dimanche, février 29, 2004

Xwîn û cin

min xwîn bi te dakir
min nedixwest
çi li kirasê te dihatin kulîlkên sorik !
spî spî bû berê kiraskê te
lê çi gul bû ew xwîn,
çi gulîstaneke spehî dirijiya ji sînga te !
cina ku ez destbixencer kirim
çûbû xwe di dilê te hilandibû

û gulên min ji kêlîka birîna te
ji lerza lash ve
tama hesin ji wan tê

xwîna ku min bi te dakir
bû ta
bû ba
xwe bi melkemotê min sha kir

Osman Mehmed

gulÛcinÛkavil
ed. AVESTA, Istanbul,2002.



Sang et djinn


Je t'ai inondée de sang
je ne le voulais pas
de ta chemise tant de fleurs vermeilles sont sorties !
avant cela blanche blanche était ta chemise
mais quelle rose est née de ce sang,
quelle roseraie splendide sourd de ta chemise !
le djinn que j'ai poignardé
n'est plus dans ton coeur il s'est évanoui

et mes roses des lèvres de ta blessure
du tremblement de ton corps
ont un goût de fer

le sang dont je t'ai inondée
est devenu fièvre
est devenu vent
a réjoui mon Ange de la mort

trad. Sandrine Alexie

samedi, février 28, 2004

Öcalan contre Öcalan

Cette fois, ça y est. Exaspéré, Abdullah Öcalan a décidé de se débarrasser de son crétin de frère, qui ne semble sans doute pas assez convaincu de ce qu'il avait lui-même déclaré en 1999, à savoir : "Notre Mecque, c'est Imrali". Oui, ben non, finalement. Accusé par le Leader indéboulonnable du PKK de "droitisme et de nationalisme (kurde le antionalisme, c'est ça qui est grave, si encore il avait été pan-turc) et de toute façon mis en difficulté par quelques bons ennemis à l'intérieur du Conseil de présidence (dont Cemil Bayik), Osman Öcalan, (avec Nizamettin Tash et Kani Yilmaz), qui était sur le point d'être arrêté et envoyés en camp de rééducation pour réapprendre le droit chemin, ont fui et sont passé "à l'ennemi", c'est-à-dire qu'ils sont partis se planquer quelque part en Irak, rejoignant ainsi les quelques milliers de fugitifs de la guerilla qui avaient préféré fuir avant de peur de se faire exécuter par les derniers fugitifs en date...

Ce que reproche Abdullah Öcalan ? c'est d'abord que son parti, le PKK, serve à tout le monde : "Tout le monde a son PKK. Talabani, Barzani, les US..." Ben oui, coincés dans les lignes des autres peshmergas, ça doit être "collabore ou fais-toi arrêter fortuitement en Iran pour être expédié vers la Turquie, comme gage de bon voisinage." En fait si Öcalan (Abdullah) s'énerve un peu, c'est qu'il entend bien, lui, que le PKK ne serve qu'une seule faction, c'est-à-dire celle qui le tient en geôle. Depuis le temps qu'il serine aux Kurdes que rien n'est plus important pour l'avenir de tout le Moyen-Orient que ce qui peut lui arriver, à lui !

La seule question un peu intrigante, dans cette histoire c'est : Osman a-t-il emporté avec lui la clé et le code du coffre-fort en Suisse ? Parce que sinon le PKK-Kongra Gel pourrait porter plainte pour détournement de fonds occultes...


'Stupidity, however, is not necessarily a inherent trait.'
Albert Rosenfied.

mercredi, février 25, 2004

Un maire kurde pour Diyarbakir

Dans une conférence de presse donnée à Diyarbakir, le 24/02, Feridoun Celik, le maire de Diyarbakir, a annoncé qu'il se présenterait aux élections en tant que candidat indépendant. Ahmet Türk, ancien député du HEP et Murat Bozlak, le président de l'ancien parti HADEP étaient à ses côtés lors de la conférence. Feridoun a expliqué sa décision de se porter candidat en-dehors du DEHAP en critiquant la ligne politique choisie par ce parti (se reporter à l'article de M. Civiroglu du 19 février sur ce blog), en disant que très peu de leurs membres y étaient indépendants et que leur volonté ne pouvait s'exprimer.
Sur la position du DEHAP Bozlak a déclaré que quelques personnes à la tête de ce parti, au lieu de faire avancer le parti, préféraient l'entraver à leur personne.

