur à ce règlement de comptes très ancien, où les uns sont inférieurs par rapport aux autres. L'apogée du fanatisme s'est manifestée récemment avec le génocide des chrétiens dans la cathédrale de Sayyidat an-Najat, dont on a parlé, Notre-Dame de perpétuel secours à Bagdad, le 31 octobre 2010. Cet attentat violent et inhumain s'est passé au cours de la messe dominicale à Bagdad. Les kamikazes ont rasé la vie de 45 martyrs dont 2 jeunes prêtres, Wassim et Tahir, et aussi de 2 enfants, Adam, qui avait 3 ans, et Sandra, petite fille de 4 mois. Des témoins oculaires, qui ont pu sortir vivants ou blessés de cet attentat, ont pu témoigner, avec beaucoup de douleur, de ce qu'ils ont entendu de leurs propres oreilles et vu de leurs propres yeux, durant ces 5 heures, presque 6 heures mortelles. Cette petite Sandra – une dame m'a racontée cela – n'avait que 4 mois, seulement. 4 mois ! Un bébé ! On l'a trouvée morte, entre les bras de sa maman, elle-même tuée par une balle dans la tête. On remarque cette enfant, on la prend, on la sort, on voit sa main fermée. On ouvre sa main, et on trouve, à l'intérieur de sa petite main, une croix, qui était attachée au cou de sa maman. Cette image, nous donne, à vrai dire, beaucoup de joie et beaucoup d'espérance en même temps. C'est une image très forte par laquelle nous nous sommes attachés les uns les autres. Nous sommes attachés, pas seulement à la religion, mais à la relation très forte des uns et des autres, même en face de la mort et de la violence. Quant à Adam, ce petit garçon de 3 ans, avant d'être tué, il a crié en face des assassins et des témoins oculaires. Ceux-là on dit : "Il s'est mis debout, ce petit homme, et il a crié, très fort, en face de ce kamikaze, avant que ce kamikaze se fasse exploser, il a crié : "Ça suffit ! Ça suffit ! Ça suffit !" Trois fois, il a crié. Et finalement, le terroriste, très tendrement, et très gentiment, lui a tiré une balle dans la tête.
Voilà ce que cette petite poignée de chrétiens a vécu dans cette église. Et le lendemain, je vous assure, non pas des dizaines, mais des centaines de familles, ont fait leurs valises et ont décidé de partir – comme première étape – ailleurs qu'à Bagdad. Et ces chrétiens, ces familles, diminuent encore, jour après jour, malheureusement, uniquement en raison de la peur. Et s'ils ont persisté à rester, c'est pour dire "nous ne voulons pas quitter la terre de nos ancêtres Nous devons continuer à vivre." Mais quand la mort est là, on ne ne peut faire autrement. À Mossoul, Monseigneur en a parlé, 90% des familles n'ont pas quitté Mossoul ou Bagdad, en raison seulement de la peur, ou de devoir payer une rançon, mais parce que, vraiment, ils étaient menacés dans leurs propres familles. Quand un père ou une mère voit ses enfants tués devant leurs yeux, c'est horrible. C'est pénible, c'est inadmissible aujourd'hui, au XXIe siècle, c'est impossible de tolérer que la violence augmente et engendre encore la violence, jour après jour.
Nous proposons beaucoup de choses :   
Ne pas protéger la présence des chrétiens en Irak. Protéger, c'est éphémère. Protéger veut dire provisoire. Protéger veut dire incertitude ou inégalité. C'est pourquoi nous demandons avant tout, avant de protéger ou de mettre des check-point devant les églises – et il est impossible de mettre des check-point devant chaque famille chrétienne, et ce n'est pas normal : On peut résoudre le problème quand il y a accord entre les responsables en Irak. Les forces internationales peuvent intervenir par la force ou la diplomatie auprès du gouvernement, pour vraiment imposer la paix et un peu de discernement entre ces forces antagonistes, qui se battent jour et nuit entre elles. C'est pourquoi elles sont protégées, dans un lieu très sûr, mais toute la population vit dans la mort.
