samedi, novembre 30, 2002

Honni soit qui mal y pense...


Lors d'une conférence à Paris, les deux leaders kurdes irakiens Masoud Barzani et Jalal Talabani ont déclaré vouloir en connaître un peu plus sur les intentions américaines concernant la gestion du pays après guerre, avant de lancer leurs peshmergas dans l'aventure. Les Kurdes se souviennent sans doute du printemps 1991 où après avoir reçu des tracts balancés par l'amée des US qui les appelait à la révolte en les assurant de leur soutien, ils s'étaient vu subitement lâchés par ces mêmes Américains. Cette fois-ci, quelque peu méfiants, ils préviennent qu'aucun régime militaire ne sera bien venu en Iraq, donnant par contre leur accord à une fédération démocratique. (source Assiciated Press).

En ce qui concerne l'opposition à la Turquie sur cette dernière option, Talabani a déclaré qu'il garantissait que leur région ne servirait pas de base aux "ennemis de la Turquie" (là il faut comprendre le PKK/KADEK). Dans ce contexte, les récentes déclarations bellicistes d'Osman Öcalan semblent très opportunes aux faucons turcs quand il menace la Turquie d'une nouvelle guerre (avec ses hommes basés en irak/Iran) et de "soulèvements populaires" (envoyer bravement femmes et enfants dans une glauque intifada). Bien sûr, il faudrait vraiment avoir l'esprit mal tourné pour y voir l'effet d'un "complot international"... contre les Kurdes d'Irak.

vendredi, novembre 29, 2002

COLLOQUE

Paris, 2 Décembre 2002
Lieu: MSH, salle 214
54 bd Raspail, 75006 Paris

Journée d’Etudes du CEIFR, IISMM (EHESS-CNRS) et MSH

Et si on parlait aussi de la société irakienne ? Problématiques et approches des sciences sociales



Coordination : Hosham Dawod (CEIFR-CNRS) et Hamit Bozarslan (IISMM-EHESS)


Programme de la journée

09h00 – 13h00 : La société irakienne : Structures sociales, complexité confessionnalo- ethnique et pouvoirs

Matinée sous la présidence de Christian Décobert (CEIFR-CNRS)

1- Isam al-Khafaji (University of Amsterdam), State/society: Atomized population in search of
a polity.
2- Pierre-Jean Luizard (GSRL-CNRS), Retour sur « la question irakienne ».
3- Yitzhak Nakash (Brandeis University), The Shi`is and the State in Iraq.

11h30 – 11h40 : Pause

4- Hamit Bozarslan (IISMM-EHESS), Violence et pluriethnicité au Moyen-Orient, le cas de l'Irak.
5-. Hosham Dawod (CEIFR-CNRS), Comment est structuré le pouvoir politique irakien. Une approche anthropologique.
6- Sami Zoubaida (London University),The rise and fall of civil society in Iraq.

12h30 - 13h00 : Discussion

13h00 - 14h30 : Pause déjeuner

14h30 - 15h50 : La place réelle et imaginaire de l’Irak dans le monde arabo-musulman

Après-midi sous la présidence de Daniel Rivet (IISMM-Paris I)

1- Elisabeth Picard (IEP-Aix-CNRS), L’Irak dans les discours nationalistes arabes.
2- Farhad Khosrokhavar (CADIS-EHESS), L’Irak dans l’imaginaire chi’ite iranien.
3- Malika Zeghal (CEIFR-CNRS), L’Irak réel dans l’imaginaire des musulmans d’Amérique.

15h50 – 16h00 : Pause

16h00 -17h15 : Logique globale - logique impériale

1- Rémy Leveau (IEP-Paris), Les Etats Unis, l’Irak et le conflit palestinien.
2- Alain Joxe (EHESS), Représentations successives de l’Irak dans la Stratégie américaine.
3- Jonathan Friedman (EHESS), Le terrorisme comme expression de la reconfiguration
du système mondial.

17h15 – 18h00 : Discussion générale

vendredi, novembre 22, 2002

Silence, on tue...

"Les ordres d’exécution d’opposants donnés par Öcalan sont scrupuleusement respectés"

Le Président Général du PKK/KADEK, Abdullah Öcalan, arrêté le 15 février 1999 et emprisonné sur l’Île d’Imrali, avait déclaré qu’il servirait l’Etat turc si on lui en donnait la possibilité. A la suite de cette déclaration, quelques avocats du «Bureau Juridique du Siècle» avaient été désignés pour assurer la liaison entre le Conseil présidentiel du PKK (devenu KADEK) et Öcalan.

Le cas du Président Général du PKK/KADEK tombe en principe sous «Le règlement pour les institutions pénitentiaires de haute sécurité» qui détermine les conditions de détention des «condamnés pour terrorisme». Il lui est pourtant possible de diriger le PKK/KADEK de sa prison, ce qui lui permet d'ordonner l'exécution de ses opposants.

