samedi, août 28, 2010

Raibar Chener : Rasty


Rasty (Vérité), tourné par Raibar Chener, un cinéaste kurde qui vit aux USA, un clip d'hommage sur la musique traditionnelle kurde,  à l'intention de son frère, Ranj Chener, musicien.


mercredi, août 25, 2010

TV, radio : Irak, Habib Nestah Bousheri

TV

Mercredi 1er septembre à 20h40 sur Planète : Irak, de la dictature au chaos, documentaire de Charles Ferguson (USA, 2007).

Radio

France Info : Dimanche 29 août à 11h 42 sur France Info : Le percussionniste Habib Nestah Bousheri ; Histoire d'une vie, Lucie Montchovi.

lundi, août 23, 2010

Cinéma : Neues Kurdisches Kino

"Sirta la bala" de Shahram Alidi

Pour les germanophones et les Suisses, enfin les Zurichois, un festival du cinéma kurde se déroule en ce moment et ce jusqu'au 30 septembre.

Au programme :

Vater de Hisham Zaman (Norvège, 2005) ;

- Crossing the Dusk de Shawkat Amin Korki (France, 2006) ;

- Half Moon, de Bahman Ghobadi (Iran, Kurdistan d'Irak, France, Autriche, 2006) ;

- Close up Kurdistan, de Yüksel Yavuz (Allemagne, 2007) ;

- Vinterland de Hisham Zaman (Norvège, 2007) ;

- On the way to school d'Özgür Doğan (Turquie, Pays-Bas, 2008) ;

- The Land of legends de Rahim Zabihi (Iran, 2008) ;

- The Storm de Kazim Ö (Turquie, 2008)

- Kick Off de Shawkat Amin Korki (Kurdistan d'Irak, Japon, 2009) ;

- Min dît de Miraz Bezar (Turquie, Allemagne, 2009) ;

- Whisper with the wind de Shahram Alidi (Kurdistan d'Irak, 2009).


Programme, adresse, réservations sur le site FilmPodium.

mercredi, août 18, 2010

Radio : Pierre-Jean Luizard


Lundi 23 août à 20h00 sur France Culture : Les mutations de la société irakienne depuis la fin de la guerre, avec Pierre-Jean Luizard (CNRS). Place des Peuples, Madeleine Mukamabano. Rediff du 20/6/2010.




Présentation de l'éditeur
1920, aujourd'hui A nouveau, l'Irak doit reconstruire un Etat sous le patronage d'une puissance d'occupation, britannique hier, américaine à présent. Pourquoi un pays possédant autant de richesses naturelles et démographiques est-il le théâtre de tant de tragédies depuis trente ans ? Remontant à la création de l'Irak moderne, Pierre-Jean Luizard décrypte les origines des confrontations confessionnelles et ethniques qui déchirent encore la région. Inspiré par la pratique européenne de l'Etat-nation et imposé par la force des armes anglaises face au projet islamique et transnational des ayatollahs, le premier Etat irakien s'était édifié aux dépens des chiites, puis des Kurdes. La " question irakienne " était née, faisant le terreau du désastre actuel. Une somme sans équivalent qui renouvelle en profondeur notre connaissance de l'Irak contemporain et du Moyen-Orient.
Biographie de l'auteur 
Pierre-Jean Luizard, chargé de recherche au CNRS, est spécialiste d'histoire contemporaine de l'islam au Proche et au Moyen-orient arabe.

Broché: 566 pages
Editeur : CNRS (19 mars 2009)
Collection : HORS.COLL.
Langue : Français
ISBN-10: 2271067197
ISBN-13: 978-2271067197

samedi, août 14, 2010

Radio : Iran, Turquie, Clarisse Herrenschmidt

Dimanche 15 août 

- à 9h30 sur Judaïques FM : Peut-on renverser la république d'Iran ? avec Michel Taubmann ; Rencontre, J. Corcos.

- à 18h10 sur France Culture : Quand les entreprises turques modernisent leur société. Le Magazine de la rédaction, Reportage de N. Epstain (rediff du 22/5/10).

