samedi, août 25, 2007

Cette semaine coup de projo sur :Şivan Perwer




Si je n'en ai pas parlé jusqu'à maintenant c'est que je trouvais un peu couillon dans une rubrique destinée à faire connaître la musique kurde de "présenter" Şivan, tellement il est connu, même des non-Kurdes. Mais bon, à force on va croire que je le snobe, alors cette semaine ce sera quand même son tour.
Né en 1955 dans la provinde d'Urfa, il est à la fois un acteur historique du mouvement kurde et aussi le chantre de cette histoire. Il se fait connaître en 1972, lors des manifestations kurdes à l'université d'Ankara et ses chansons, qui passent très vite toutes les frontières, accompagnent la révolte des Kurdes d'Irak en 1975. L'année suivante, il doit fuir en Allemagne et depuis lors vit en Europe. Il revient au Kurdistan d'Irak après 1991, où il y donne un concert largement diffusé sur vidéo.
Ses thèmes embrassent absolument tous les thèmes kurdes, passés et contemporains : les chants d'amour, de combat, les appels politiques. Il a aussi mis en musique les poèmes de Cigerxwîn comme le fameux "Kî ne em ? " (Qui sommes nous ?). D'abord très marxiste, comme la plupart des patriotes kurdes des années 70, il est un temps sympathisant du PKK avant de se brouiller avec le Parti, ce que ce dernier ne lui a jamais pardonné, malgré quelques trêves vite brisées. Şivan a donc l'étonnant privilège de se produire sur scène en étant depuis des années sous la menace d'irruption de commandos apocî, ça et , avec parfois bris d'instrument et coups de poing. Comme ça, les fascistes turcs n'ont même pas à intervenir...

vendredi, août 24, 2007

Les voyages de Gertrude Bell

Mars 1911 à Qala Sabzî. "Les cavaliers me galopaient après - non qu'ils en avaient à mon argent ou à ma vie, mais ils tenaient par dessous tout à être eux aussi photographiés."
Levi-Strauss disaient détester les voyageurs et les explorateurs, ben moi je les aime bien... Surtout quand ils mitraillent avec un tel sérieux et un tel professionalisme les lieux où ils passent. Archéologue, voyageuse, agente de l'Intelligence Service, fondatrice et première directrice du musée de Bagdad, Gertrude Bell a parcouru le Moyen-Orient et a laissé une somme impressionnante de clichés pris durant la première décennie du XX° siècle. Il ne faut pas s'attendre à un album touristique. Chaque monument est photographié dans ses moindres détails, et certaines vues d'églises, comme celle d'al Adra à Amid (Diyarbakir), le pont de Cizre et ses motifs astrologiques, Zakho et ses vieux monuments sont des traces irremplaçables.
Les photos sont classées par année, mais un moteur de recherche est inclus dans le site.

Opportunisme ou mégalomanie ?

Murat Karayilan a déclaré sur Roj TV que l'attaque contre les Yézidis était une attaque contre tous les Kurdes, ce qui était vrai, mais en se montrant soudain très préoccupé de la protection de toute la région du Kurdistan, il semble oublier quand même que c'est actuellement ses propres forces qui sont une des causes les plus fortes de l'instabilité et de la menace aux frontières kurdes...
Par ailleurs, quand il dit : "Nous pouvons nous protéger, nous pouvons protéger notre peuple à Shingal", qui entend-il par ce nous ? Se prendrait-il soudain pour le KRG ou bien le peuple kurde tout entier ? (il y a des précédents dans son Parti et pas des moindres) Ou bien les forces du PKK sont-elles censées voler au secours des pauvres peshmergas qui ont montré depuis 2004 leur incapacité à sécuriser le Kurdistan ?
Alors oui, les déployer dans les territoires kurdes en auxilliaires des peshmergas serait une riche idée, tellement lumineuse qu'on se demande comment Barzani n'y a pas encore pensé. Cela ferait sûrement plaisir aux Yézidis d'avoir, en plus des takfiri, le PKK sur le dos et les Turcs en prime, qui ne manqueraient pas de suivre le mouvement... Et puis les villageois des régions où le PKK s'est installé depuis les années 90 gardent un si bon souvenir des exactions de la guerilla sur l'habitant...
En fait, si Murat Karayilan veut vraiment faire un geste pour la protection des Kurdes, qu'il commence par débander ses milices, ça reposera tout le monde. Mais cette propension à pontifier sur le destin des Kurdes en parlant au nom de tous comme s'il en était l'acteur incontournable et que vraiment, on se demande ce qu'attend le KRG pour s'assurer la collaboration d'un Parti aussi bénéfique et efficace pour la cause kurde rappelle quelqu'un... Le style du Soleil de l'Humanité fait école, décidément.

mardi, août 21, 2007

The Storm Petrel and the owl of Athena

Livre mythique, que je rêve de tenir en main depuis que j'ai lu un extrait dans un agenda ayant pour thème le voyage, il y a 7 ans... Grosse émotion.
D'emblée je retrouve cet anglais magnifique, ces phrases presque mytiques dans leur tranquille et assurée limpidité.
"Through all the years when I was pursuing my love-tracking local birds over field and meadow, through woods and swamps - the seabirds remained in my imagination as the parangons of nature."

"Guides to bird-identification say that, superficially, it is like a gull. The word "superficially" should be emphasized, however, because it is quite unlike a gull to the eye of any praticed observer. As a flying machine, especially, it belongs to an altogether different category. It is a projectile rather than a parachute, adapted to swift rather than drifting flight."

In the evolution of life on earth there has been a gradual separation of forms descended from common ancestors, and it is convenient to indicate degree of separation by some system of categories, necessarily arbitrary, such as orders, families, genera, and species. These categories, however, do not exist in nature ; they are the invention of man."

"One respect in which the Kittiwake differs from the Larus gull is that it is, presumably, hardly more associated with man than the Storm Petrel, and less than the Fulmar, since it has not come to depend for its food on man's harvesting of the sea. It is not a bird of the edge between land and water, not a scavenger, not (according to the literature) a frequenter of man's ports and harbors. It was therefore with surprise that, on July 17th, 1968, I found flocks of Kittiwakes scavenging alongside the Herring Gulls about the docks in the harbor of Aberdeen. Amid the activity of clanging machinery they circled about, dipping down between boats and barges to pluck prizes from the surface of the foul swirling waters. So delicate a bird in a setting so human, and so alien to it !"

"The Arctic Terns illustrates one of the most fascinating of mysteries associated with birds. As in the case of many other species on land and sea, the young of the year undertake the southward migration weels ahead of the adults. How do they know the traditionnal migration routes unless they inherit their ancestors' memory of the geography involved ? The notion, however, that they do inherit knowledge that their ancestors have learned surpasses the bounds of genetic orthodoxy.

Most species of tern, including the Arctic, are airy-fairy creatures. Their tapering and pointed wings, reaching forward to the joint and then raked back, each V-shaped in silhouette, are too sharply angled for sailing flight. Neverthless, they provide an even greater excess of surface than those of gulls, just as those of gulls are proportionately more surgace than those of the Fulmar. One could say that, in normal flight, these bent wings flick with the regularity of a pulse, except that the word "flick" does not suggest the depht of each stroke. The wings snap down in successives strokes that rock the relatively small body between them. The bird may remain hanging in the wind, whipping it with the regular downbeats of its wings, forked tail spread and outer tail-feathers streaming wide - until, seeing a fish below, it suddenly dives vertically to pierce the water, from which it emerges a flight a moment later, its bill holding crosswise a shaving of silver that shimmers in its final efforts to swim."