Certains de ses avocats ont fait parvenir à Öcalan le rapport du Conseil Présidentiel du PKK du 7 juin 2000 dans lequel il était expliqué que Dr Süleyman, Küçük Zeki et Yilmaz avaient trouvé refuge dans la zone contrôlée par l’UPK, accompagnés d’un groupe de camarades (précisément 23 personnes).

La réponse d'Öcalan avait été transmise au Conseil présidentiel : "C’est un crime de guerre qui doit être puni de la manière la plus dure".

A la suite de cet ordre, le groupe qui avait quitté le PKK avait fait publier un communiqué sur le net, dans lequel il annonçait qu'une soixantaine de leurs camarades avaient été arrêtés par l’organisation et que la vie de 28 d’entre eux, dont ils donnaient les noms, était en danger.

La direction du PKK qui fut critiquée à l'époque et qui subit des pressions de l’opinion publique "interviewa" par téléphone (et fit diffuser par Medya-tv) certaines des personnes dont le nom était sur cette liste pour leur faire démentir ces déclarations.

Mais, durant les deux dernières années, les personnes ci-dessous (dont le nom était sur la liste publiée par les dissidents) ont été exécutées par le KADEK :

1) Faruk BOZKURT (Nasir) - Membre du Comité Central du PKK, combattant et commandant depuis 20 ans, successivement dans les régions de Zagros, de Garzan et d'Amed. Il a été arrêté et emprisonné parce qu’il avait dit que le système voulu par Öcalan était celui-là même contre lequel ils combattaient depuis 20 ans, qu’il n’accepterait jamais et qu’il resterait dans le parti pour faire opposition. Pendant longtemps, il fut torturé et a subi des interrogatoires. Après les observations d’Öcalan le concernant, il a été accusé d'être un espion par le Conseil Présidentiel du KADEK et a été exécuté en octobre 2002.

2) Rahman SEN - Il a été arrêté et soumis à des interrogatoires par la direction du KADEK, après qu’il ait déclaré qu’il n’y avait pas de sens à rester au PKK. Il a été décapité et son corps a été jeté dans un précipice.

3) Yücel ZEYDAN - Il a été arrêté sous prétexte qu’il était en relation avec le groupe dissident et a été exécuté en septembre 2000. Son décès a été imputé à un affrontement contre les forces de l’UPK.

4) Nazime ADTÜRK - Elle a été arrêtée et soumise à des interrogatoires et à la torture sous prétexte d’avoir été en contact avec le groupe dissident. Elle a été exécutée en juillet 2000. Son décès a été imputé à un suicide.

5) Berzan DÜRRE - Il a été arrêté, soumis à la torture et à des interrogatoires sous prétexte d’avoir été en contact avec le groupe dissident et d’avoir perdu la foi dans la ligne politique du parti. Après une longue période de détention, il a été exécuté en août 2002. Selon l’organisation, il aurait été abattu alors qu’il désertait le front.

6) Mehmet Emin ÜNAY - Après avoir quitté le PKK, il est passé en Iran. Il a été arrêté et soumis à des interrogatoires. Comme il refusait de répondre, il a été discrètement exécuté en juillet 2001.

7) Iskender - Kurde de Syrie. Son vrai nom est inconnu. Commandant de bataillon et de région. Il a été proclamé espion et jugé par l’organisation, car il s’est étonné que le PKK/KADEK ait demandé la reconnaissance de l’identité des Kurdes de Turquie, sans rien demander pour les Kurdes de Syrie, et aurait réclamé une reconnaissance de l’identité des Kurdes par la Syrie. Il a été exécuté en même temps que Nasir, déchiqueté par une grenade au mois d’octobre 2002.

Selon les informations données par les dissidents du PKK/KADEK qui sont parvenus dans la zone contrôlée par l’UPK et le PDK, la direction du KADEK garde dans ses prisons des dizaines de personnes en désaccord d’opinion et détermine leur sort en fonction des ordres qui viennent d’Imrali.

Le Conseil présidentiel du PKK/KADEK a - par ses communiqués du 6 mai et du 2 août 1999 - annoncé à l’opinion publique qu’il exécuterait à la lettre les ordres donnés par Abdullah Öcalan, détenu à Imrali.

Le PKK/KADEK a également, lors de son 7e Congrès extraordinaire de janvier 2000 et lors de son 8e Congrès de janvier 2002, élu Président général Abdullah Öcalan et décidé qu’il agirait suivant les ordres venus d’Imrali.

En juin 2002, les députés de l'AKP ont dénoncé la possibilité donnée à Abdullah Öcalan, président du KADEK, de diriger l’organisation depuis sa prison d’Imrali et ont porté cette situation à l’ordre du jour de la Grande Assemblée Nationale Turque.