Aujourd'hui, protéger les chrétiens, c'est avant tout donner, par la loi, la possibilité de vivre en vrais citoyens, égaux avec les autres. Un grand merci au Père Pascal qui a donné ces quelques flash, rapidement. Mais il y a des dizaines et des dizaines de cas où nous sommes considérés comme inférieurs aux autres, même à l'intérieur de la loi. C'est pourquoi il faut épurer la loi de cette discrimination raciale et de cette inégalité inhumaine, y compris, et j'appuie beaucoup ce qu'a dit Monseigneur, purger toutes les écoles du fanatisme, des phrases qui suscitent la violence ; y mettre la paix, accepter la différence, accueillir l'autre différent. C'est par la différence qu'on peut bâtir l'Irak, en acceptant l'autre tel qu'il est, sans parler de la religion : on parle de l'être humain. Nous sommes des humains avant d'être des religieux ou religieuses, ou des ethnies. Nous sommes vraiment des frères dans le sang, avant d'être frères dans la religion.
Je vais maintenant ouvrir une page un peu plus claire et un peu plus positive sur les chrétiens qui vivent aujourd'hui à Bagdad. Tout ne va pas mal, et tout l'Irak ne va pas mal non plus. Je vous l'assure : après cet attentat de Sayyidat an Najah, il y a eu des centaines de témoignages de cette fraternité entre les musulmans et les chrétiens. Beaucoup de familles musulmanes, kurdes, chiites ou sunnites, ou sabéennes, ont soutenu leurs frères chrétiens dans cette catastrophe. À Mossoul, et cela s'est produit aussi à Bagdad, beaucoup de chrétiens ont été invités, discrètement, à habiter dans la maison de leurs voisins musulmans, pour être protégés, Et ce sont eux qui sortaient pour défendre leur présence. Et je vous l'assure, il y a également des musulmans qui sont morts en protégeant les chrétiens.
Donc, la fraternité existe. Les Irakiens sont attachés les uns aux autres à travers l'Histoire. C'est vrai qu'il y a toujours des gouvernements, des responsables qui sont hors de ce jeu humain, mais aujourd'hui, il y a beaucoup de choses positives. Et il faut partir de ces données positives pour pouvoir travailler ensemble. 
À Bagdad, le savoir était vraiment une étiquette réelle, surtout au Moyen-Âge. Par exemple la madrassa al-Mustansiriyah, était très florissante dans les sciences, pas seulement la science islamique, mais le savoir, l'astrologie et autre. Et un frère dominicain, en 1291, a fait ses études dans cette école d'al Mustansiriyah. Il a étudié le Coran, il a publié des choses sur l'islam, sur le Coran, et a vécu là-bas. Avant lui, d'autres dominicains ont vécu à Bagdad, sous Yahballaha III. Le savoir est vraiment là, et il continue. L'homme irakien est un homme cultivé ; il veut lire, il veut écrire. Ce sont des poètes, ce sont des gens vraiment remplis de cette affectivité, de cette bonté intérieure. Mais quelquefois l'on devient sauvage, quand on a la mort devant les yeux. 
À Bagdad, il y a, maintenant, pas mal d'activités sur le plan intellectuel. Il y a la présence de plusieurs ordres religieux, masculins et féminins.  Il y a des Rédemptoristes, des Carmes ; il y a les Dominicains, les Petites Sœurs de Jésus ; il y a des filles consacrées ; il y a une vingtaine d'églises où, tous les dimanches, on célèbre la messe. Il y avait à peu près 20% de ces chrétiens, qui, habituellement, allaient à la messe dominicale. Aujourd'hui il y a à peine 20 à 25 présents, mais cela ne fait rien, on prie ensemble, on se salue les uns les autres, ou on meurt ensemble. 