"A pair of Red-necked Phalaropes that had presumably started a nest here were conspicuously in evidence, small as they were, because their restless activity kept them constantly in a state of such active movement, whether on land, on the water, or on the air. The difficulty in observing them was not that of getting close enough, for they would repeatedly land on the water within twenty or thrity feet of the observer. But they did not stay. They flitted off again in darting flight over the grasses, down again and hidden from view, now up again, repeatedly uttering a single tone, a twit, often excitedly in rapid succession. Nothing could exceed their delicacy and elegance when on the water or on land. Obviously they were the aristocrats of some Lilliputian kingdom. On land they ran about with an agility one would have not expected in that, for three-quarters of every year, hardly have occasion to touch anything solid with their feet. On the water they rode high, their little heads on stalks, turning about this way and that, repeatedly, touching the surface on one side or another with the needle tips of their bills. Both wore a pattern of gray and white (bolder in the female) and both had an orange-red stain (brighter and more extensive in the female) than ran down from the back of the head over the throat, making each look like some flower of the marsh-weed through which it swam.

No Venetian ever blew anything as delicate in glass. No photograph can do justice to it ; no painter ever has. One needs the vast setting of sky and water to see how small the bird is. The daintiness of its hesitating and darting flight could never be reproduced."



"No less than the reader of these notes, Phalaropes and Snipe, Curlew and Oystercatch represent life on earth. One cannot even be sure that they are less important in whatever may be the great scheme of things."

"It is tempting to regard the hunters as evil men, which they are not. They are simply men like the rest of us who have not yet realized in their own minds that the revolutionary transformation that has taken place in the world. They are still responding to the obsolete impulse of ancestors who lived in the wild word and pitted them against it. They are still responding to this impulse at a time when what represents the wild word has been reduced to a disorganized remnant of refugees, like human refugees from a city struck by disaster."

"In the shrub-hollies that grow in the ravine toward the Persia spring there must have been Sardinian Warblers, birds that Clytemnestra may have admired (but not Electra, who was a serious girl).

Pendant des années, alors que mes voyages pouvaient être dangereux, je me suis répétée cette phrase que j'aimais par dessus tout. Je n'avais jamais lu le livre hormis ce passage pioché dans un agenda. Et tout au long de cette lecture, je le guettais, en ayant peur de le manquer. Mais je savais qu'il ne viendrait qu'en fin de livre, tout comme cette autre phrase du Rivage des Syrtes"Le monde, Aldo, fleurit par ceux qui cèdent à la tentation" qui m'a poursuivit depuis mes quinze ans jusqu'à ces dernières années, et qui n'arrive qu'à la fin :

"Travel is dangerous for birds and men. (Odysseus had shared the danger of the Hoopoe in the through of the wave) When I leave Geneva to go to Greece, when I leave my home in the twentieh century to visit Hellas, I hold my breath until the weeks of wandering are over, until home-life is restored, the family reunited. The Wood Warblers, even on Mykonos, can have no greater sense of the precariousness of this our life than I have I am one with Odysseus and the Hoopoe."

The Storm Petrel and the owl of Athena, Louis J. Halle

Et c'est maintenant que je me souviens que Hoopoe, la Huppe, est aussi l'oiseau-murid du Manṭiq al-ṭayr, la huppe, messager de Salomon et voyageur de la bonne nouvelle.
The Storm Petrel and the owl of Athena, Louis J. Halle.

samedi, août 18, 2007

Photo : Lalesh

Mise en ligne de la galerie photos de Lalesh, prises par Roxane en mai dernier. On remarquera l'allure redoutable et démoniaque de ces dangereux "adorateurs du Diable". De quoi frissonner, vraiment.

Cette semaine coup de projo sur : Miço Kendes





Miço Kendes est né en 1966 à Koban ('Ayn Arab officiellement), une ville sur la frontière turco-syrienne, en face de Siruc. Disons que nonobstant la division frontalière qui ne signifie pas grand-chose, Koban est plus proche d'Urfa que d'Alep. Mais le fait d'être né du côté syrien lui a permis de se former et de chanter très tôt le répertoire traditionnel et épique kurde, ce qui aurait été plus difficile en Turquie, où l'épanouissement des cultures "régionales" n'est pas très encouragé. Il apprend à chanter aussi bien en arabe qu'en kurde et s'initie au tembur et au buzuk.

Il fait ses études à Alep et prend des cours auprès de musiciens réputés, se formant aussi bien à la musique traditionnelle arabe que perse ou turque. Il fonde un groupe avec lequel il se produit tout en écrivant des articles de musicologie. Sa passion pour la musique passée l'amène à collecter des enregistrements anciens, parfois en très mauvais état, de chansons kurdes interprétés par des chanteurs passés et quasi-oubliés, une sorte de Bernard Langlois du répertoire kurde, quoi. Il maîtrise plusieurs types de répertoires et met en musique des poésies contemporaines, qu'il a parfois lui-même écrites.

En 2001 il enregistre un CD, Memê Alan, rassemblant des airs folkloriques, qui connait un certain succès en Europe, en même temps qu'il fait une tournée avec plusieurs musiciens kurdes l'accompagnant au qanûn, au violon, au buzuk, au balaban et au daf.

Wanted



Un mandat d'arrêt a été lancé sur Interpol : Une femme de 38 ans (né le 2 septembre 1968), à Bagdad.
Nationalité : irakienne, jordanienne.
Langues : arabe, anglais.
Signalement : 1m70 (ou 67 pouces), yeux noisettes, cheveux châtain.
Accusée de crimes et de terrorisme.
Nom : RAGHAD SADDAM HUSAYN Al MADJID.



Le plaignant est l'Etat irakien. L'accusée vit actuellement en Jordanie.

vendredi, août 17, 2007

Les Yézidis


On entend tellement de conneries sur eux, maintenant reprises par les journaux occidentaux, dont le fameux "adorateurs du Diable", qu'une mise au point, même très sommaire, ne peut faire de mal...

D'où viennent les Yézidis ?
On ne lit pas ce nom sous la plume des historiens avant le 12° siècle. Le yézidisme est né d'une fusion entre un ordre soufi, la 'Adwiyya, des cultes préislamiques iraniens (peut-être antérieurs au zoroastrisme) et des courants gnostiques qui fécondent à peu près toute la pensée mystique de l'Irak, du Kurdistan, de l'Anatolie et de la Syrie au cours du Moyen-Âge.

Il n'y a pas d'étymologie sûre concernant l'origine de leur nom (pas plus que sur celle du nom "kurde" d'ailleurs), mais plusieurs pistes. D'abord "Êzdî", ou "Êzidî", est effectivement le nom que les yézidis se donnent et n'est pas un sobriquet qui a servi à les désigner pour les gens de l'extérieur, comme celui de "kizil bach" pour les Alévis. En raison de certaines connexions avec les Omeyyades et Sheikh Adî, on a rapproché ce nom du calife omeyyade Yazîd (sans doute Yazid III plus que le premier, chargé par les chiites de l'opprobe d'avoir tué Hussein à Kerbelah, Yazid III apparaissant comme une figure plus morale se dressant contre son cousin Walid II). Mais le nom rappelle aussi fortement celui de Dieu dans les anciennes langues iraniennes : Yazata ou Yazda. Aujourd'hui, une étymologie plus populaire est proposée par les Kurdes : Ez Da, ou Dieu a créé (donné).