Vendredi 20 août 

- à 7h08 sur France Culture : Clarisse Herrenschmidt, spécialiste de l'Antiquité iranienne, Collège de France. Les Matins d'été, F. Delorme.


jeudi, août 12, 2010

Cantique spirituel

Déception à la lecture du Cantique spirituel de saint Jean de la Croix, dont on dit pourtant tant de bien. Mièvrerie suave et trop sucrée, ce côté doucereux-douceâtre, comme les écrits de saint François de Sales. Ce qui me déplaît le plus, c'est que c'est une réécriture vertueuse du Cantique de Salomon, ce poème d'amour brûlant, sauvage et pas du tout "convenable" ni vertueux, un cantique voyou, en somme. Mais tellement plus puissant et plus beau. Peut-être est-ce que cela vient de la traduction, mais quand on compare : 
Daignez donc ne pas me mépriser,
Parce que vous m'avez trouvé le teint noir
Vous pouvez bien désormais me regarder,
Car depuis que vos yeux se sont fixés sur moi,
Vous avez laissé en moi la grâce et la bonté.
et


Je suis noire, mais je suis belle, filles de Jérusalem,
comme les tentes de Kédar, comme les pavillons de Salomon.
Ne prenez pas garde à mon teint noir :
C’est le soleil qui m’a brûlée.


Au moins cela m'a donné envie de relire le poème originel, sans y voir une lecture purement allégorique (tant des juifs que des chrétiens) aussi convaincante que celle des pieux interprètes de Hafez, s'évertuant à persuader que le vin bu par le poète est mystique, de même le beau garçon qui lui cloue le cœur est le reflet divin. Non que ça ne soit pas aussi le cas. C'est aussi le cas.

Ramadan : Finalement, Ankawa en est dispensé...

Après la publication d'une déclaration, du gouvernorat d'Erbil, publiée initialement par AkNews, sur l'obligation pour les boutiques et les bars du quartier chrétien d'Ankawa, de tenir portes closes le temps du Ramadan, d'autres responsables du Gouvernement ont finalement démenti cette obligation, après une contre-enquête du journaliste Vladimir van Wilgenburg pour Rudaw.

Nous apprenons ainsi que, contrairement à ce qu'aurait affirmé Sirwan Faris, directeur général du gouvernorat, à savoir que tous les contrevenants chrétiens seraient sanctionnés, la prohibition d'alcool ne concerne finalement pas les chrétiens. Cette fois-ci, la rectification (ou la volte-face ?) émane du gouverneur en personne, Nawzad Hadi, mais dans des termes assez ambigus : "Ils se peut qu'ils le fasse d'eux-mêmes. Les musulmans et les chrétiens se respectent ici. Ce n'est pas une question de loi."

Or rappelons qu'Ankawa est une banlieue chrétienne et réputée pour telle, et fort excentrée d'Erbil. Un musulman pieux à qui la moindre enseigne vantant les bienfaits d'Efes Pilsen ou d'Absolut Vodka fait mal aux yeux, n'est pas obligé de s'y rendre pour constater, sur place, que certains chrétiens y sirotent, irrespectueusement ou non, des spiritueux... 

En tout cas, selon le reporter dépêché héroïquement pour tester ce qu'on sert dans les pubs d'Ankawa, il semble que les tenanciers ne soient guère au courant des consignes initiales, pas plus que de leur démenti. Ainsi, Sirwan Faruq, qui  tient une boutique d'alcool confirme qu'il n'a reçu aucune interdiction particulière et ajoute même, drôlement, cette précision qui est peut-être la source de toute l'histoire : "Il y a même des musulmans qui viennent ici. Ils continuent de venir et disent 'Salaam 'Aleykoum' [salutation typiquement musulmane]."

C'est peut-être là ce qui chiffonnaient les autorités d'Erbil : À savoir que si l'on additionne tous les commerces d'alcool d'Ankawa, de Shaqlawa, de Duhok (+ LA boutique d'Amadiyya) et qu'on met ces chiffres en parallèles avec les quelques 150 000 chrétiens de la Région, nouveaux-nés compris, on se doute bien que toute la clientèle de ces boutiques-là est loin d'avoir reçu le baptême. Le gouvernorat tentait peut-être de tarir au moins provisoirement la source de la perdition pour les jeûneurs (qui, de toute façon, sont censés être abstèmes tout le reste de l'année).

De ce qu'il ressort des fermetures de boutiques et de bars, donc, c'est que le "choix" est laissé à chacun de fermer ou non, ou de continuer à tourner, parfois "rideau baissé", comme l'explique un garçon de café originaire de Bagdad et réfugié à Erbil. Probablement plus pour cacher le chaland non-chrétien embarrassé, qui n'aimerait pas trop être vu en train de s'approvisionner en Chivas, que pour ne pas heurter les sensibilités des fidèles de l'Oumma...