Lors des dernières élections législatives en Turquie, Murat Bozlak avait fait l'objet d'une violente campagne de presse, notamment dans Özgür Politika et tous les medias s'affichant comme "sympathisant du PKK", dont Medya TV. Bozlak y avait été notamment accusé de "carriérisme" parce qu'il refusait déjà cette politique de "dissolution" du HADEP dans un micro-parti turc à la solde d'intéréts profondément anti-kurdes. Cette brillante stratégie avait d'ailleurs conduit le DEHAP à échouer lamentablement à ces élections, sans même pouvoir faire entrer un seul parlemntaire kurde à l'Assemblée de Turquie.

Espérons que Feridoun Celik réussira à se maintenir à la tête de Diyarbakir de façon indépendante. Si c'est le cas, il sera peut-être alors, comme son illustre prédécesseur Mehdi Zana, le seul maire kurde de Turquie, les pantins pilotés par le SHP ne pouvant décemment revendiquer ce flambeau, et ne s'en souciant guère de toute façon.

mardi, février 24, 2004

Mdr : et à part ça c'est le "fédéralisme kurde" qui menacerait l'avenir de l'Irak...

L'actuel président du Conseil de présidence, Abd al-Hamid, a déclaré qu'il faudrait reparler un jour des droits irakiens sur le Koweit et un bout de la Jordanie aussi, pendant qu'on y est...

Bonne idée, cela dit. Qu'ils fassent leur Grand Irak au sud, et qu'ils lâchent un peu la grappe au Nord...

Conférence internationale : Où va l'Irak ? : Le processus de reconstruction économique et politique - état des lieux, problèmes et perspectives

Le vendredi 5 mars 2004, 101 rue de l'Université, 75007 PARIS

Organisé par l'Institut Kurde de Paris.

Programme, détail, inscription

***
International Conference : Where is Iraq going ? : The process of economical and political rebuilding - inventory, problems and perspectives


Friday March 5th 2004 - 101 rue de l'Université, 75007 PARIS

Organized by the Kurdish Institute of Paris


Almost one year after the fall of Saddam Hussein's regime, where is Iraq going ? What is changed in Iraqis' daily life ? How is the reconstruction of infrastructures, the functionning of basic services, schools, universities, hospitals ? How does progress safety ? How does civilian society organize itself in spite of terrorist attacks and security problems ? How do Iraqi use their new freedom concerning associations, expression and demonstration ? What are the problems of the transitionnal process toward a sovereign government in Iraq ? Is there a risk of splitting in Iraq or will it success to assure its unity by federalist institutions that would allow to Kurds and other formerly oppressed populations to manage themselves ? Which step has reached the debate on federalism ? What is the situations of Christian communities and how protect their rights and safety ?

In the aim to answer to these question and to many others concerning Iraq, some important Iraqi personnalities, fully involved in the process of rebuilding of their country and its future will come to Paris and will contribute to inform the French public...

Anfter their speeches public debates in the room conference will try to study thoroughly these questions and to promote an exchange of ideas.

At the end, a final roundtable will aim to start a collective reflection on the role that could play France and European Union in the rebuilding of Iraq, considering that many EU countries, as UK, Spain, Italia, Nederlands, Portugal, Denmark bring already various contributions.

This conference of information is opened to public in sofar as vacant places. A preliminary registration must be made to the Kurdish Institute of Paris (including press members).

Phone : 0 33 1 45 23 11 72 - Fax : 0 33 1 48 24 64 66
e-mail : sec@fikp.org

PROGRAMM


9h35 : Presentation of the Conf?rence : Kendal Nezan, President of the Kurdish Institute of de Paris.

9h40-11h30 : The rebuilding of Iraqwith Mrs Nasreen S. Berwari, minister of Public Works and Municipalities of Iraqi Governement, Mohammad Tawfiq, minister of Industry, Dr. Fuad Hussein, Minister of Education's councillor.


11h30-12h45 : What kind of justice for the former regime's leaders ?
- Dara Noureddin Bahaaddin, magistrate, president of the Law Commission Council in Iraqi Government.

12h45-14h45 : Lunch


15h00-17h00 : Political and institutionnal future of Iraq

With Dr. Mowaffak al-Rubaie, President of the Foreign Offices Commission in the Iraqi Council of Governmen, Yonadam Y. Kanna, President of Social Affairs in the Council of IG, Peter Galbraith, former US ambassador in Croatia, Special councillor of the Kurdistan Regional Government, Dr. Najmaldine O. Karim, President of the Kurdish Institute of Washington.