Ce n'est pas le seul nom qui les a désignés au cours de l'histoire ni même le seul nom qu'ils se sont donnés eux-mêmes. Dans certains hymnes religieux (qawl) ils nomment leur communauté avec des termes arabes à résonnance indéniablement musulmane, comme "Sinnat" (sunna !). On les a aussi appelés Dasini ou Tasini dans les textes, du nom d'une tribu kurde du Sindjar qui semble avoir été largement convertie à la nouvelle foi. Rappelons que la majorité des Yézidis aujourd'hui est kurde, mais qu'il subsiste deux tribus arabes yézidies au Kurdistan d'Irak et en Syrie et que l'origine arabe syrienne des fondateurs de la tariqat 'adawiyya implantée à Sindjar induit forcément un apport arabe à l'origine de la communauté. Cependant la langue liturgique est le kurde, comme pour la religion très apparentée des Yarsan ou Ahl-e-Haqq, alors que la langue rituelle des Alévis (à qui on les compare souvent)est le turc.

Aujourd'hui, en Géorgie et en Arménie, en raison du sentiment anti-musulman croissant, les Yézidis sont incités à ne plus se déclarer "kurdes" mais yézidis alors que hormis la religion, rien dans l'ethnie et la langue ne les distingue des autres kurmandjs.

L'organisation sociale des yézidis était (et reste dans une certaine mesure) tout aussi tribale que celle des autres Kurdes. Mais la particularité qui est peut-être une survivance de l'ancienne société du monde iranien antique est leur division en castes, les trois principales étant celles des Sheikhs et des Pîrs (religieux) et celle des murîd, c'est-à-dire le commun des fidèles. Là encore, notons que "sheikh" et "murid" sont des termes courants dans les ordres soufis, le murid étant tout simplement le disciple d'un sheikh. Pîr est un vieux terme iranien qui désigne l'homme âgé, le sage, et est indifféremment utilisé pour sheikh ou baba en Iran. Autre point commun avec l'organisation d'un ordre soufi, chaque murid a son pîr et son sheikh, mais de par sa naissance et son appartenance familiale, au lieu d'une adhésion spirituelle personnelle.

Il y a aussi des sous-castes à fonctions religieuses précises, comme les Qawwals, les Fakirs et les Koçaks. Les Qawwal, comme leur nom l'indique, mémorisent, chantent et jouent les hymnes et les musiques sacrés. Leur costume est arabe. Les Fakirs, habillés de noirs, ont une vie religieuse assez strrice (le terme fakir vient également du soufisme. Il signifie "pauvre" en arabe et désigne les religieux mendiants). Les koçak s'habillent de blanc et sont dévolus à l'entretien des lieux sacrés.

De plus, les lignées à l'intérieur des yézidis ont parfois des pouvoirs particuliers. Ainsi à Duhok, j'ai discuté avec un jeune Sheikh charmant qui faisaient partie de ces "croqueurs de serpents", c'est-à-dire des gens qui ont le pouvoir de manipuler les serpents sans être mordus et aussi de guérir les gens de leurs morsures (cette pratique de croquer leurs têtes est aussi ancienne dans la Qadiriyya sunnite, en plus de se transpercer avec des sabres). Chez les koçaks on trouve aussi des "rêveurs visionnaires", un peu voyants un peu chamans, mais ces pouvoirs peuvent apparaître chez d'autres yézidis. Ils ont ainsi la faculté de passer d'un monde à l'autre dans des songes éveillés.

Ce système de castes s'oppose totalement à l'égalitarisme et l'exogamie de l'islam puisque tout mariage inter-religieux est en principe interdit (aujourd'hui c'est beaucoup plus flou et cela dépend des communautés) et qu'en plus, toujours en principe, les mariages inter-castes sont tout aussi prohibés. Si cette endogamie est plus relâchée en Syrie et sans doute dans les pays de l'ex Union Soviétique, elle a encore du poids aujourd'hui au Kurdistan d'Irak, les Yézidis pratiquant le crime d'honneur tout comme leurs compatriotes musulmans. De manière générale, les Yézidis, comme les anciens Zoroastriens, sont assez obsédés par la pureté rituelle, la souillure de certains éléments et le contact prolongé avec des non-Yézidis, peut leur faire craindre, comme chez les Roms, de perdre leur essence native.

En plus des castes, on observe aussi la fameuse "fraternité de l'au-delà", connue aussi des Alévis, qui est une forme d'affrèrement mystique assez remarquablement répandue chez les Kurdes, et qui n'est pas sans évoquer certaines réminiscences de l'ancien groupe des "akhi" ou confréries de métier très influente au Moyen-Âge, inspirée par le code moral et chevaleresque de la futuwwat soufis.

Leur histoire :
En 1111, soit environ 505 de l'Hégire, un sheikh soufi sunnite des plus convenables, mais très porté sur l'ascétisme, le sheikh 'Adi ibn Musafir, d'origine syrienne, peut-être apparenté ou de famille pro-omeyyade (d'où le nom de yézidis), s'installe dans les montagnes kurdes de Sindjar, tenues majoritairement par les Kurdes de la Hakkariyya. Ces Kurdes étaient-ils tous musulmans ? Pas sûr. Les hérésies et les religions "indigènes" perdurent longtemps dans les montagnes, et il semble que si les Kurdes ont vénéré sheikh Adi, c'est plus en raison de ses ascèses extrêmes et de sa personnalité charismatique. Il devient très vite une figure spirituelle de légende. Il meurt en 1162, très âgé semble-t-il, et est enterré à Lalesh, là où il a fondé une tariqat soufi, une branche de la 'Adawiyya, ordre tout ce qu'il y a de plus sunnite. Les soufis qui l'y ont rejoint, dont son neveu, puisque lui-même n'a pas d'enfants, sont donc des Syriens, ou peut-être d'autres Arabes. Et les voilà à cohabiter avec des Kurdes, sans doute très partiellement, voire pas du tout islamisés, dans une région isolée, où les tribus d'ailleurs passent leur temps à assiéger et rançonner les caravanes, comme l'atteste avec colère le voyageur espagnol Ibn Djubayr qui passe par là vers 1183. 

A cette date, son neveu le sheikh Sakhr al-Dîn Abû-l- Barakat lui avait déjà succédé. Et comme son oncle sur la fin de sa vie, il semble être très occupé à vitupérer contre les exagérations et innovations dans les pratiques soufies, ainsi que dans l'adoration excessive de Sheikh Adî. On peut donc penser que les malheureux soufis syriens se trouvaient quelque peu débordés et mis en minorité par les montagnards kurdes, qui entendaient pratiquer un culte à leur façon. Il ne faudrait pas cependant y voir uniquement un ramassis de superstitions campagnardes et d'islam mal compris. Le "yézidisme" tel qu'on le connaît ensuite est une religion assez complexe, fondée sur l'angélologie et la gnose, tout comme celle de leurs cousins yarsans.

