dimanche, juin 27, 2004

Kurdistan : Dans l'ombre de l'Histoire






Ismaïl Besikçi. Sociologue turc. Photo prise lors de son procès en 1981. Collection de l'auteur.

La preuve du crime : lettre adressée à Mme Boulanger, présidente de l'association des écrivains.

"L'idéologie officielle en Turquie continue de prétendre, avec insistance et obstination, qu'il n'existe aucun peuple ni langue qu'on puisse qualifier de "kurde". La caractéristique première de cette idéologie, que l'on peut désinger sous le nom de "kémalisme", est qu'elle est fondamentalement hostile aux Kurdes. Elle est raciste et colonialiste (...).

Le peuple kurde vit dans une nation divisée par des fils barbelés et des mines, qui visent à séparer totalement les Kurdes les uns des autres. Dans de telles conditions, leur reconnaissance politique est inférieure à celle d'un peuple colonisé puisqu'en Turquie, par exemple, c'est leur existence-même qui est niée. Les Kurdes de Turquie n'ont de droit que dans la mesure où ils sont prêts à devenir Turcs. Sinon, c'est la répression, la cruauté, la prison. Face à une telle situation, il serait plus important d'attirer l'attention de chacun sur la liberté dont toute unemation est privée plutôt que sur celle d'un écrivain (...)."

Acte d'accusation : Publication dans un pays étranger dans le but d'affaiblir l'influence et le prestige de l'Etat.




Fille kurde et un noble. Carte postale de Sabah & Joaillier Istanbul, époque ottomane.



Portraits kurdes du Bahdinan. William Croupton. Hôtel de Ville de Paris, Salle de la Prévôté.




Reza. Photographe iranien.
Balles traçantes devant la fenêtre de l'hôtel, au moment des combats entre la police et le PKK. Cizre, 21/3/1993. National Geographic.

"Dans la tradition zoroastroenne, les Kurdes fêtent le Nouvel An le premier jour du printemps : Newroz. 21/3/1993.

La ville de Cizre, au Kurdistan de Turquie, est fermée aux journalistes. Les autorités interdisent les rassemblements et les fêtes (...).

Cette année comme les autres, on brûle des pneus, les enfants dansent autour des feux. La révolte est dans la rue, contre ce Nouvel An répressif. Les tanks achetés à l'OTAN, tentent de disperser les manifestants. La tension monte dans cet univers de boue et de feu.

Je me déplace prudemment de maison en maison. A la nuit tombée, tout le monde rentre chez soi. C'est le couvre-feu. Cizre est alors plongé dans un silence effroyable. Seul dans ma chambre, j'attends. Soudain, les balles sifflent. Je vois le ciel noir et incandescent."

Letter de Reza, 1996.





"Dans les années 92-94, lorsque nous compulsions péniblement dans les US National Archives les 18 tonnes de fichiers du gouvernement irakien entassés dans d'innombrables boites et sacs, il arrivait que de petites photos d'identité glissent et tombent au sol. D'autres étaient encore à leur place, épinglées au haut d'un fichier qui fournissait les données biographiques de la personne interrogées par la police secrète irakienne, l'Amn. (...) En dernirèe analyse, il semble que chaque Kurde, inforamteur, détenu, rebelle présumé, militant politique ou citoyen ordinaire risquait d'être tôt ou tard fiché à l'Amn. Chacun était sans cesse observé par des collègues ou des parents travaillant pour le régime, c'est-à-dire ceux-là même qu'on n'aurait jamais soupçonné de collaboration."

Joost Hillerman, Human Rights Watch. Lettre, 1995.




John Stathatos. 2 réfugiés irakiens tentant de franchir le passage de Haj Omran passage, en Iran. 1975. Collection de l'auteur, London.

(du 23 juin au 24 juillet, Hôtel de ville de Paris).


(from 23th June to 24th July).

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Concert de soutien à l'Institut kurde