Il y a l'université ouverte, l'Open University de Bagdad, tenue par les Pères dominicains, lancée il y a 3 ans, où des chrétiens et des musulmans étudient les sciences, sans toucher aux sciences religieuses. On ne parle plus de religion, on parle de savoir, de l'être humain, de philosophie ; on parle d'un peu tout ce qui est nouveau dans le domaine scientifique. Il y a aussi plusieurs instituts pour enseigner aux jeunes la théologie, la catéchèse, ou pour pouvoir servir un peu les autres. Il y a un institut tenu par les Carmes, sur la spiritualité, ou l'histoire des Pères de l'Église. 
Il y a plusieurs activités humaines : par exemple les maisons pour les vieillards ; il y a des orphelinats, plusieurs orphelinats à Bagdad ; il y a une maison pour les handicapés, physiques ou mentaux ; il y a aussi la Fraternité Amour et Joie, qui est aussi pour les handicapés, où l'on se réunit, de temps en temps, pour donner espoir à ces handicapés, très souvent touchés par la guerre. Il y a les Focolari, il y a les Fraternités, dominicaines ou autres… 
Sans parler des activités intellectuelles écrites : Il y a plusieurs magazines, aujourd'hui, publiés à Bagdad, et en Irak en général, mais spécialement à Bagdad. Il y a le Fikr el Masi'i [La Pensée chrétienne], en deux versions, pour les grands et pour les enfants. Il y a également al Najm al Mashriq [L'Étoile de l'Orient], qui est vraiment très riche sur le plan du savoir, de l'histoire, etc. Il y a Beyn al Nahreïn [Mésopotamie ], il y a plusieurs petits magazines, dans le domaine de la patristique, ou autre, Zambaqa, ou Sayyidat an Najat, qui sont mensuels et donnent ce savoir pour partager la vie ensemble. 
Il y a aussi les hôpitaux : Il y a Saint-Raphaël, il y a l'hôpital d'Al-Hayyat, la maternité. Il y a plusieurs instances qui touchent, qui servent les handicapés chez eux, à la maison. Il y a également beaucoup d'activités parmi les jeunes, qui aident les uns et les autres à chercher les pauvres ou les sans-abri ou les gens vraiment mal payés. Parce que vous savez bien qu'aujourd'hui, s'il n'y a pas un fonctionnaire dans la famille, la famille vit dans la misère. C'est impossible de vivre, et pas seulement pour les chrétiens, Quand on manque d'argent, on est prêt à tuer un être humain pour 50 $. Et plusieurs criminels que l'on a attrapés, disent "chaque tête vaut 50 ou 100 $". Si on leur demande : "Pourquoi ils ont fait ça", ils répondent : "Parce que je n'ai pas d'argent. Comment voulez-vous que je vive ?" 
Aujourd'hui, c'est donc le gouvernement qui est en question. Il faut qu'il travaille absolument à faire vivre les gens. Un pays comme l'Irak, un pays pétrolier, si riche ! C'est inadmissible et inhumain qu'il y ait là dedans un seul homme qui puisse dormir sans avoir dîné. C'est inacceptable. Pourquoi ne pas partager ces biens ? Pourquoi il n'y a qu'une petite poignée qui sont bourrés de fric et d'autres qui n'ont rien dans les poches ? C'est inadmissible, c'est impossible ! Ce qui s'est passé hier à Bagdad, les manifestations, c'est quand même un signe de protestation. Par la liberté, la démocratie, on doit faire parvenir notre voix aux hautes instances pour pouvoir vivre dignement. Tous les gens, à tous les niveaux, doivent avoir leurs droits tout à faits légitimes. 
Et aujourd'hui, dans cette salle, qui est vraiment un symbole de la liberté, on peut dire à tous les gouvernements d'intervenir, d'une manière ou d'une autre, pour arrêter cette pauvreté, arrêter la violence. Et vous pouvez faire quelque chose, si vous le voulez : la prière, les mots très doux, c'est bon. Un grand merci pour ça ! Mais ça ne suffit pas. 