Au 13° siècle, l'invasion mongole dévaste et ruine les états abbassides. Les invasions de Tamerlan achèvent de défaire le pouvoir central au début du 15° siècle. A cette date, les yézidis semblent bien former un groupe religieux à part et le rôle clef de Sheikh Adî, comme pivot du ciel et de la terre, garant de ses fidèles dans l'au-delà, seuil et intercesseur donc de l'autre monde, paraît consacré. Notons que cette fonction messianique prêtée à Sheikh Adî a des parallèles avec la figure de l'Imam des ismaéliens et du mahdî chiite, voire d'une conception extrême du Sheikh soufi.

Fait remarquable, alors qu'au cours du 19° et du 20° siècles, les élucubrations les plus diverses peuvent se lire sur les Yézidis, celui qui donne une version censée et vraisemblable de la formation des yézidis est Sheref Khan de Bitlis, auteur de la première histoire nationale kurde :

"La plupart des Kurdes sont de rite shafiîte , et suivent la loi musulmane et la Sunna du Prophète - qu'il soit béni ! Ils rendent hommage aux Compagnons et aux califes et obéissent au grand uléma en ce qui concerne les dispenses et les obligations de la prière, de l'aumône, du pèlerinage à La Mecque, et ils jeûnent avec le plus grand zèle. 

A cela, il faut excepter quelques districts et dépendances de la région de Mossoul et en Syrie, à savoir les Tâsinî , les Khâlidî , les Psiyân, et certains Bukhtî , Mahmûdî et Dunbulî, qui sont yézidis et disciples de Shaykh Adî b. Musâfir et un fidèle des califes marwânides auxquels ils prétendent se rattacher. Leur croyance erronée est que Shaykh Adî, dont la tombe est dans la vallée de Lalesh , dans le district de Mossoul, a pris sur lui toutes les obligations des prières quotidiennes et du jeûne, et qu'au Jour du Jugement, ils iront droit au Paradis, sans examen ni question . Ils vouent une animosité sans faille aux mollah du Zâhir." 
(Sherefname, Les origines des Kurdes et leur mode de vie).

La répression ottomane contre les Alévis, Shabaks et autres groupes dissidents suspects de sympathies chiites n'épargna pas les Yézidis, qui avait contre eux tout aussi bien les chrétiens que les musulmans. A la fin de l'Empire ottoman, cependant, ils firent les frais des grands massacres anti-chrétiens de 1895 et aussi du génocide arménien et assyrien. Ceux qui en réchappèrent avaient fui avec les Arméniens dans les terres russes, et c'est pourquoi la majorité des Kurdes d'Arménie et de Géorgie sont des Yézidis.

Leur religion :
Les yézidis sont monothéistes. Ils croient qu'un Dieu unique a créé le monde qui, comme dans la cosmogonie des Yarsan, avait à l'origine la forme d'une perle flottant sur les eaux primordiales. Mais Dieu a légué le gouvernement de ce monde à sept anges, les "heft sirr" ou Sept Secrets (là encore la parenté avec les Yarsan est criante). Le plus éminent de ces Anges est Malik al-Taus, qui est le premier créé par Dieu, directement de sa lumière, alors que les six autres, vraisemblablement, comme dans toute l'angélologie musulmane, de Farabî, d'Avicenne à Sohrawardî, procèdent du Premier Créé mais non pas du Premier, en vertu du précepte plotinien que de l'Unité ne peut sortir que l'Un, et que c'est seulement à partir du Premier Ange que par décrue de la perfection originelle, on sort peu à peu de l'Unité jusqu'à l'éclatement de la multiplicité du monde physique (dans des circonstances diverses selon les points de vue ismaélien, avicennien, sohrawardien) le monde des corps, du barzakh comme dit Sohrawardî.

Les Yézidis sont à placer dans cette lignée : l'Ange Premier et parfait est Malik al-Taus, après lui viennent les six autres. Puis, comme dans le récit musulman, Dieu fait Adam à partir de poussière et d'eau et ordonne aux anges de l'adorer (de le prendre pour qibla). Selon l'islam, le plus zélé des anges, Iblis, refusa de se prosterner devant cet être fait de boue et d'eau, lui qui était fait d'air et de feu. Pour cette raison, en islam, Iblis fût déchu et devint donc Satan, voué à perdre les hommes et à les jalouser.
Pour les Ismaéliens, c'est un peu plus compliqué et cela touche de très près à l'interprétation yézidi de ce drame cosmique. Il y a faille et égarement du Troisème Ange, qui est aussi l'Adam céleste, qui veut être sa propre qibla au lieu d'adorer Dieu par l'intermédiaire du Premier et du Deuxième Anges. Il se reprend mais trop tard, il est rétrogradé au rang de X° Ange, et en plus sa défaillance a créé Iblis, qui est ténèbre, ou mal si l'on veut. De plus les lumières angéliques inférieures ne le considèrent plus comme leur supérieur et lui refusent à son tour l'allégeance. Ils sont alors eux aussi envahis par l'ombre et le X° Ange-Adam ne voit d'autres solutions que de précipiter tout ce monde-là dans le monde physique, qu'il crée pour l'occasion, où ils pourront se racheter en tachant de réescalader les degrés qui séparent la ténèbre du monde de lumière.

Pour les Yézidis, l'Ange-Taus refusa d'adorer Adam, mais loin d'être puni, en fut loué par Dieu qui lui donna en charge le monde physique pour l'y représenter. C'était un test, si l'on veut, et les six autres furent bien attrapés. Al-Malik al Taus fait un tour dans ses domaines chaque mercredi, qui est un jour donc béni chez les Yézidis. La connexion Iblis ou Shaytan-Taus est donc réelle, mais il est faux de faire du Malik al Taus des Yézidis une figure démoniaque. C'est au contraire une figure gnostique. C'est le monde physique qui est mauvais ou "enténébré", pas son Ange et comme pour le reste des gnostiques, le bien et le mal existent en chaque âme et c'est à l'homme de se débarrasser de la ténèbre pour choisir la lumière. La différence est que Sheikh Adî, comme le mentionne déjà Sheref Khan, a d'avance pris sur lui tous les péchés de sa communauté et c'est pourquoi les Yézidis échappent à l'examen de passage des terribles 2 Anges Inspecteurs, Munker et Nakir, qui interrogent le défunt musulman avant de décider où il faut l'expédier. D'un autre côté, les Yézidis croient en la réincarnation et la pire crainte pour eux est de ne pas renaître Yézidis (comme les Druzes).

Jusqu'à une époque assez récente, tout l'enseignement religieux était oral et la pratique de l'écriture prohibée. La révélation des secrets yézidis à des non-yézidis méritait la mort. Les soi-disant "Livres sacrés" des Yézidis, le Livre noir et le Djilwa sont des faux, écrits par un ou des chrétiens nestoriens, qui avaient eu connaissance de leurs croyances et ont retranscrits ce qu'ils avaient entendu et compris pour faire plaisir aux premiers orientalistes. Il y a donc à prendre et à laisser dans tout cela. Les sources les plus fiables, bien que longtemps transmises oralement, et qui ont donc pu être modifiées avec le temps, sont les Hymnes ou Qewl. 

Pratiques :
Le mercredi est un jour béni mais il n'y a pas de grands rassemblements obligatoires pour la prière comme en islam. Ils prient le soleil à son lever et à certaines heures en baisant le col de leur chemise (un vêtement blanc particulier).