En conclusion, au vu des informations qui nous parviennent régulièrement, il est flagrant que ces exécutions sont le résultat des ordres venus d’Imrali.

C’est pourquoi nous demandons :

1) Que ceux qui se rendent complices de ces crimes, en permettant qu'Öcalan donne des ordres d’exécution contre ses opposants politiques, soient poursuivis pour complicité.

2) Qu'Öcalan qui préside et dirige une organisation armée de sa prison et est à l’origine de ces crimes soit poursuivi et condamné.

3) Que les avocats qui transmettent ces ordres soient jugés.

4) Que les membres du Conseil Présidentiel du KADEK qui éliminent par des méthodes barbares, un par un tous ceux qui ont des opinions différentes, soient considérés comme des criminels de guerre.

Nous invitons les organisations de défense des Droits de l’Homme et la CEDH à agir d’urgence pour mettre fin à ces crimes et pour que soient jugés les responsables et leurs complices.

Comité d'Action Contre les Crimes du Kadek

vendredi, novembre 15, 2002

Qu'est-ce que l'AKP ?

Aujourd’hui, tout le monde débat des élections en Turquie et de la victoire récente du Parti de la Justice et du Développement (AKP). Le nouveau premier ministre de Turquie, Abdullah Gül, est connu pour être un des leaders de l’aile nationaliste à l’intérieur du parti. Dans sa jeunesse il a fait partie de deux organisations nationalistes. Dans le parti de la Vertu (FP), il a été l’une des figures principales des réformistes, de ceux qui veulent s’ouvrir à l’Ouest. Son accession au poste de premier ministre a été saluée tant par les US et l’Union Européenne que par des politiciens du pays. A l’étranger, il est connu pour être politiquement modéré, réformiste et pro-occidental.

Il y a deux réactions publiques à la venue au pouvoir de l’ AKP : D’un côté ceux qui présentent l’AKP comme un parti fondamentaliste et anti-laïque et s’inquiètent de la menace qu’il constituerait envers le système prétendument laïque et démocratique de l’Etat, d’autres se réjouissent de ce qu’un parti religieux musulman, composé de leurs frères, soit arrivé au pouvoir en Turquie où “99 %” de la population est musulmane.

Ceux qui s'inquiètent pour le système sont ceux qui ont voté pour le Parti Républicain du Peuple (CHP), ainsi que l’opinion publique européenne et nord-américaine, comme si l’AKP était un parti typiquement fondamentaliste qui allait changer le système ou tout au moins opérer des changements radicaux dans les structures de l’Etat. L’autre point de vue est soutenu par la plupart des pays islamiques tels que l’Iran et d’autres pays de la région, ainsi qu'une large partie des communautés musulmanes dans le monde. Selon ces dernières, l’AKP est un parti islamique fort qui va défendre les valeurs islamiques et les Musulmans en Turquie.

Malheureusement, aucune de ces opinions n'est proche de la réalité. Parce que, avant tout, contrairement à ce que certains cercles veulent croire, l’AKP n’est pas un vrai parti islamique ou fondamentaliste et il ne sera jamais une menace pour le système laïque et démocratique. Il a en lui des éléments religieux comme tous les autres partis; rappelons-nous que c’est le soi-disant social-démocrate parti du CHP qui a placé Yasar Nuri Ozturk, un professeur d’Islam bien connu, dans sa liste électorale, et même aujourd’hui, on peut lire dans la presse que le Président du CHP Baykal a jeûné (pour le Ramadan) durant tout son voyage en Pologne. Rappelons que l’éminent homme d’Etat Ecevit et son Parti Démocratique de Gauche (DSP), entretenaient de bonnes relations avec l’un des plus grands leaders islamiques de tarikat (ordre religieux), Fethullah Gulen, qui détient aussi un énorme pouvoir médiatique et a fondé nombre d’écoles conservatrices à travers le monde. Et que dire du Parti de la Vraie Voie de Ciller (DYP) ? Jusqu’à sa défaite électorale (qui fut historique), elle hurlait des slogans pro-islamiques, foulard sur la tête. Le parti de la Mère Patrie (ANAP),n'est pas mieux que les autres, Il n'y a qu'à voir leur candidat tête de liste à Antalya, n’est-il pas le dirigeant d’un ordre religieux [ tarikat ] ?

