dimanche, mars 14, 2004

Ji evînê têm

Ji evînê têm... Nizanim di çend dergehan de derbas bûme. Gelo min tu dergeh li dûv xwe histine ? Tishtê tê bîra min, ez li ser xaka Mezopotamyayê shîn hatime. Û min nedixwest bibim parçeyekî ji xakeke xerîb. Ji dema arkaîk bi çend hezar salan dûr im. Ji dastanên evînan jî dernektime. Dastana evîna xwe, min afirandiye û ketî me pê shopa yara xwe. Ma we ew neditîye xushkno, birano ?

Li kefa destê wê digerim ku bikaribim ji nû ve biafirim. Bangewaziek bû li ber guhên min ket. Ji ser pira hebûn û tunebûnê ku weke shûrekê tûj bû, dengek hate min û ez jî ber bê ketim. Pêdiviya tîrêjên germ û axeke nerm, ez di navbeyna du sedalan de asê kirime. Ez meshiyam. Geh ketim geh rabûm û gihîshtim vê newalê. Ez ji welatê evînê têm.

Yaqob Tilermenî, Bermeqlûb.
ed. Müslüm Yücel, Istanbul 2003.

Je viens de l'amour

Je viens de l'amour... Je ne sais combien de portes j'ai franchies. N'ai-je laissé aucune porte derrière moi ? Je me souviens d'une chose, que j'ai fleuri sur la terre mésopotamienne. Et que j'ai refusé de devenir une seule parcelle de terre étrangère. Des temps antiques, je suis loin de quelques millénaires. Je n'ai pas surgi des épopées d'amour. L'épopée de mon amour je l'ai façonnée et j'ai suivi les traces de ma bien-aimée. Mais ne l'avez-vous pas vue, soeurette, frérot ?

J'ai pris sa paume avec laquelle j'ai pu créer quelque chose de neuf. Aux yeux des hommes, je suis pauvre aujourd'hui. Il y eut un appel qui frappa mes oreilles. Par dessus tout ce qui était et n'était pas, un son effilé comme un sabre vint à moi et je l'ai aussi suivi. Le besoin de rayons chauds et d'une terre douce se renforça en deux siècles. J'ai pénétré des lieux, j'ai quitté des lieux et j'ai atteint cette vallée. Je viens du pays de l'amour.

trad. Sandrine Alexie.

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