Le chef de la police, Abdul Khaliq, dont les hommes, selon Sirwan Faris, auraient été chargés de patrouiller et de verbaliser les contrevenants, dément à son tour que sa tâche, durant tout ce mois, sera de terroriser Ankawa :"Nous n'obligeons aucun d'entre eux à fermer leurs bars. Ils le font d'eux-mêmes. Historiquement, les chrétiens d'Ankawa respectent les musulmans. Sans aucune intervention du gouvernement, certains chrétiens ferment leurs bars."

Et là, un mauvais esprit ne peut s'empêcher de penser que durant le ramadan, les boutiques de spiritueux peuvent décider de fermer, effectivement, mais surtout en raison de la baisse ponctuelle et non durable de la clientèle...

(source : Rudaw.net)


'Stupidity, however, is not necessarily a inherent trait.'
Albert Rosenfield.

samedi, août 07, 2010

le Perdant radical : les victimes musulmanes

Le fait que l'énergie destructrice des activistes islamistes se tourne essentiellement, au contraire de ce que semble croire l'Occident, contre les musulmans eux-mêmes n'est donc de ce point de vue ni une erreur tactique ni un "dommage collatéral". Rien qu'en Algérie, leurs actes terroristes ont coûté la vie à au moins 50 000 de leurs concitoyens ; d'autres sources évoquent jusqu'à 150 000 assassinats, auxquels toutefois ont également participé les militaires et les services secrets. En Irak et en Afghanistan aussi, le nombre des victimes musulmanes dépasse largement celui des victimes étrangères. D'ailleurs, la susceptibilité hystérique dont ils font preuve dans leurs rapports au monde extérieur disparaît comme par enchantement lorsqu'il s'agit de conflits internes au monde arabe. Lorsqu'en Irak, au Tchad, au Darfour ou en Afghanistan des musulmans tuent d'autres musulmans, on s'en soucie comme d'une guigne, pas l'ombre d'une fatwa ne se profile à l'horizon. Tout comme l'unité panarabique, la solidarité de l'oumma conjurée dans le Coran se révèle être un pieux mensonge.
Le projet des perdants radicaux consiste, comme en ce moment en Irak ou en Afghanistan, à organiser le suicide de toute une civilisation. Il est peu probable qu'ils réussissent à étendre indéfiniment et à perpétuer leur culte de la mort. Leurs attentats représentent un risque toujours présent en arrière-plan, comme la mort quotidienne sur les routes, à laquelle nous sommes habitués. Il faudra bien qu'une société globalisée, qui dépend de combustibles fossiles et qui produit constamment de nouveaux perdants en prenne son parti.

Hans Magnus Ezensberger, Le Perdant radical, XVI et XVII.


vendredi, août 06, 2010

le Perdant radical : la foi chancelante du terroriste

On remarque également que très peu de terroristes sont issus de milieux fondamentalistes. Cela éclaire le rôle idéologique de la religion. En tant qu'observateur extérieur, on ne peut risquer ici que des hypothèses. De nombreux éléments laissent toutefois supposer que l'attachement religieux des terroristes n'est pas si profond que cela. "Une telle foi chancelante se double toujours de l'exhortation à l'obéissance la plus stricte. Elle ne connaît pas de compromis et se vexe d'un rien. Comme elle n'est pas tout à fait sûre d'elle-même, elle doit s'appuyer sur l'autorité ou le passage à l'acte." (Wolfgang Sofsky, "Mob der Frommen", in Die Welt, 15 février 2006).
Hans Magnus Ezensberger, Le Perdant radical, XIV.

jeudi, août 05, 2010

Le Perdant radical : les États arabes

Sur le Human Arab Development Report (résumé en francais) 