Dans un pays où la laïcité, au sens où l’entend l’Occident, n’existe pas, il ne peut y avoir de “partis laïques”. L’AKP n’est pas un parti plus pro-islamique que les autres, ou, en d’autres termes, les autres partis ne sont pas moins pro-islamique que l’AKP. Par conséquent, il ne sera jamais une menace contre le système. Dès le début, quand le RP se divisa et fut ensuite fermé et que Necmettin Erbakan fut interdit de vie politique, et jusqu’à ce que l’ AKP fut fondé, il y eut un fort contrôle des militaires sur ce parti. Depuis la formation de l’aile réformiste dans le parti de la Vertu (FP) et la fondation de l’AKP, durant tout la période électorale et jusqu’à maintenant ce soutien a continué. Et ce ne sont pas seulement les militaires mais aussi les U.S et l’Union Européenne qui ont exercé une forte influence sur l’AKP. Les US particulièrement semblent beaucoup s’intéresser à l’AKP et à son leader Erdogan. Comme nous le savons, Erdogan est allé plusieurs fois aux Etats-Unis et a discuté de son parti avec des officiels américains. Ces relations étroites ont été fortement critiquées par les Islamistes traditionalistes du Parti du Bonheur (SP), qui désignèrent même Erdogan comme “pro-Américain”. On a dit que la demande de fermeture déposée contre l’ AKP a été repoussée après les élections parce que l’Amérique le souhaitait. Et pour que cela soit bien clair dans les esprits, les U.S ont fait une déclaration avant les élections pour dire qu’ils étaient prêts à travailler avec l’AKP. Il y a donc un soutien évident des US à ce parti. En outre, après l’énorme victoire électorale de l’AKP, l’ambassadeur américain Pearson a rendu visite à son Quartier Général et a présenté les félicitations du président Bush, au moment même où l’on arguait que le gouvernement de l’AKP ne serait pas un gouvernement légitime puisque ce ne serait pas le président du parti mais un personnage secondaire qui deviendrait premier ministre. Cette visite fut un soutien significatif apporté au leadership d’Erdogan et à la reconnaissance de son parti. Si nous examinons les raisons du soutien de l’Amérique à ce parti, nous voyons que le pro-islamique AKP peut très bien servir ses intérêts. Parce que la Turquie est un allié très important des Etats-Unis et que son identité islamique les aida beaucoup en Bosnie, en Albanie et pour finir en Afghanistan, quand certains milieux l’accusaient d’agression sur le monde musulman. Par ailleurs, le terroriste Oussama Ben Laden d’al Qaida et ses dangereuses actions à travers le monde obligent l’Amérique à remplacer ou affaiblir ces réseaux islamistes. Les remplacer par une approche plus douce et plus modérée de l’Islam, qui serait représentée par l’AKP semble être une bonne alternative à leurs yeux.

Relayant les U.S, l’Union Européenne a déclaré aussi que le gouvernement de l’AKP n’aurait aucun effet négatif dans ses relations avec la Turquie. L’ambassadeur du Danemark, qui est aussi à la présidence de l’UE, a rendu visite à Erdogan et l’a assuré du soutien de l’Union. Par la suite, ce représentant du Conseil de l’Europe qui est aussi le Chef des Affaires Etrangères de l’UE a rendu visite à l’AKP et s’est entretenu avec Erdogan. Erdogan a fait lui aussi 3 visites à des pays de l’UE, l’Italie, la Grèce et l’Espagne où il fut accueilli comme un premier ministre et les gouvernements comme les médias ont accordé une grande attention à sa visite. Et jusqu'ici tous les messages d’Erdogan et de l’AKP ont été reçus comme modérés et positifs.

La Création de l’AKP

Afin de comprendre comment ce parti s'est créé, nous devons revenir sur la période du Parti du Bien-Etre (RP). Nous nous souvenons tous que le RP connut un grand succès à la fois dans les élections locales et nationales : la plupart des municipalités, dont Istanbul et Ankara, avaient été remportées par ce parti. Ce succès dépendit toujours de l’establishment militaire qui décida de mettre en place le RP et l’a soutenu jusqu’à nos jours. Dans leur optique, ce parti devait être mis au pouvoir et affaibli par eux durant cette période, car le laisser dans l’opposition l’aurait renforcé et davantage radicalisé. De fait, le RP fut affaibli et son prestige aux yeux de son électorat et de ses sympathisants fut anéanti ; ainsi un accord avec Israël fut signé par Necmettin Erbakan qui y était traditionnellement opposé. Après cette fameuse journée du 28 février, le RP fut fermé et Erbakan interdit d’activités politiques.

Après que le FP ait été créé et qu’au congrès de ce parti Abdullah Gül fut le candidat de l’aile réformiste contre le conservateur Recai Kutan, et en dépit du fait que Gül perdit les élections, les réformistes montrèrent leur puissance au sein du parti. Après un certain temps le FP fut aussi fermé par l’Etat. Durant cette période, les réformistes commencèrent à devenir plus populaires dans l’opinion publique. Les radios, les télévisions et les journaux entonnèrent tous de nouvelles louanges au sujet de l’AKP et d’Erdogan dès la création de l’AKP. En novembre 2002 l’AKP remporta aux élections une victoire historique et remporta 34.3 % des suffrages. Et pour la première fois depuis de longues années un parti va former seul son gouvernement.