Aujourd'hui il faut passer à l'action au lieu de rester au niveau de la parole. Je demande aujourd'hui à tout le peuple irakien de s'unir avant tout. Aidez ce peuple à s'unir ! Et l'exemple du Kurdistan est un exemple admirable. Il a pu accueillir des centaines et des centaines de familles venant de Mossoul et d'ailleurs. Ils ne disent pas : "Nous accueillons chez nous les chrétiens" ; ce qui est beau, ce qui nous frappe énormément, c'est qu'ils disent : "Vous êtes chez vous." Et c'est vrai, historiquement, c'est vrai ! Chrétiens et Kurdes vivent ensemble depuis des centaines et des centaines d'années. C'est vrai qu'il y a des pages plus ou moins noires, plus ou moins heureuses, mais c'est tout à fait normal. Dans la même famille, on peut être en désaccord ou en accord, c'est tout à fait normal. Mais l'important est qu'on ne se bagarre pas à cause de la terre, qu'on ne se bagarre pas à cause des instances responsables luttant pour des places dans le gouvernement. Il ne faut pas se bagarrer pour ces sièges périssables et éphémères. Aujourd'hui, l'exemple du Kurdistan, à mon avis, doit se répandre dans tout l'Irak. Pouvoir vivre fraternellement les uns avec les autres, sans considérer l'autre comme un citoyen de deuxième niveau : c'est inhumain et inadmissible ; sans accepter ceux qui ont un peu de jugement, de justice dans leur cœur, sans accepter leur frère qui n'a rien. On ne peut pas rouler dans des voitures somptueuses et laisser l'autre marcher à pied sur des dizaines de kilomètres. 
Et il y a surtout les enfants : le niveau dans les écoles diminue de jour en jour. Pourquoi ? Parce que des gens n'ont pas d'argent pour y aller ! Je connais beaucoup de jeunes universitaires qui ne peuvent pas aller à Mossoul, pas seulement à cause du terrorisme, mais aussi parce qu'ils ne peuvent payer le transport, qui est très cher. Il y a beaucoup à faire, à tous les niveaux. Je propose aussi de construire des centres culturels qui puissent réunir les jeunes, pour qu'ils partent vraiment sur des principes humains, des principes de fraternité, et avec ces principes-là, on peut mettre de côté la religion. 
Et si l'on veut vivre vraiment heureux dans le pays d'Irak, depuis le Kurdistan jusqu'à Bassorah, il ne faut pas faire autre chose que de demander la liberté. Demander un pays qui soit libre, qui soit juste, et que la loi soit une pour tous les citoyens, et non pas avec deux ou trois lois. Et si on veut vivre vraiment heureux, et au niveau des autres pays du monde entier, spécialement de la France, nous avons besoin, aujourd'hui, d'une Révolution française en Irak. C'est-à-dire donner sa vie pour la liberté, l'égalité et la fraternité. Ces principes, cette trilogie, très importante, on doit la vivre également en Irak. 
L'avenir de l'Irak dépend surtout d'un seul point : séparer la religion de l'État. La religion est pour les hommes de religion, l'État est pour tous les Irakiens. C'est pourquoi les citoyens doivent vraiment jouir de toutes ces donnés, matérielles, spirituelles, humaines ou sociales, pour vivre en êtres humains libres. Un grand merci à la France qui, depuis des années et des années, a beaucoup fait pour l'Irak, et pas seulement pour le Kurdistan. L'Histoire montre, il est vrai, que le Kurdistan est le petit chouchou de la France, et c'est à son honneur, mais que tout l'Irak soit dans le cœur de la France.
Un grand merci à vous.

À venir : 2ème Table ronde : Quelles perspectives ?

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