jeudi, décembre 06, 2007

Mahwî : Soir du corbeau


"Serai-je fier de tes boucles blasphématoires ?
ô, fléau de l'Islam obligeant les uns
et les autres à payer un djiziya.

Afin d'écarter l'ascète de la paresse,
nous l'avons invité à boire du vin ; l'échanson nous dit :
"je n'offre pas de boisson couleur de rose
à un esprit léger."

Pense à ce festin.
Depuis le jour où l'univers est un échanson,
les coupes aux mains d'imbéciles
et de sages se contentent de leur sang.

Dans les assemblées, le récit de mon amour se répand. Gloire à
toi, amour !
combien de naïfs,
d'inconnus comme moi sont devenus illustres.

Je m'étonne de son corps élancé et de ses yeux en amande, son
coeur douc, telle une rose
dur comme une coque d'amande.

Sous ses boucles touffues, on voyait la nuque,
on aurait dit :
le faucon du matin qui se cache sous les ailes
du corbeau du soir.

Qui a donc informé Mahwî du départ de la Ravissante ?
Le chagrin m'attaque subitement, la quiétude s'en va."

De cette Nuit naissent les Aubes, trad. Ahmed Mela.

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