La religion et l’Etat

La religion a toujours été un instrument essentiel pour les militaires et les dirigeants de la Turquie. Elle a toujours été utilisée contre le Mouvement de Libération Kurde et les mouvements de gauche. Il est réellement très intéressant de constater que la plupart des écoles de l’imam islamiste Hatip dispensant des cours coraniques furent ouvertes durant la période qui suivit le coup d’Etat de 1980. C’est également clair quand nous regardons le Hezbollah turc qui fut fondé et soutenu par l’Etat. Comme chacun sait, il fut entièrement sous le contrôle de l’Etat et n’avait rien en commun avec le véritable Hezbollah, le nom excepté. C’était une organisation anti-kurde qui causa la mort de milliers de patriotes kurdes et de militants des droits de l’homme. Cette organisation fut utilisée comme un instrument de mort pour effrayer la population, l'empêcher de se joindre au combat des Kurdes et de renforcer la religion et son emprise sur le peuple kurde. Les mêmes militaires qui avaient créé cette organisation lancèrent par la suite de de sérieuses opérations contre elle.

L’autre utilisation de la religion par l’Etat eut lieu comme suit: durant les périodes électorales, les gens furent toujours menacés afin qu’ils ne votent pas pour le parti pro-kurde du HADEP mais qu'ils votent pour le RP [ou les partis qui lui succédèrent, tels le FP et pour finir l’AKP]. De fait, en 1995, 1999 et aux élections de 2002, les partis religieux reçurent un bon nombre de votes dans les provinces kurdes et remportèrent plusieurs sièges au parlement, car le parti pro-kurde du HADEP faillit à franchir la barre des 10 % de votes. Ainsi, lors de ces dernières élections, près de 45 sièges sur un total de 52 remportés par le parti pro-kurde DEHAP [ HADEP] furent récupérés par l’AKP.

Sinon, comment expliquer l’existence du Département des Affaires Religieuses ( DIB) qui a un plus grand budget que le Ministère de la Santé et de l’Education ? Pouvez-vous imaginer, dans un état si "laïque”, dont la société est multiculturelle, avec plusieurs croyances telles que l’alévisme, le judaïsme, le yézidisme [une antique religion kurde], le christianisme et l’athéisme, que tout le monde soit recensé comme Turcs et musulmans, et que cette institution se fasse le représentant de la foi, avec des opinions islamiques rétrogrades. Si la Turquie est un véritable état démocratique et laïque, cette institution doit être abolie le plus vite possible. L’Etat doit maintenir la balance égale entre toutes les religions et toutes les identités ethniques dans le respect des croyances de ses citoyens. Comment se fait-il que dans un état laïque les citoyens ne sont pas sondés sur leur religion mais intégrés automatiquement comme musulmans ? Les Alévis, les Yézidis et d’autres peuples non-musulmans sont toujours bafoués dans leurs convictions. Au lieu d’enregistrer ces citoyens comme musulmans sur des documents officiels, chacun devrait être libre de mentionner et de vivre sa croyance. Les 99% de Musulmans énoncés publiquement n’ont pas de sens. Dans un pays où les citoyens sont contraints d’être Turcs et musulmans, il est évident que 99 % des gens seront Turcs et musulmans, et ainsi il n’y aura plus de Kurdes...

Ce sur quoi je veux attirer l’attention est que la religion et les courants religieux ont toujours été soutenus par le système "laïque" en Turquie, comme un instrument utilisé contre le mouvement de libération kurde et les mouvements de gauche. La religion a toujours été considérée comme un facteur très important pour contrer ces deux mouvements. Le système en Turquie a toujours accordé un rôle et une importance particuliers à la religion et aux courants religieux. Regardant la religion comme un outil incontournable, il l’a toujours soutenue et renforcée. Ce soutien a continué jusqu’à ce que le monstre créé par eux soit devenu très puissant et échappe à tout contrôle. La religion et les mouvements religieux qui avaient servi le système durant des années, se changèrent en une menace pour l’Etat. Pour cette raison, une sérieuse intervention fut nécessaire pour stopper et affaiblir ce monstre créé par le système lui-même. C’est pourquoi le RP fut d’abord porté au pouvoir avec un soutien financier et politique de l’Etat dans les administrations locales et nationales. Les ghettos des métropoles devinrent de puissants soutiens pour ce parti. Paradoxalement durant cette campagne électorale ce parti a toujours utilisé des slogans de gauche ainsi que ses valeurs, telle que l'égalité entre riches et pauvres, un ordre de justice pour la société, la fin de toutes sortes de discriminations, alors que la Gauche est morte et toute opposition de gauche complètement abolie en Turquie. Un autre facteur de taille est que le RP a utilisé avec un grand succès le concept de fraternité fondé sur l’Islam. Nous ne devons pas oublier que, comme cela s'est vu aux dernières élections, la mauvaise administration des partis précédents avait amené les gens à voter RP en réaction. Après les élections, le RP a formé un gouvernement de coalition avec le DYP. Mais ce gouvernement fut le début de la fin pour le traditionnel RP. Comme nous l’avons mentionné plus haut, ce parti fut très affaibli par les militaires au moyen de cet accord avec Israël et d’autres événements tels que la Nuit de Jérusalem organisée dans le district de Sincan ( Ankara) où des troupes furent envoyées pour la réprimer. Avec cette fameuse Décision du 28 février plusieurs écoles religieuses, fondations, organisations et tarikats [ordres religieux] furent fermés ; il fut aussi interdit d’entrer dans les administrations et les écoles avec le foulard, etc. Ce processus s’acheva avec la fermeture du RP et l’interdiction d’Erbakan de la vie politique.