Ils ont gardé des anciens cultes iraniens nombre de tabous visant à préserver la pureté des éléments (eau, terre, feu). Prononcer le nom de Satan est ainsi interdit, soit parce que cela a une connotation néfaste dans les jurons de l'islam ou des chrétiens soit parce que ce nom par respect ne doit pas être prononcé ou écrit (un peu comme le Dieu juif). La couleur bleu est aussi tabou, car son nom kurde "shîn" contient justement le son "sh" de Shaytan. Un tabou identique fondé sur l'analogie des sons s'applique à la salade "xas" qui rappelle le nom d'un prophète. Auparavant, les yézidis partageaient avec les musulmans l'interdiction de l'alcool et du porc, mais hormis les gens très pieux ces interdits perdent de leur force.

Mais comme les musulmans soufis, les Alévis, les Yaresans, ils révèrent plusieurs "saints" et leurs tombeaux, en plus de celui de Sheikh Adî sont l'objet de pèlerinage. La vallée sacrée de Sindjar est ainsi appelée la vallée des "40 " saints ce qui évoque les fameux 40 abdals des soufis. Baucoup de villages ont aussi leur saint local. Mais Lalesh est évidemment la "Mecques" des Yézidis et cette comparaison n'est pas déraisonnable car beaucoup de "stations" emprunte des termes au pèlerinage musulman. A l'entrée de la vallée le petit pont s'appelle le "Sirat" pirra silat) rappelant le pont qui mène à la porte du Paradis musulman et la source sacrée sous le temple est la "zam zam". Celle qui est à l'extérieur par contre, s'appelle en kurde Kanî Spî (la source blanche). Une montagne près d ela vallée se nomme “‘Arafat” comme à La Mecque et une autre “Mishet” (comme à Medine).

Mais les sandjak (statues) de Malak Ta’us, représenté sous l'aspect d'un paon rompent définitivement avec l'interdit des "idoles" de l'islam.

L'immersion fréquente et recommandée dans la source zam zam a peut-être à voir avec le baptême non pas chrétien mais mandéen (une autre religion à part de l'Irak). Quant à la circoncision, elle est quasi universelle au Moyen-Orient. Leurs fêtes sont mixtes, certaines lunaires comme en islam d'autres solaires, plus "iraniennes". Ils célèbrent le Newroz du printemps qui est aussi la nouvelle année iranienne (Sarsal). Il y a des périodes de jeûnes de 3 jours en hiver. D'autres jours sont reliés aux anciennes fêtes solaires, celles du soltice hivernal. Le sacrifice d'un bovidé durant la fête des 7 jours où tous convergent sur Lalesh est par ailleurs une pratique qui fut aussi observée au Kurdistan d'Iran, chez les Yarsan, et rapellent le symbole mithraïque ou zoroastrien du Newroz : le Taureau terrassé par le Lion ou le taureau égorgé par Mithra et dont le sang fertilise la terre.

Quelques ouvrages :
Encyclopédie de l'Islam, 2004 : Yazidi;
P.G. Kreyenbroek : Yezidism. Its backgrounf, observances and ritual traditions, Lewiston, 1995.
J. Guest : Survival among the Kurds. A history of the Yezidis, London, 1993.
C. Allison : The Yezidi Oral Tradition in Iraqi Kurdistan, 2001.
J. Elias Murad : The sacred poems of the Yazidis: an anthropological approach, Los Angeles, 1993
N. Fuccaro : The other Kurds. Yazidis in Colonial Iraq, London 1999. 

Les Peshermgas se déploient à Sindjar

Comme Barzani l'avait annoncé, des Peshmergas, au nombre de 340 se sont éployés à Sinjar, pour protéger les Yézidis là-bas. Selon le Commandant en chef des Peshmergas, Aziz Wayzî, ils y resteront jusqu'à ce que la situation soit sûre. Autant dire pour un bon bout de temps jusqu'à la tenue du référendum.
Via Kurdistan Observer, deux yézidis confient à la BBC leurs sentiments et leurs réflexions sur ce massacre, qui était à la fois attendu et inattendu. Inattendu par son ampleur, mais comme nous le disait le Pîr Xidir à Duhok en mai dernier, il ne se passait pas un jour sans qu'un village yézidi soit attaqué par les musulmans, dans les zones en dehors du KRG. Les yézidis, cible rêvée pour les Baathistes puisque Kurdes à 95%, cible de choix pour les takfiris (puisque "hérétiques") allaient forcément, un jour ou l'autre, payer un lourd tribu à la décomposition de ce non-Etat qu'est l'Irak.

Khidir Domle, 39 ans, yézidi et journaliste :
"Ces attaques ne sont pas totalement inattendues, car la situation en matière sécuritaire empirait de jour en jour dans la région. Plusieurs de nos parents ont été frappés, deux d'entre eux sont morts et trois membres d'une famille sont toujours portés disparus, et nous ne savons pas où ils sont. Nous ne savons pas s'ils ont été hospitalisés ou non à Talafar, une ville près de Mossoul. Des dizaines de membres de la sécurité locale et des forces de police ont démissionné en raison de menaces terroristes.
Pour moi les raisons de ces attaques sont ethniques - ces gens étaient Kurdes - aussi bien que religieuses. Même les villages arabes voisins ont menacé les Yézidis, en essayant de les empêcher de voter pour le Kurdistan pour le référendum à venir. Ces deux dernières semaines, les menaces de groupes extrémistes comme al-Qaïda se sont aussi intensifiées. Les Yézidis sont la cible majeure dans cette région. Les attaques ont pour but d'intimider la population. Les forces de sécurité du gouvernement irakien sont présentes ici, en raison de la proximité de la frontière syrienne. Mais ces forces ne sont pas capables de contrôler les frontières. Les forces de sécurité kurdes ont peu d'influence ici. Quelques semaines auparavant, des dizaines d'agents de la sécurité locaux et des policiers ont quitté leur emploi sous les menaces terroristes.
De tels attentats ne peuvent qu'encourager les gens à voter pour l'intégration au Kurdistan lors du référendum. Mais ce qui les incitera le plus sera la promesse de meilleurs services prodigués à la population de la région."
Elias Baba Sheikh, 51 ans, membre de l'Union patriotique du Kurdistan :
"Aucun de mes proches parents n'a été touchés par ces attaques, mais je considère tous les yézidis comme mes parents. Des dizaines de maisons ont été réduits en poussière. Le nombre exact des victimes n'est pas encore fixé. A l'hôpital Azadî de Dohuk, j'ai vu beaucoup de blessés, certains dans un état critique. La raison majeure de ces attaques est évidemment politique, car les gens visés avaient déjà montré leur volonté de rejoindre les régions administrées par le Gouvernement Régional du Kurdistan. Il y a aussi des motifs religieux. Ces gens tuent même des musulmans, pourquoi ne tueraient-ils pas des yézidis ?
L'impact de ces attentats est que cela va renforcer la détermination du peuple à ce que le référendum se tienne, et que soit appliqué l'article 140 de la constitution. "
Interview menée par Mohammed Salih, journaliste basé à Hewlêr/Erbil.

jeudi, août 16, 2007

Des Nazgûls et de l'ipséité ishraqî

Regardant le documentaire sur Tolkien et le Seigneur des anneaux fourni dans le dvd version longue de La Compagnie de l'anneau, quand on aborde les spectres, les Ringwraith, les cavaliers noirs donc, qui sont, au fond, vides, comme le Mal, les orcs, les trolls, les croisements de Saruman. Le Mal est vide, sans être, chez Tolkien. Le documentaire ajoute que c'est assez bien l'essence du Mal au XX° siècle, un mal sans joie ni conscience de pécher, ni blasphème ni transgression, des êtres banals et qui ne ressentent rien en accomplissant le mal. Le mal, c'est ceux qui n'ont pas conscience d'eux-mêmes, de leur être. Le mal c'est ceux qui sont inconscients d'eux-mêmes, "Unaware".
V
Proposition générale :
Que tout ce qui se connaît soi-même est lumière immatérielle

114. Tout ce qui connaît une ipséité (dhât) dont il n'est jamais absent, n'est pas un être de la nuit puisqu'il est révélé soi-même à soi-même. Il n'est pas non plus une qualité ténébreuse, immanente, à quelque chose d'autre, car si la qualité lumineuse elle-même n'est déjà pas une Lumière pour soi-même, à plus forte raison la qualité ténébreuse ne le sera-t-elle pas. Donc ce qui n'est jamais absent de soi-même est une Lumière pure, immatérielle, que l'on ne peut montrer."