17h00-18h30 : What could make France and EU in the rebuilding of Iraq ?

18h30 : Final speech

jeudi, février 19, 2004

Accord Américano-Kurde sur le Kurdistan

source Kerkuk-Kurdistan

Un accord entre Paul Bremer, Massoud Barzani, Barham Salih, et Fouad Massoum, a été obtenu après de longues discussions. L'annonce a été faite à la toute première heure par Kerkuk-Kurdistan. Voici la traduction générale de l'accord :

1. Paul Bremer souligne le fait que qu’en Irak et au Kurdistan les seuls alliés des Américains sont les Kurdes et que les Américains comprennent très bien les désirs et les craintes des Kurdes. En tant qu’alliés, les Kurdes et les Américains doivent travailler ensemble et partager leurs informations.

2. Les USA soutiennent le fédéralisme géographique il y aura donc au Kurdistan un gouvernement et un parlement indépendant ainsi qu’une Cour de justice également indépendante.

3. Les qeda (subdivisions administratives) et les régions du Kurdistan qui étaient auparavant sous le contrôle de Bagdad retourneront sous l’administration du Gouvernement du Kurdistan.

4.Tous les qedas kurdes de Kikouk qui avaient été donnés à Suleimnaieh, Diyala et Erbil seront redonnés à Kirkouk, les Arabes nouvellement implantés retourneront à leurs lieux d’origine et les Kurdes déplacés retrouveront leurs anciennes habitations.

5. Il sera fait un recensement démographique de Kirkouk afin qu’un référendum auprès de la population de Kerkouk leur permette de décider s’ils veulent rester au Kurdistan ou retourner sous l’administration de Bagdad. Tout le temps où les qedas de Kerkouk seront rendus à Kirkouk la population kurde de Kirkouk qui se situe aux alentours de 70% verront garanti leur retour à Kirkouk et leur kurdité prise en compte.

6. Les désirs de tous les Kurdes seront inscrits dans la Constitution irakienne.
Les Kurdes et les élections 2004 en Turquie

Par Mutlu Civiroglu
Ancien coordinateur des relations internationales du HADEP



Le28 mars 2004, des élections se dérouleront en Turquie. Alors que d'une part, les Kurdes fondent des espoirs sur ces élections, d'un autre côté, des sérieuses questions peuvent se poser concernant la participation à ces élections sous la bannière du SHP. Ces élections locales devront choisir de nouveaux maires et membres des conseils municipaux. Ces élections se tiennent en Turquie tous les 5 ans et contrairement aux élections nationales, il n'y a pas de seuil en pourcentage de votes requis dans ces élections. Aussi, tous les partis, quelle que soit leur taille ou le fait qu'ils soient ou non représentés au Parlement, peuvent remporter les élections municipales. Il est clair que cela a une grande importance pour les Kurdes étant donné que c'est la seule occasion où ils peuvent être représentés par un parti kurde.

Lors des prochaines élections du 28 mars, parmi les candidats indépendants il n'y aura qu'un seul parti pro-kurde : le Parti démocratique du peuple (DEHAP. Bien que le DEHAP refuse d'être reconnu comme un parti pro-kurde et essaie de se rapprocher d'autres partis turcs, le fait qu'une majorité écrasante des électeurs du DEHAP soient Kurdes est une raison suffisante pour le qualifier ainsi.

Il est bien connu que, bien que les Kurdes en Turquie accordent une importance démesurée aux élections nationales, malheureusement, le DEHAP a échoué à franchir la barre nationale des 10 % pour entrer au Parlement. Beaucoup de critiques ont été formulées sur le fait que les candidats du DEHPA n'aient pas participé aux élections en indépendants. Si cela avait été fait à l'époque, il y aurait eu assez de députés kurdes pour former un groupe au Parlement de Turquie.