Il ne faut pas penser que ce fut alors une sincère et véritable opération menée par l’Etat pour se débarrasser de la religion et des activités religieuses. Selon moi ce fut seulement pour arranger la situation et limiter son pouvoir dont j’ai dit qu’il commençait à être une véritable menace pour le système. L’Etat n’hésitera jamais à la réutiliser par la suite. Cependant lors de ces élections, la venue de l’AKP est la preuve la plus forte de cette idée. Un nouveau parti tel que l’AKP, avec de fortes composantes religieuses mais tout de même plus conciliant et plus modéré que le RP ou le SP, est un parfait outil pour un système qui connaît une faillite politique, une société pessimiste et démoralisée et une économie ruinée. Ce parti a un énorme soutien politique national et international, un leader charismatique tel qu’Erdogan, qui promet d’améliorer la situation économique et politique alors que tous les autres partis ont été rejetés hors de l’arène politique.

Pour autant que l’AKP continuera à servir l’establishment militaire il survivra et restera populaire. Mais il n’y a pas la plus petite chance que ce parti devienne plus fort et soit une grande menace pour eux, puisque la demande de fermeture du parti pourrait revenir à l’ordre du jour. Peu-être le parti sera-t-il divisé comme ce fut le cas à l’époque du FP et récemment pour le plus grand perdant, le DSP d’Ecevit.

La structure de l’AKP

Il est très dur de faire entrer l’AKP dans une catégorie spécifique, puisque ce parti est composé d’idées et de membres variés, et que par ailleurs il a reçu des votes d’électeurs de tous les partis : du parti de gauche DSP aux centre-droit DYP et ANAP, de l’extrême-droite et ultra-nationaliste MHP et du minuscule Parti de la Grande Unité (BBP) ainsi que de l’ancien parti conservateur du Bien-Etre. Il n’est donc pas possible de parler d’une identité spécifique pour ce parti. De plus, parmi les dirigeants du parti, des noms issus de l’ANAP, du DYP, du MHP, du RP, et d’autres anciens cadres nous parviennent. S’adressant aux journalistes, le président député du parti, Abdullah Gül , a défini son parti comme étant un parti de droite, conservateur et démocratique, ce qui semble être une juste définition de l’AKP. Nous devons aussi nous rappeler que l’AKP, comme cela a été clairement observé, pour éviter l’amère expérience du RP, semble très précautionneux, faisant depuis les élections, des déclarations très conciliantes et modérées. Ils semblent hésiter à crisper le climat ambiant et n’utilisent pas le foulard comme un instrument politique, ce qu’avait fait le RP, et sont très attentifs à leur image.

Le cas Tayyip Erdogan

Erdogan, le leader du parti, a joué un rôle essentiel dans la montée de l’AKP et sa victoire finale aux élections, car dans un pays où la corruption, les relations criminelles, la mauvaise gestion, le chômage, l’inflation et la pauvreté augmentent de jour en jour, le peuple attendait un parti nouveau et un leader à soutenir. Etant donné que tous les leaders et partis habituels étaient vus comme responsables de tous ces manquements par les électeurs, Tayyip Erdogan devint le leader le plus populaire. Son profil de victime modérée et sympathique eut un impact très affectif. De fait, démissionner n’a jamais été une tradition en Turquie jusqu’à ces dernières élections, et si les leaders perdants ont annoncé leur retrait de la vie politique c’était parce que leur défaite était vraiment trop importante. Nous savons que tous les leaders sont attachés à survivre politiquement bien qu’ils aient subi de lourdes défaites depuis des années. Pouvez-vous imaginer un pays où 4 générations, [mon grand-père, mon père, moi et mon fils] aient vu les mêmes politiciens ? Ce qui a eu pour conséquence le désir d’un nouveau dirigeant, pas encore usé, et le leadership d’Erdogan porta ce parti. Tous les sondages et les chroniqueurs politiques s’accordent sur le fait que le facteur essentiel de la victoire de l’AKP fut Tayyip Erdogan lui-même, et la décision d’interdiction prise par la Haute Commission des Elections a augmenté ce soutien, en en faisant une victime politique.