V. IV
Du Mal et de la Misère.


229. La misère (shaqawa) et le mal (shaw) dérivent, dans le monde des Ténèbres, des mouvements, tandis que la Ténèbre et le mouvement sont deux conséquences nécessaires de la dimension d'indigence qui existe dans les Lumières archangéliques et les (lumières) régentes. Quant au mal, il accepte nécessairement les intermédiaires (wasâ'it).

La Lumière des Lumières ne peut absolument comporter en elle aucune qualité ni dimension ténébreuses. C'est pourquoi il n'émane d'elle aucun mal. L'indigence et les Ténèbres accompagnent, nécessairement, des causes, à la façon de tous les concomitants de la quiddité, qu'il est impossible de lui dénier. Et l'on ne peut se représenter l'existence, sinon telle qu'elle est, en fait. Le mal en ce monde est de beaucoup inférieur au bien."
Le Livre de la sagesse orientale, Shihab od Din Sohrawardî; trad. Henry Corbin.
Commentaire de Qotb od-Dîn Shirazî :
"Il faut que tu saches que le mal n'a pas d'essence ou plutôt que le mal est privation d'une essence ou imperfection d'une essence. Ce qui est existencié comme mal a pour cause que cela fait atteindre à quelque néant, puisque s'il était un existant positif, il ne serait un mal ni pour un autre, ni pour soi-même. En effet l'existence de la chose n'implique pas son propre néant, ni le néant de quelque chose qui la parachève."

"Ne pas être, c'est être incapable de produire, d'illuminer, de multiplier autour de soi des manifestations de soi, d'irradier de la différence. "(Christian Jambet, Introduction à la Sagesse orientale).

mercredi, août 15, 2007

Attaques contre les Yézidis : Massoud Barzani demande aux peshmergas d'agir

Dans une allocution télévisée, le président du Kurdistan, Massoud Barzani, après avoir condamné l'attentat contre les yézidis de Shingal, a demandé à toute la population kurde de faire front contre l'ennemi, a accusé des états voisins sans les nommer, et a surtout demandé au ministre des peshmergas et des forces de sécurité de se porter au secours des Kurdes situés dans les régions extérieures au KRG, où les Kurdes sont pris pour cible, en plus de l'envoi de secours médicaux et d'un appel à la solidarité des Kurdes "de l'intérieur" pour venir en aide de toutes les façons aux Kurdes "de l'extérieur." Peut-être ne s'agit-il que d'un envoi temporaire de peshmergas à Shingal et Sindjar, peut-être finalement, dans ces régions, la question du rattachement au KRG n'aura même plus besoin de se régler par référendum, au moins dans les faits.

Au nom du Clément, du Miséricordieux

200 yézidis tués par le souffle des bombes, environ 300 blessés, beau carton des takfiris qui va dépasser celui qu'ils ont fait à Sadr City contre 200 chiites. Déclarés "infidèles" ou "apostats de l'islam" on ne sait plus trop bien, les yézidis sont de toute façon des cibles de choix, encore plus que les chrétiens car il n'existe même pas de "dhimmitude" prévue pour eux. Cela dit, si les Chrétiens fuient en masse l'Irak, il est peu probable que les Yézidis quittent les régions Shingal et Sindjar puisque c'est là que se situent les trois-quarts de leurs territoires sacrés et lieux de pèlerinage (seul Lalish est pour le moment inclus dans la Région du Kurdistan). En décembre 2007, normalement, il est prévu qu'avec les autres régions de Khanaqîn (récemment cible d'attentats contre une bourgade turkmène), Kirkuk (régulièrement attaquée) et une partie de Mossoul (pour la rive droite, que les Irakiens la gardent), les gens de Sindjar se prononcent par référendum pour leur rattachement au Kurdistan ou non. Les yézidis se sont méfiés longtemps et avec raison, des sunnites kurdes mais là, on peut dire que la campagne pour le référendum progresse toute seule.


'Stupidity, however, is not necessarily a inherent trait.'
Albert Rosenfield.

mardi, août 14, 2007

Un indice

Là où on peut être sûr que le pseudo-accord des Premiers ministres turc et irakien sur des mesures (non précisées et pour cause) qui viseraient à éradiquer le PKK de Qandil est totalement inopérant et inoffensif pour le GRK, c'est que le ministre irakien des Affaires étrangères, Hoshyar Zebarî (kurde), a déclaré que le président irakien, Jalal Talabanî (kurde), et le président de la Région du Kurdistan, Massoud Barzanî (kurde), soutenaient très chaleureusement ce grand projet irako-turc.

samedi, août 11, 2007

Cette semaine, coup de projo sur : Haj Qorban Soleymanî



Les plus grands musiciens kurdes sont en Iran et la plus belle musique kurde s'entend peut-être au nord du Khorassan, par exemple à Quchan, dont la majeure partie des habitants sont kurdes, descendant des Zarafanlu installés au 17ème siècle par Shah Abbas pour garder ses frontières. Depuis, environ 2 millions de Kurdes au Khorassan, vivent notamment dans ce qu'on appelle "l'enclave kurde du Khorassan" où ils parlent un kurmancî très pur, aux intonations chantantes et magnifiques. Les Kurdes n'y vivent cependant pas seuls, mais cohabitent avec des Turkmènes et le mélange de musique persane, turque et kurde est des plus réussi.
Haj Qorban Suleyman est un bakhshi. A l'origine, il semble que cette profession ait été plus celle de chaman musiciens, venu avec les Mongols. Aujourd'hui cela désigne un narrateur (en kurde dengbêj) qui chante les destân (épopées) ou des pièces religieuse, voire mystiques, en s'accompagnant d'un dotar. La langue de ce répertoire est triple, persane, turque et kurde.
Haj Gorban n'est pas kurde mais turkmène. Il est né en 1920 à Aliabad, près de Quchan (ou Ghochan) où il a passé toute sa vie, vivant en vrai bakhshi, à la fois musicien et paysan. Il est considéré comme un des derniers dans "bardes" du Khorassan. Ayant été enseigné par son père, il a appris son art à ses fils.
On a bien failli perdre ce musicien exceptionnel par la faute d'un cheikh bigot et obtus, vrai caricature de ces "zahid" moqués par Hafez. En effet, un pieux imbécile affirma un jour au haji (qui par ailleurs revenait tout juste de La Mecque) que la pratique de son instrument ne pourrait que le mener à l'enfer. Le Bakhshi effrayé ne toucha plus à son dotar pendant vingt ans. Heureusement un ckeih un peu plus intelligent le rassura sur cette grave question en lui assurant plus tard que sa musique était au contraire un don du ciel. Haj Qorban reprit alors son dotar. A l'écouter aujourd'hui il ne semble pas avoir trop pâti de ces vingt ans d'abstinence...

vendredi, août 10, 2007

Anthologie du renoncement

Dans l'Anthologie du renoncement de Bayhaqî, jolis hadiths prônant la remise des péchés aux vieillards (au rebours de l'indulgence plaidée aujourd'hui pour les "fautes de jeunesse"). Cette idée que quellles que soient les fautes d'un homme, passé un certain temps, même pour Dieu, il y a prescription.