Mais le DEHAP avait rejeté l'idée de participer aux élections en tant qu'indépendant pour plusieurs raisons. D'abord, comme tous l'ont souligné, les Kurdes du pays comme de la diaspora ont fait preuve d'une confiance en eux-mêmes exagérée, considérant que la victoire était certaine. Des médias kurdes comme Ozgur Politika et surtout la chaine satellite Medya TV ont joué un rôle capital dans cette mégalomanie. Cette politique a incité les dirigeants du DEHAP à ne pas prendre ces élections au sérieux comme ils auraient dû le faire, et a fermé la voie à l'alternative qu'auraient offert les candidats indépendants

Medya-TV et Ozgur Politika ont ainsi pressé le DEHAP de s'allier avec d'autres partis, particulièrement avec de petits partis turcs de gauche comme le Parti socialiste de la Démocratie (SDP) et le Parti du travail (EMEP). Cette unitée proposée fut appelée le "Bloc du travail, de la paix et de la démocratie". Ce bloc fut critiqué maintes fois, et il y eut nombre de personnes à ne pas croire que cette unité apporterait quoi que ce soit, et même pensaient que cela serait néfaste pour le parti du DEHAP. Le bloc finit par s'implanter dans la stratégie envisagée et le DEHAP participa aux élections, pour y recevoir la claque de sa vie. En dépit d'une importante propagande, de meetings, de tournées qui prônaient cette unité le DEHAP n'obtint que 6.2 % et ne put entrer au Parlement turc. L'autre fait notable fut qu'en dépit du fait que le DEHAP ait formé un bloc avec des partis turcs, dans beaucoup de villes de l'ouest de la Turquie, comme Artvin, Bayburt, Sinop, Ordu, Rize, Kastamonu, Gumushane, Edirne, Denizli et Burdur, l'idée ne convainquit que peu de gens et le DEHAP ne reçut pas le soutien de la population non-kurde en Turquie. Les Turcs et les autres groupes ethniques non-kurdes continuaient de percevoir le DEHAP comme un parti kurde. De plus, toutes les sources d'information, dont la totalité des sources Internet présentaient le HADEP/DEHAP comme un parti kurde.

Malgré cela, les dirigeants du DEHAP ne semblent pas avoir compris la leçon qu'ils auraient dû tirer des élections nationales. Alors que la collaboration ou la formation de blocs avec des partis turcs de petite taille et marginalisés n'apportent aucun bénéfice pour les Kurdes, le DEHAP est résolu à suivre la même ligne électorale. Cela est particulièrement désespérant si l'on pense que la barre des 10% n'est même pas de mise et que le DEHAP est assuré de remporter la victoire dans les villes où il sear majoritaire. Selon les dernières déclarations officielles, le DEHAP et le Parti social démocrate du peuple (SHP) ont accepté de participer conjointement aux élections, sous la bannière du SHP.

Il est difficile de saisir, comment un parti tel que le DEHAP, qui est issu de la tradition du Parti du travail du peuple (HEP), du Parti de la démocratie (DEP) et du Parti de la démocratie du peuple (HADEP), peut accpeter de se lier au SHP cette fois-ci. Quel avantage les dirigeants du DEHAP pensent retirer sous la bannière du SHP ? Certains rétorquent qu'une alliance avec l'ancien Parti social démocratique populiste (SHP) permit en 1991 à des députés du DEP comme Leyla Zana et Hatip Dicle d'entrer au Parlement. Cependant, il y a une différence significative entre la situation d'alors et aujourd'hui. D'abord, ce ne sont pas des élections nationales mais locales, donnant aux Kurdes l'occasion d'être représentés par un parti qui devrait refléter leurs valeurs et leur culture. En 1991, le SHP était le deuxième parti turc en importance et contrôlait des dizaines de municipalités, dont des grandes villes telles qu'Istanbul, Ankara et Izmir. Alors qu'aujourd'hui, l'actuel SHP est un parti quasi-inexistant. Le DEHAP qui a obtenu 6.2 % aux élections nationales et contrôle 37 municipalités dont Diyarbakir, la ville la plus importante du Kurdistan, mais aussi Batman, Siirt, Hakkari, Van, Agri, Bingol. Pourquoi ne pas collaborer ou créer un bloc avec d'autres partis, organisations ou personnalités kurdes ? Est-ce qu'il n'est pas plus important et plus significatif d'agir ensemble entre Kurdes ?

Si nous regardons le programme commun du SHP et du DEHAP, nous pouvons noter quelques points intéressants. Selon Ozgur Politika, ces deux partis s'accordent sur quelques principes. Commençons par le plus intéressant : Créer une forte unité afin de se dresser contre la politique du Parti de la justice et du développement (AKP) qui avec une majorité de 60 % au Parlement, met en danger les principes fondateurs, la philosophie, la liberté, la foi et l'unité du pays dans notre république créée après la Guerre d'Indépendance.