Les thèmes populaires et l’AKP

L’Union Européenne

Depuis le premier jour qui suivit les élections, l’AKP a semblée très intéressé par l’UE. Lors de son premier discours Erdogan a déclaré que sa première tâche serait de recevoir une date à la réunion de Copenhague concernant le statut de membre à part entière de la Turquie dans l’UE. Erdogan a ajouté qu’ils allaient former une commission spéciale au Parlement pour traiter des relations avec l’UE. Erdogan a dit aussi que le gouvernement de l’AKP exécuterait tous les verdicts rendus par la Cour Européenne des Droits de l’Homme.

L’Union Européenne semble aussi satisfaite du gouvernement de l’AKP. L’ambassadeur du Danemark qui est aussi le représentant du Conseil de l’Europe et le Chef des Affaires Etrangères de l’UE a rendu visite à Erdogan et a exprimé son soutien à l’AKP. Les visites d’Erdogan en Italie, en Grèce et en Espagne ont été un succès pour l’AKP, puisqu’il fut reçu comme un premier ministre et les messages des premiers ministres de ces trois pays furent trouvés satisfaisants par les observateurs.

Chypre

Comme vous le savez, Chypre est l’un des plus gros problèmes en Turquie. Cela a été utilisé politiquement depuis longtemps par des partis nationalistes spécialement par Ecevit et la voie vers la résolution de ce problème a toujours été fermée par les autorités de l’Etat. Dans certains cercles, Chypre est envisagée comme une question d’honneur national. L’ AKP s’est avancé pour promettre aux US et à l’Union Européenne une solution pour Chypre, et cela est considéré comme une des plus fortes raisons du soutien accordé à l’AKP. L’attitude de l’AKP et d’Erdogan semble corroborer cette idée, et si nous nous reportons quelques jours en arrière, rappelons-nous la proposition d’Erdogan d'un modèle belge pour Chypre, bien que cette proposition ait été critiquée vivement par Ecevit et son ancien ministre Sukru Gurel. En conséquence, nous pouvons dire qu’une solution pour Chypre semble plus proche que jamais.

L’attaque des US contre l’Iraq

L’AKP a là-dessus la même attitude que le précédent gouvernement. Bien qu’il ait déclaré être contre une attaque en Iraq, il a aussi affirmé que si l’ONU votait une résolution, il l’accepterait. En bref, en dépit des affirmations de certains cercles selon lesquels l’AKP est un parti pro-islamique, il ne s’opposera pas à une attaque américaine contre l’Iraq.

FMI

Le leader de l’AKP, Erdogan, a déclaré publiquement qu’ils poursuivraient les programmes du FMI entamés par le précédent gouvernement.

Les partis politiques et la loi électorale

Ce problème est aussi un des problèmes majeurs en Turquie. Le seuil des 10 % au niveau national qui a été instauré pour bloquer le HADEP a causé la chute de tous les partis aux élections. L’AKP a promis de remanier cette loi avec l’unique parti d’opposition, le CHP. De plus, Erdogan lui-même étant interdit en vertu de cette cette loi, il est certain que des réformes vont être entreprises pour lever cette interdiction et lui permettre de devenir premier ministre.

Les droits de l’homme et la torture

Tayyip Erdogan a fait des déclarations sur les droits de l’homme et la violence, surtout au sujet de la torture et l’arrêt de telles pratiques. Erdogan a aussi déclaré que le gouvernement de l’AKP se pliera aux critères de Copenhague.

La Question kurde et l’AKP

Comme nous le savons, aux dernières élections les Kurdes ont montré clairement leurs choix. Dans 13 provinces kurdes le parti de la démocratie du Peuple (DEHAP) a reçu la grande majorité des votes. Il a remporté un succès en y devenant le premier parti, faisant même plus que l’unique parti d’opposition, le CHP, mais en raison de la barre des 10 %, il échoua à envoyer ses représentants au Parlement. Il n’est donc pas possible de parler d’une présence réelle de l’AKP dans les régions kurdes. Erdogan et l’AKP doivent prendre ce point en considération et satisfaire les attentes du peuple kurde.

Ce que sont ces attentes : la reconnaissance constitutionnelle de l’identité des Kurdes et de leur culture aussi bien que le droit d’utiliser leur langue maternelle dans l’éducation et les médias. Certains d’entre vous me diront que ces droits ont déjà été donnés, alors pourquoi y revenir ? Mais si nous regardons les arrêtés de ces soi-disant réformes, nous voyons qu’il est impossible de les mettre en pratique, car plutôt que d’accorder une plus grande liberté à ses citoyens, elles essaient de trouver des moyens ingénieux de paraître concorder avec les mesures requises par l’Union Européenne. (v. Harut Sassounian’s “Will Turkey Succeed in Fooling Europe By Adopting a Series of Fake Reforms? October 3, 2002 California Courier Publisher) .