En ce qui concerne la liberté politique, les États arabes se retrouvent à la dernière place de toutes les régions du monde, y compris derrière l'Afrique noire. Constat d'échec similaire pour l'économie. Même en tenant compte des énormes revenus du pétrole, les pays arabes arrivent avant-derniers ; il n'y a qu'en Afrique que la situation est pire. Les dépenses de recherche et de développement des États arabes représentent tout juste 0,2% de leur produit national brut, ce qui est sept fois moins que la moyenne mondiale. On est également frappé par un déficit dans le transfert des connaissances. Les livres imprimés  dans le monde arabe représentent 0,8% de la production mondiale. Le nombre total de livres traduits à partir d'autres langues depuis le règne du calife Al-Mamoun (813-833), c'est-à-dire au cours des douze derniers siècles, correspond au nombre de traductions d'une seule année en Espagne aujourd'hui. Le rapport relève des blocages similaires concernant la place des femmes dans la société. Là aussi, l'écart avec les autres régions du monde est conséquent ; seuls certains indicateurs de l'Afrique noire sont encore inférieurs à ceux des États de la Ligue arabe ; ainsi, une femme sur deux ne sait ni lire ni écrire.
Hans Magnus Ezensberger, Le Perdant radical, IX.


mercredi, août 04, 2010

Le Perdant radical : les armes occidentales du terrorisme islamique

On oublie souvent que le terrorisme moderne est une invention européenne datant du XIXe siècle. Ses ancêtres les plus représentatifs se trouvent dans la Russie tsariste, mais en Europe occidentale aussi, il peut se prévaloir d'une longue tradition. Ces derniers temps, sa principale source d'inspiration a été le terrorisme d'extrême gauche des années 1960 et 1970. Les islamistes lui empruntent de nombreux symboles et de nombreuses techniques. Le style de leurs communiqués, l'utilisation d'enregistrements vidéo, la signification emblématique de la kalachnikov, leurs mimiques, leurs postures et leurs habits même révèlent tout ce qu'ils ont retenu des modèles européens. De plus, les outils techniques du terrorisme, de l'explosif au téléphone satellitaire, de l'avion à la caméra vidéo, ont tous une origine occidentale.
À l'instar de leurs précurseurs européens, les combattants islamistes se rattachent à un nombre très limité d'autorités canoniques. Le Coran remplace Marx, Lénine et Mao, et au lieu de se réclamer de Gramsci, on cite Sayyid Qutb. Ce n'est plus le prolétariat international qui fournit le sujet révolutionnaire, mais l'oumma ; ce n'est plus le Parti qui fait figure d'avant-garde et représentant auto-désigné des masses, mais le réseau clandestin et largement ramifié des combattants islamistes. Si le mouvement islamiste reprend parfois à son compte une rhétorique plus ancienne, qui peut paraître grandiloquente et prétentieuse, il doit nombre de ses idées fixes à l'ennemi communiste : l'histoire est soumise à des lois inébranlables, la victoire est assurée, partout il s'agit de démasquer les dissidents et les traîtres, qu'on couvre, suivant la bonne vieille méthode léniniste, d'insultes rituelles.
La liste des adversaires préférés ne recèle guère plus de surprises : l'Amérique, l'Occident décadent, le capital international, le sionisme. On la complète avec les infidèles, c'est-à-dire les 5,2 milliards d'êtres humains qui restent. À cela s'ajoutent les musulmans considérés comme dissidents, les chiites, ibadites, alevis, yazidis, zaydites, ahmadis, hanafites, druzes, soufis, kharidjites, ismaéliens et autres courants religieux. 
Hans Magnus Ezensberger, Le Perdant radical, VIII.


mardi, août 03, 2010

Le Ramadan de la Bêtise : Ankawa privé de vin

Sirwan Faris, le directeur général de l'administration du gouvernorant d'Erbil a annoncé officiellement que comme l'an dernier, les restaurants pourront ouvrir le mois de Ramadan à condition de se cacher pudiquement derrière un rideau. En ce qui concerne les bâtiments gouvernementaux ni salons de thé ni cafétéria ne sont ouverts, ce qui va faire plaisir aux chrétiens, aux yezidis et aux athées qui y bossent. 

Mais là où le gouvernorat atteint des sommets d'intelligence, c'est quand il prétend étendre ces mesures à Ankawa, quartier chrétien à 90% (avec des Mandéens), où on ne compte plus les boutiques d'alccol et les bars. Sous peine de finir devant les tribunaux, les chrétiens vont devoir se mettre en chômage technico-religieux et des patrouilles de police devront vérifier qu'on ne boit plus d'alcool à Ankawa. Par avance, je cafte : à l'église Saint-Joseph et à l'église Saint-Georges, ce que les prêtres boivent dans les calices, c'est pas de la grenadine... 