En réponse aux commentaires publiés dans les médias turcs, Murat Karayalcin, le président du SHP, a déclaré : “Dans ses aspects politiques et sociaux, je trouve qu'il est nécessaire pour le Parti républicain indépendant (BCP), le Parti républicain de la démocratie (CDP), le Parti démocratique du peuple (DEHAP), le Parti démocratique de gauche (DSP), le Parti du travail (EMEP), le Parti des travailleurs (IP), le Parti de la liberté et de la solidarité (ÖDP), le Parti socialiste de la démocratie (SDP), le Parti de la nouvelle Turquie (YTP) et d'autres personnalités et organisations loyaux aux principes et réformes d'Ataturk à participer aux élections sous la bannière du Parti républicain du peuple (CHP).

Tuncer Bakirhan, le président du DEHAP a dans une déclaration fait état d'idées similaires : "J'espère que grâce à cette unité, ils atteindront les buts poursuivis depuis 80 ans (depuis la fondation de la République turque).”… “Avec la déclaration de notre union avec le SHP, une fois de plus nous prouvons que le DEHAP ne fait pas de politique ethnique”. “Nous croyons avoir renforcé le pont bâti entre Edirne et Hakkari durant la Guerre (turque) d'Indépendance. Toutes ces déclarations nous fournissent assez d'indices pour comprendre le sens réel de l'union du DEHAP et du SHP pour les élections.

De plus, parmi tous les partis cités par Murat Karayalcin, certains sont notoirement anti-Kurdes. Mumtaz Soysal, le président du BCP, par exemple, est un fervent nationaliste turc. Il est connu pour ses sentiments anti-kurdes et être fermé à toute négociation sur Chypres. Il s'enorgueillit d'être le conseiller politique du leader chypriote turc Rauf Denktas. Egalement connu comme anti-kurde est le président du CDP anciennement à la tête de la Cour constitutionnelle, Yekta Gungor Ozden, un kémialiste et un anti-kurde déclaré qui fit fermer des partis pro-Kurdes tels que le Parti du travail du peuple (HEP), le Parti de la démocratie (DEP), le Parti de la liberté et de la démocratie (OZDEP), le Parti démocratique de masse (DKP) et le Parti de la démocratie du peuple (HADEP). Par chance, ces deux partis ont renoncé à s'allier au bloc électoral sous l'égide du SHP. Il aurait été tout de même plus attendu que ce soit le DEHAP qui rejette une telle alliance, avant Soysal and Ozden.

Mais un problème encore plus crucial concerne le leader du SHP, Murat Karayalcin. Les dirigeants du DEHAP ont-ils oublié que Murat Karayalcin a été l'adjoint et le ministre des Affaires étrangères de Tansu Ciller à une époque où le siège principal du Parti de la démocratie (DEP) était bombardé (le 19 février 1994), quand les députés du DEP dont Leyla Zana, étaient arrêtés au Parlement turc (2 mars, 1994), quand le député DEP MP Mehmet Sincar et le cadre du parti Metin Ozdemir étaient assassinés à Batman (4 septembre 1994) et quand des milliers de villages kurdes étaient systématiquement brûlés, que des millions de Kurdes étaient déplacés de force et des milliers de patriotes kurdes tués ?
Un parti qui prétend défendre les droits culturels et contitutionnels du peuple kurde devrait rechercher l'union avec d'autres Kurdes et partis pro-Kurdes. Au lieu de collaborer sans profit avec des partis turcs sans pouvoir afin de prouver la “fraternité turco-kurde”, le DEHAP ferait mieux de s'unir aux autres Kurdes et d'essayer d'atteindre tous les Kurdes de Turquie. Dans une Turquie véritablement "démocratique" où "l'éducation et les émissions en langue kurde sont libres" la vraie nécessité pour le DEHAP serait de se proclamer lui-même un parti kurde et de se réorganiser en fondant une nouvelle politique s'adressant à tous les Kurdes. Une telle vision chercherait à rassembler tous ceux qui résident dans des villes à population mixte telles Elazig, Malatya, Erzurum, Konya, Kirsehir, Ankara, Urfa and Adiyaman - qui votent traditionnellement pour les partis islamiques - et Antep, Sivas, Erzincan, Maras and en partie Tunceli - qui votent tradtionnellement pour le parti kémaliste du CHP. Ces villes ont des populations à la fois turques et kurdes, alévies et sunnites. Alors que les sunnites sont proches des partis fondamentalistes iskamiques, les alévis sont par tradition des électeurs du Parti kémaliste républicain du peuple (CHP).