"Dieu éloigne de tout homme qu'Il fait vivre dans l'Islam jsuqu'à quarante ans toutes sortes d'épreuves : la folie, l'éléphantiasis et la lèpre. Quand il atteint cinquante ans, Il allège pour lui la Reddition des Comptes. Quand il parvient jusqu'à soixante ans, Dieu lui accorde le repentir en échange de ce qu'Il aime ou Le satisfait. S'il a soixante-dix ans, Dieu et les habitants du ciel l'aiment. S'il arrive à quatre-vingts ans, Dieu accepte ses bonnes actions et passe sur ses mauvaises actions. S'il parvient à l'âge de quatre-vingt-dix ans, Dieu lui pardonne ses péchés ancients et ses péchés récents. Il est appelé "le captif de Dieu sur terre", et il devient un intercesseur auprès des membres de sa famille."

Hadîth transmis par Anas ibn Mâlik.



Variante d'un hadîth voisin transmis par 'Uthmân ibn Aftân :


"Quand le serviteur a quarante ans achevés et qu'il s'avance vers la cinquantaine, trois maux lui sont épargnés : l'éléphantiasis, la folie, la lèpre. Quand il a cinquante ans, la Reddition des Comptes lui est facilitée. A l'homme de soixante ans le repentir est accordé. L'homme de soixante-dix ans est aimé des anges célestes. Pour l'homme de quatre-vingts ans, seules ses bonnes actions sont consignées, ses mauvaises actions ne le sont pas. Quantà l'homme de quatre-vingt-dix ans, ses anciens péchés lui sont pardonnés ; il devient intercesseur pour jusqu'à soixante-dix membres de sa famille, et les anges qui président au ciel de ce bas monde le nomment "captif de Dieu sur la terre".


L'anthologie du renoncement, Abû Bakr Ahmad ibn al-Husayn al-Bayhaqî, trad. Roger Deladrière, éd. Verdier.

Sous les toits de Paris

Actuellement présenté au Festival de Locarno, le film de Hiner Saleem, Sous les toits de Paris, fait déjà l'objet d'une critique très élogieuse dans la blogosphère et dans la presse suisse. C'est sans doute pour des raisons de tournage que Michel Piccoli avait transformé la bibliothèque de l'Institut en loge pour se changer...

mercredi, août 08, 2007

Si le Saint est vertueux, le gnostique est oublieux

"Abandonner le monde en y pensant caractérise les ascètes, l'abandonner en l'oubliant caractérise les gnostiques."

Abû 'Abd Allâh ibn Asad Al-Harîth Muhâsibî.

samedi, août 04, 2007

Le Cavalier turc et le lancier arabe

Où le nationalisme va se nicher quelque fois... Dans l'édition du Dîwan de Cizirî (Firat Yayinlari) le 11ème poème s'intitule fièrement : "Shehsuwarê Kurd" (soit le roi des cavaliers kurde). Car à un moment Nishanî, le Mollah de Djézîr, compare l'Aimée (ou Dieu c'est pareil) à un roi furieux, un héros saccageant la forteresse de son coeur. Et de le féliciter pour sa vaillance en le comparant aux plus vaillants guerriers du Shahnameh et de l'islam :
"Rustem û Cemshîd û Xalîd, Hemze yan Shêrê Ali"
Et puis vient le second hémistiche :
"Aferîn ya Shehsuwarê Kurd û rimbazê Ereb !"
Soit : "Bravo au roi des cavaliers kurde, bravo au lancier arabe !"
Oui mais voilà : l'édition traduite et commentée par Hejar ne dit pas tout à fait la même chose...
"Aferîn ya Shehsuwarê Turk û rimbazê Ereb !"
Soit : "Bravo au roi des cavaliers turc, bravo au lancier arabe !"
Quand j'ai vu ça j'ai éclaté de rire, ne doutant pas une seconde que la bonne version était la plus "dérangeante". Mais bon, pleine de bonne volonté je vérifie les différentes éditions la première, celle de Hartman de 1904. Et l'édition la plus schizoïde est celle de Roja Nû, parue en Suède en 1997. Le texte en kurmancî nous donne du Shehsuwarê Kurd, mais la seconde partie reproduisant le texte ancien de référence reproduit bel et bien le "cavalier turc", ils n'ont quand même pas osé biffé et tipexé les versions anciennes... Donc en kurmancî moderne et accessible, la version ad usum delphini, et dans la reproduction du manuscrit le terme qui choque, un peu comme ces orientalistes qui pour traduire les mots et les passages crus des poésies persanes les mettaient en latin, seulement accessibles aux avertis...


'Stupidity, however, is not necessarily a inherent trait.'
Albert Rosenfield.

Cette semaine, coup de projo sur : Hesen derzî





Hesen Dersî est né à Bokan, au Kudistan d'Iran, en 1957. Il est orphelin de père très tôt. Dès l'enfance il est attiré par la musique. Le grand chanteur Hesen Zirek est pour lui un modèle et cela s'entend dans sa façon de chanter, curieusement "rétro".
Il apprend aussi le violon avec Amir Minay et Reshid Faiznedjad. Entre 1979 et 1999 il est professeur en Iran. En 1991 le gouvernement iranien l'oblige à cesser ses activités artistiques. Il finit par quitter l'Iran. Il vit en Angleterre depuis 2004.

jeudi, août 02, 2007

RSF : Action urgente


RSF lance une pétition pour les deux journalistes kurdes condamnés à mort

Parution : L'Irak en perspective


"Peut-on parler de l’Irak avec la distance critique consistant à taire sa colère de citoyen par rapport à l’horreur d’aujourd’hui et celle d’hier ? Celle d’aujourd’hui, alors qu’à un embargo de plus de dix ans et à une occupation aussi arrogante qu’imprudente fait désormais suite une violence multiforme détruisant la société irakienne dans ses fondements mêmes ? Et celle d’hier, car comment ne pas se souvenir que le régime renversé a laissé derrière lui un pays dévasté par les deux premières guerres du Golfe, ainsi qu’entre 500 000 et 800 000 victimes ? Pour réaliser ce numéro, nous avons fait le pari d’aller au-delà de cette histoire immédiate si douloureuse, pour tenter une mise en perspective susceptible d’éclairer les drames d’aujourd’hui par un retour sur divers aspects de l’histoire récente ou plus ancienne. Nous avons choisi de solliciter des auteurs d’horizons divers, irakiens et occidentaux, francophones et anglophones, en donnant la parole aussi bien à des universitaires chevronnés qu’à de jeunes chercheurs. Notre objectif était autant de tenter une relecture réflexive de travaux anciens et de questionner la pertinence des approches les plus en vogue, que de proposer des contributions novatrices sur des points peu explorés ou des questions nouvelles, ouvrant des pistes de recherche prometteuses. Des conditions historiques de formation de l’entité irakienne aux relations entre les intellectuels et le pouvoir, des ruses de l’identité et des errances de l’exil à la renaissance problématique d’une société civile, des ressources insoupçonnées du régime baassiste finissant au « chaos créateur » du nouvel ordre américain, le cheminement entre passé et présent, entre travaux anciens et recherches en cours, incite le lecteur à remettre en cause les idées reçues et à porter un regard distancié et critique sur une actualité dont la lecture qu’en offrent les médias reste trop souvent dominée par une grille d’analyse fortement teintée d’essentialisme."

Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée



L'Irak en perspective

Avant-propos

Hamit Bozarslan
Introduction

Ambiguités et paradoxes de l'héritage monarchique

Peter Sluglett
Une mission sacrée pour qui ? Quelques réflexions sur l’intégration nationale et le mandat britannique en Irak / Whose Sacred Trust? Some Thoughts on ‘National Integration’ and the British Mandate in Iraq
Le déclin de l’intelligentsia de gauche en Irak/On the Decline of the Leftist Intelligentsia in Iraq

Sami Zubaida
Al-Jawâhîrî : between patronage and revolution

Identités, exils et retours

Boris James
Le « territoire tribal des Kurdes » et l’aire iraquienne xe-xiiie siècles) : Esquisse des recompositions spatiales

Hala Fattah
Les autres Irakiens : émigrés et exilés d’avant 2003 en Jordanie et leurs récits d’appartenance (Une recherche en cours)

Nadje Al-Ali
Iraqi Women in Diasporic Spaces: Political Mobilization, Gender & Citizenship

1990-2003 : entre terreur et chaos, un pays déchiré

Peter Harling
Saddam Hussein et la débâcle triomphante Les ressources insoupçonnées de Umm al-Ma‘ârik

Fanny Lafourcade
Retour sur l'échec de la « Reconstruction », la question de la « société civile » irakienne

Question d'actualité

Hazem Saghieh
The Life and Death of De-Baathification

Etude libre

Abu-Sada Caroline
ONG et Autorité Palestinienne : la « bonne gouvernance » dans un contexte de lutte nationale

Lectures

Fabienne Le Houérou
Anteby-Yemini Lisa, Les Juifs éthiopiens en Israël, les paradoxes du paradis, Paris, CNRS Editions, 2004, 532 p.

Catherine Mayeur-Jaouen
Avon Dominique, Les Frères prêcheurs en Orient. Les dominicains du Caire (années 1910-années 1960), Cerf-Histoire, 2005, 1029 pages dont 954 p. de texte.

Fanny Colonna
Benhlal Mohamed, Le collège d’Azrou ; La formation d’une élite berbère civile et militaire au Maroc, Karthala- iremam, 2005, 413 p.

Karine Tourné
Benkirane Réda, Le désarroi identitaire, Jeunesse, islamité et arabité contemporaines, Paris : Cerf, Collection « L’histoire à vif », 2005, 334p.

Pierre Vermeren
Bennani-Chraïbi Mounia, Catusse Myriam, Santucci Jean-Claude, Scènes et coulisses de l’élection au Maroc. Les législatives 2002, IREMAM-Karthala, Paris-Aix, 2004, 318 p.

Gaëlle Gillot
Boissière Thierry, Le jardinier et le citadin. Ethnologie d’un espace agricole urbain dans la vallée de l’Oronte en Syrie, Damas, IFPO-GREMMO, 2005, 453 p.

Anne Marie Moulin
Chiffoleau Sylvia (dir.), Politique de santé sous influence, Editions du CNRS, Paris 2005.

Elisabeth Longuenesse
Dakhlia Jocelyne, Islamicités, Paris, PUF (Coll. Sociologie d’aujourd’hui), 2005, 161 p.

Brigitte Marino
Establet Colette et Pascual Jean-Paul, Des tissus et des hommes. Damas vers 1700, Damas, Institut Français du Proche-Orient, 2005, 358 p.

Élisabeth Picard
Études Rurales 173-174, janvier juin 2005, Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, « Palestine. Territoires et territorialité. Fragmentation et enfermement. Contraintes et solidarités. Espace public. Occupation », 294 p.

Larbi Chouikha
Guaaybess Tourya, Télévisions arabes sur orbite. Un système médiatique en mutation (1960-2004), CNRS Éditions, Paris, 2005, 264 p.

Marceau Gast
Hincker Catherine, Le style touareg ou la fonction sociale des techniques. Paris Méditerranée/IREMAM, Paris, 2005, 186 p.

Karima Direche-Slimani
Insaniyat, L’Algérie avant et après 1954. Approches historiographiques et représentations, Revue Algérienne d’Anthropologie et de Sciences Sociales n°25-26, juillet décembre 2004.

Gérard Groc
Laruelle Marlène, Peyrouse Sébastien, Asie centrale, la dérive autoritaire, cinq républiques entre héritage soviétique, dictature et islam, Paris, Ed. Autrement, 2006, 137 p.

Nadine Méouchy
Moreau Odile et El Moudden Abderrahmane (dir.), Réformes par le haut, réforme par le bas : la modernisation de l’armée aux xixe et xxe siècles, Quaterni di Oriente Moderno, XXIII, n.s., 5-2004, 279 p.

Brigitte Marino
Mortensen Peder (ed.), Bayt al-‘Aqqad. The History and Restoration of a House in Old Damascus, Proceedings of the Danish Institute in Damascus, IV, Aarhus University Press, Aarhus, 2005, 440 p.

Gilles de Rapper
Tozaj Neshat, Ils n’étaient pas frères et pourtant… Albanie 1943-1944, Paris, Société des Écrivains, 2004, 238 p.

Jean-Pierre dahdah
Poèmes palestiniens d’hier et d’aujourd’hui, numéro double 98-99, revue Études Arabes, Pontificio Instituto di Studi Arabi e d’Islamistica (P.I.S.A.I.), Rome, 1994.

Élizabeth Picard
Ünsaldi Levent, Le militaire et la politique en Turquie, Paris, l’Harmattan, 2005, 354 p.

Laurent Bonnefoy et Pascal Ménoret
Rigoulet-Roze David, Géopolitique de l’Arabie Saoudite, Paris, Armand Colin, 2005, 312 p.

mercredi, août 01, 2007

TV, radio : musique géorgienne, Turquie, shath, Coran

TV

Samedi 4 août à 22h35 sur Arte :Comme un souffle de vie. La musique géorgienne. Musica. De Ruth Olshan, aLL., 2005.


Radio

Dimanche 5 août à 12h40 sur France Culture : La Mosaïque turque ou le fantasme d'une identité nationale menacée. Magazine de la rédaction, N. Amel.

Samedi 11 août à 23h05 syr France Culture : La Tradition du shath dans la mystique musulmane. Les Vivants et les dieux. Avec Leïli Anvar-Chenderoff (INALCO) et Pierre Lory (EPHE). Par M. Cazenave. rediff. 9/9/06.

Mercredi 15 août à 23h10 sur France Culture : L'Esprit du verset : Islam/Coran. Tentatives premières (3). Avec Youssef Seddik (EHESS) philosophe et anthropologue. Par O. Sebban.

Concert de soutien à l'Institut kurde