Un des crus réputés d'Ankawa


On devrait s'attendre à un tollé bien justifié de la part des non-musulmans obligés de se plier à cette hypocrisie générale du jeûne où le sport national consiste à manger et boire en cachette... ainsi qu'à fumer en douce : en toute logique, on devrait AUSSI interdire la vente des cigarettes. : Maintenant imaginons que les chrétiens demandent aux boucheries halal de fermer pendant le Carême ou les yezidis imposer leur jeûne d'hiver à tout le pays... 

Il est probable que la grogne va aussi se faire sentir dans le secteur touristique venu du Moyen-Orient ou d'Iran, ou du reste de l'Irak puisque, pour les non Kurdes, c'est la pleine saison des vacances au Kurdistan et tout le monde déboule.

Cela va permettre une fois de plus aux gens de Sulaymanieh de se toquer le front et de traiter les Hewlêrî d'arriérés, car selon le site ekurd.net qui relaie cette nouvelle, il semble que la seconde ville du Kurdistan n'ait pas l'intention de passer à la prohibition généralisée, eux qui ne comptent pas autant de chrétiens chez eux. Attendons de voir ce qu'il en est à Duhok...

Source Kurdish Globe.


'Stupidity, however, is not necessarily a inherent trait.'
Albert Rosenfield.

Le Perdant radical : les collectifs de perdants locaux


Très peu de collectifs de perdants agissent à l'échelle mondiale jusqu'à présent, même s'ils peuvent déjà s'appuyer sur des flux financiers internationaux et sur des marchands d'armes. En revanche, il y a pléthore de groupes qui privatisent la guerre et dont les leaders sont appelés "commandants" ou "chefs de guerre". Leurs soi-disant milices et factions paramilitaires se parent volontiers du titre d'"organisation de libération" ou d'autres attributs révolutionnaires. Il y a des médias qui les désignent sous le nom de "rebelles", un euphémisme qui devrait les flatter. "Sentier lumineux", MLC, RCD, SPLA, ELA, LTTE, LRA, FNL, IRA, LIT, KACH, DHKP, FSLN, UVF, JKLF, ELN, AUC, FARC, PLF, GSPC, MILF, NPA, PKK, MODEL, JI, CPNML, UDA, GIA, RUF, LVF, SNM, ETA, NLA, FPLP, SPM, LET, ONLF, SSDF, PLJ, JEM, SLA, ANO, SPLMA, RAF, AUM, PGA, ADF, IBDA, ULFA, PLFM, ULFBV, ISYF, LURD, KLO, UPDS, NLFT, ATTF…– "de gauche" ou "de droite", c'est bonnet blanc et blanc bonnet. La plupart de ces factions armées se financent à travers le banditisme, le chantage et le trafic de drogue. Elles se présentent comme des armées,  se vantent de former des brigades et des commandos, essaient d'attirer l'attention en rédigeant des communiqués au ton bureaucratique et des revendications ampoulées, et se font passer pour les représentants d'hypothétiques masses. Puisqu'en tant que perdants radicaux ils sont persuadés  que leur vie n'a aucune valeur, celle des autres leur est également indifférente ; l'idée que la vie mérite d'être préservée leur est étrangère. Et peu importe qu'il s'agisse de leurs ennemis, de leurs partisans ou de personnes extérieures. Ils enlèvent et tuent de préférence ceux qui essaient de soulager la misère des zones qu'ils terrorisent, ils assassinent sauveteurs et médecins, et brûlent la dernière clinique de la région qui fournissait encore un service médical de base ; car ils ont du mal à distinguer mutilation et auto-mutilation.
En revanche, aucune de ces meutes n'a pu suivre le rythme de la mondialisation. C'est dans la logique des choses, dans la mesure où leur domaine est l'exploitation de conflits nationaux ou ethniques. Or, depuis l'effondrement de l'Union soviétique, même les groupes qui se réclament d'une tradition internationaliste ont perdu le relais de propagande et le soutien logistique que pouvait leur proposer une superpuissance. Sous la pression d'un capitaliste opérant à l'échelle globale, ils ont abandonné leurs fantasmes de conquête du monde et n'ambitionnent plus désormais que défendre les intérêts de leur clientèle locale.
Hans Magnus Enzensberger, Le Perdant radical, VII.

Concert de soutien à l'Institut kurde