Les élections locales passées qui ont vu des partis kurdes tel le HADEP remporter des administrations locales comme Diyarbakir, Van, Batman, Siirt, Hakkari, Bingol et Agri montrent au monde la réelle volonté des Kurdes. Si le DEHAP continue dans sa ligne et fait campagne sous la bannière du SHP, le maire de Diyarbakir sera finalement choisi dans la liste du SHP list et aura un programme SHP. Ce sera une étape majeure pour le peuple kurde qui avait eu un prestige international avec la représentation de ces villes par des partis pro-kurdes.

Les leçons des élections passées nous ont appris que pour un parti kurde, il y a peu à gagner en recherchant les voix turques aux élections nationales et encore plus dans les élections locales. Les déclarations publiques du président du SHP montrent clairement qu'il est loin d'accepter la réalité kurde. Si l'union DEHAP-SHP est basée sur la fraternité turco-kurde, elle devrait donc passer par une pleine acceptation de l'identité et de la culture kurdes. Or l'actuel regroupement des deux partis consiste à ce que le DEHAP mette de côté sa couleur kurde et s'adapte au programme du SHP. Il y a 25 millions de Kurdes en Turquie, dont les points de vue et les intérêts ne sont pas représentés au Parlement. Être un parti en Turquie ne nécessite pas à tout prix d'abandonner officiellement sa sensibilité kurde et ses valeurs. Plutôt que de diluer et polluer une plate-forme kurde avec “la philosophie et les principes de la république”, une approche plus complexe et plus subtile est nécessaire pour rassembler plus de Kurdes sous une bannière pro-kurde. En se déclarant ouvertement kurde, insoucieux des appartenances religieuses ou d'une idéologie politique, le DEHAP peut accroître ses votes et remporter plus de municipalités, et peut-être même avoir le nombre nécessaires de voix pour passer la barre des 10% aux élections nationales.

mercredi, février 18, 2004

Liberté pour Massoud Hamid

Reporters sans Frontière appelle à la libération de Massoud Hamid, un étudiant en journalisme, coupable d'avoir couvert la manifestation des Kurdes "apatrides" à Damas.

De totue façon, étudier le journalisme en Syrie est déjà une faute grave. Il n'avait qu'à vendre des olives, comme tout le monde.
TV

Ce soir sur ARTE, à 22h 45, un Dessous des cartes consacré au Kurdistan.

jeudi, février 12, 2004

Marche indépendantiste à Sulaimanieh le 14 février

Les manifestants réclament :

- L'union des deux gouvernements du Kurdistan (UPK et KDP).
- Des élections générales libres pour constituer un parlement et un gouvernement.
- La condamnation du terrorisme.
- Que la région soit sous la tutelle des Nations Unies et de la Coalition pendant une durée de 10 ans, à la suite desquels un référendum serait tenu pour demander aux habitants s'ils souhaitent l'indépendance du Kurdistan.

Source Kurdo

En tous cas inutile que la France hurle au "démembrement indigne de l'Irak". Ce plan de 10 ans avant référendum semble aussi raisonnable que celui de la Nouvelle- Calédonie, d'autant plus que cette indépendance, existe de facto depuis 12 ans.

Ce même blog publie la photo de Jala Talabani brandissant une carte de l'Empire ottoman, où l'Irak n'est pas mentionné, où ne figurent que les vilayet de Basrah, Bagdad, Mossoul... En réponse à l'argument selon lequel Kirkuk ne serait pas kurde, mais aussi une bonne réponse à ceux qui affirment depuis tant d'années que jamais historiquement le "Kurdistan" n'a existé. Se souvenir que l'Iraq ne désignait historiquement que le sud de la Mésopotamie, que l'on parlait d'ailleurs d'un iraq persan et d'un Iraq arabe.

***

Demonstration for independance in Sulaimanieh


On 14 of Feb 2004, a march will be held in Sulaimani in order to establish an independent "South Kurdistan" government.
The participants will demand :
+ unification of both of the Kurdistan governments (PUK and KDP) as soon as possible.
+ hold a free democratic general elections to establish parliament and a cabinet government.
+ condemn terror

Apparently they want the South Kurdistan government to be observed by the UN and the CPA for 10 years and afterwards they want to hold a referendum in the region to see if people still want to be independent or to be part of Iraq.


From Kurdo's world

In any case, no need for France to claim about an "inacceptable sharing of Iraq" This 10 years process sounds so reasonnable then the New Caledonia's one, concerning an country that is de facto for 12 .


The same blog shows Jalal Talabani's picture, holding a map of the Ottoman Empire, where Iraq is not mentionned, but the vilayets of Basarh, Bagdad, Mosul... As an answer to the objection that Kirkuk is not Kurdish, but it can be a good replu to those who assert that "Kurdistan" did never existe. They should remember that historically, Iraq was only Southern-Mesopotamia, and the land was geographically divided as "Persian Iraq" and "Arabian Iraq".

Mort cellulaire

Il y a quelques jours, Abdullah Öcalan (le Soleil de l'Humanité pour ceux qui ne suivraient pas) a souhaité alarmer le monde entier sur ses conditions de détention effroyables. Attention, sortez vos mouchoirs : "En raison d'une forte humidité, je souffre d'une angine chronique. Personne n'aurait pu survivre dans ces conditions pendant plus de deux ans" (source AFP).

Comme en plus d'être infaillible en sciences politiques, philosophie, théologie, etc., le Messie insulaire se pique en plus d'être un ponte en médecine infectieuse, il a établi lui-même son propre diagnostic, "affirmant souffrir de sérieux problèmes respiratoires qui l'empêchent de reconnaître les goûts et les odeurs et provoquent "la mort des cellules" (source AFP). "S'il m'arrive quelque chose, cela provoquerait une effroyable guerre. Ils ne pourront pas l'empêcher".

Cela dit, il faut reconnaître que son diagnostic semble juste. Cette forme étonnante d'angine semble réellement provoquer une mort des cellules. Surtout celles du cerveau.


'Stupidity, however, is not necessarily a inherent trait.'
Albert Rosenfied.

mercredi, février 04, 2004

Ho qatilo, em te nas dikin

Nous te connaissons, Assassin

Nous, les Kurdes, savons qui tu es, Assassin. Vois tes bras, vois ton visage, vois tes vêtements, vois ta silhouette d'assassin. Tu ne le sais pas, mais nous te connaissons. Nous savons ton nom, le nom de ton père, le nom de ta mère, ta race, ta religion et tu n'es que poussière à nos yeux.

Nous savons de quel pays tu es venu pour exécuter ces attentats contre les Kurdes. Nous savons que pour tuer les gouverneurs kurdes, pour tuer la jeunesse kurde, pour tuer les enfants kurdes, pour tuer le rêve d'une nation dont on ne tuera jamais les rêves, tu as fait route pour Hewlêr la capitale du Kurdistan.

Mais ne sais-tu pas que pour nous tu n'es rien, que tu sois sous les ordres d'al Qaïda, ou sous les ordres d'al Ansar al Islam, ou sous les ordres des mukhabarat syriens, ou sous les ordres du MIT turc, ou sous les ordres des Pasadaran iraniens ou sous ceux de n'importe quel Etat ou organisation ennemis du Kurdistan ?

Nous te connaissons Assassin, nous te connaissons et nous savons que nous allons construire un Kurdistan libre, un Kurdistan riche, un Kurdistan indépendant, un Kurdistan qui sera comme un buisson d'épines qui blessera tes yeux et ceux des ennemis du Kurdistan.


***
We know you, Murder.

Hey Murder, we, Kurds, know who you are. Look at your arms, forearms, look at your face, look at your dresses, look at your appearance of Murder. You ignore it, but we know you. Your name, your father's name, your mother's name, your race, your faith and you have so less importance for us.

We know from which country you came out to execute these attacks against Kurds. We know that for killing Kurdish administrators, for killing Kurdish youth, for killing Kurdish children, for killing the dream of nation whose dream never die you took the road toward Hewl?r, the capital of Kurdistan.

Don't you know that you have no importance, whatever you are ordered by al-Qaeda, or by Ansar al Islam, or Syrian mukhabakhat, or Turkish MIT, or by Iranian Pasdaran or any state or organisation hostile to Kurdistan?.

We know you, Murder, and we know that we are going to build a free Kurdistan, a rich Kurdistan, a independant Kurdistan, a Kurdistan that would be as a thorn wounding your eyes and the eyes Kurdistan 's ennemies.


Translated from Kerkuk-Kurdistan


mardi, février 03, 2004

Alors qu'un deuil national en irak avait été décrété après l'attentat contre le mollah Hakim, seul le Kurdistan d'Irak a instauré un deuil de trois jours. Les autres Irakiens semblent assez indifférents, voire hostiles envers les Kurdes.
Par contre les Kurdes de Turquie ont annulé la Fête du Sacrifice, puisque les leurs ont été frappés.

Que faut-il en conclure ?

Que jamais aucune frontière politique tracée de façon autoritaire n'a forgé une réelle solidarité nationale là où il n'y en avait pas.

Mais qu'elle ne peut éteindre ce sentiment national là où il existe vraiment.

Si l'Irak se désintègre ce ne sera pas A CAUSE du terrorisme ou de l'occupation, mais parce que dès le début, le ver était dans le fruit.
Cher(e)s ami(e)s,

C’est avec tristesse que nous avons appris la nouvelle concernant les lâches attentats ayant visé les sièges des partis kurdes à Erbil.

Nous condamnons vigoureusement ces actes criminels. La démocratie et l’autonomie du Kurdistan font-elles des jaloux ?

Au nom des membres de Tamazgha, mais aussi de tous les Imazighen (Berbères), nous vous exprimons notre soutien et notre solidarité.

Nous présentons aux familles des victimes des attentats d’Erbil nos condoléances les plus attristées.

Masin FERKAL,

Président de Tamazgha.

Paris, le 2 février 2004.

Tamazgha
47, rue Bénard
75014 Paris
Tel : 01.45.45.72.44. / Fax : 01.49.81.02.32.
E-mail : Tamazgha@wanadoo.fr

***

Dear friends,

We have learned with sadness the news concerning the cowardly attacks gainst the headquarters of both Kurdish parties in Erbil.

We condemn strongly these criminal acts. Do democracy and autonomy in Kurdistan make some people jealous ?

In the name of Tamazgha members, and of all Imazighens (Berbers), we express to you our support and solidarity.

We present to the families of victims in Erbil our sadest condolencences.

Masin FERKAL,

Chairman of Tamazgha.

Paris, February 2nd 2004.

Tamazgha
47, rue Bénard
75014 Paris
Tel : 0 33 1.45.45.72.44. / Fax : 0 33 1.49.81.02.32.
E-mail : Tamazgha@wanadoo.fr

lundi, février 02, 2004

Encore entendu aujourd'hui un Kurde iranien dire : "Et quand est-ce qu'il vient chez nous, Bush ?"

Le malheur des uns fait le bonheur des autres




En signe de deuil après l'attentat d'Erbil, les Kurdes de Turquie ont annulé les célébrations de la fête du Sacrifice. Les moutons rient sous cape.


'Stupidity, however, is not necessarily a inherent trait.'
Albert Rosenfied.

dimanche, février 01, 2004

Les Kurdes, la nouvelle cible du Moyen-Orient ?


Le double attentat-suicide qui aux dernières nouvelles aurait fait 200 blessés et 56 morts à Arbil - et parmi elles les hauts représentants du PDK et de l'UPK - montre que les Kurdes et leurs représentations politiques sont, pour les terroristes islamistes, des cibles analogues aux bureaux occidentaux en Irak, des "kafirs" à abattre. Déjà en 1967, on stigmatisait les Kurdes comme pro-sionistes traîtres (sic) à la nation arabe ou à l'Oumma. Aujourd'hui, on peut supposer que le terme "fédéraliste kurde" rejoindra dans l'infamie celui "d'agent sioniste" et de "pro-Américain". Il aura probablement pour effet d'accélérer la formation de deux camps au Moyen-Orient, celui, derrière le bouclier américain, de peuples non-arabes et non-islamistes (tout du moins dans leurs institutions politiques), à savoir Israël, la Turquie et le Kurdistan. Et face à eux un monde arabe très travaillé par le terrorisme et l'anti-sionisme, mêlant de façon vague des revendications nationalistes et/ou religieuses, probalement, par ailleurs, promt à se déchirer entre factions comme cela fut le cas des milices chiites, sunnites, pro- ou anti on ne sait quoi au Liban.

La réussite d'un Kurdistan fédéral serait la pire des choses pour les fanatiques de tous bords. Cela donnerait trop le mauvais exemple d'un état tolérant, indifférent aux questions religieuses et qui en plus pourrait évoluer vers une démocratie et une liberté effective, en plus d'une certaine prospérité économique. Mais à vrai dire la menace terroriste peut avoir le même effet que le radicalisme chiite, celui de pousser les groupes minoritaires ethniques et religieux à se regrouper autour d'un camp certes pris pour cible par des éléments extérieurs, mais dont la politique intérieure pourrait plus sécurisante pour les communautés les plus faibles.



Concert de soutien à l'Institut kurde