L’une des principales attentes du peuple kurde est que le gouvernement de l’AKP apporte une issue aux problèmes des réfugiés et les aide à retourner dans leurs villages ; comme chacun sait, des milliers de villages ont été vidés de force et des millions de Kurdes ont été déplacés.

Le Parti de la Démocratie du Peuple (HADEP) qui est le seul représentant politique des Kurdes est aussi un problème important pour eux. Depuis la création de ce parti en 1994, il a été sujet à d’innombrables répressions, attaques, meurtres, arrestations. Comme cela reste présent dans les mémoires, 2 officiels du HADEP ont disparu à Sirnak en 2000 et plus personne n’a jamais entendu parler d’eux depuis. Les 6.23 % de votes HADEP aux dernières élections, et le contrôle de l’administration locale a prouvé qu’il est le seul représentant de ce peuple. Le HADEP veut la liberté d’exister et d’agir politiquement.

Si nous revenons aux solutions proposées par l’AKP sur ces questions, nous ne voyons malheureusement aucune déclaration ou proposition hormis la déclaration du président député de l’AKP, Yasar Yakis [maintenant ministre des Affaires Etrangères] sur le verdict de la CEDH au sujet de la situation de Leyla Zana and et des autres députés DEP. Ni Erdogan ni aucun officiel de l’AKP ont fait aucune déclaration sur le problème le plus vital du pays, la Question kurde. Ils doivent prendre en compte cette réalité et faire de courageuses avancées afin de résoudre cette question. Sinon son avenir ne sera pas très différent que ce que les autres partis ont connu lors de leur défaite historique.

En conclusion, l’AKP a le soutien des les militaires, des US et de l’Union Européenne depuis sa création, et même à l’époque du FP, lorsque quand la distinction entre réformistes et traditionalistes vit le jour.

Dans l’actuelle situation de faillite que connaît la Turquie, il est le mieux placé pour jouer un rôle positif, puisque plus aucune confiance n’est accordée aux autres partis et leurs dirigeants. Seul un parti nouvellement créé, jeune et non usé, dirigé par un président également jeune et charismatique qui a suscité une grande confiance et une popularité auprès de l'opinion publique, peut être plus efficace que les autres partis en Turquie.

La voie pour ce parti est réellement libre, puisqu’il a obtenu une large majorité au Parlement, ce qui ne s’était pas produit depuis des années, et qu’il va gouverner seul le pays, sans rencontrer les problèmes des coalitions. De plus, le soutien de la population en Turquie est très fort, tout comme à l’étranger.

Cependant, parmi les nouveaux députés de ce parti, il y a d’anciens députés, maires et académiciens qui furent exclus et mis en examen en raison de leurs agissements réactionnaires contre le système laïque. Par exemple, le nouveau ministre de l’Intérieur Abdulkadir Aksu [qui a renié son identité kurde] est connu pour être impliqué dans l’affaire de Susurluk et le ministre de la Justice Cemil Cicek est connu pour avoir qualifié le féminisme d’aberration. Le ministre d’Etat Besir Atalay [qui fut renvoyé de l’université en raison de ses activités réactionnaires à l’université de Kirikkale] est l’un des plus célèbres parmi ces personnes au sombre passé, comme l’ont écrit tous les journaux, et le président de la Turquie Ahmet Necdet Sezer est même intervenu lors de la constitution du cabinet pour empêcher la désignation d’Atalay à l’Education. Grâce à son intervention, Atalay fut nommé ministre d’Etat à la place du ministère de l’Education.

La présence de tels personnages au sombre passé peut briser les espérances de beaucoup de gens, mais si ce parti est sincère dans sa politique, tout semble concourir en sa faveur. Le pays connaît des problèmes extrêmement urgents tels que la Question Kurde, la liberté d’opinion et d’expression, l’appartenance à l’UE et la conformité aux critères de Copenhague, le chômage, la crise économique et politique, les lois électorales et le problème chypriote. Si Erdogan et le gouvernement AKP peuvent trouver des solutions à ces problèmes majeurs,et surtout à la Question kurde, qui est le problème le plus grand et le plus vital depuis la fondation de la République, qui a connu jusqu’à aujourd’hui 29 soulèvements et a causé la mort de milliers de gens et un dommage économique qui se chiffre en billions de dollars, il n’y aura dès lors aucune raison à son insuccès. Et il n’est même pas irréaliste d’envisager qu’Erdogan devienne un second Ozal et que l’AKP se renforce s’il apporte des solutions. Mais si l’AKP échoue à résoudre ces problèmes, son destin ne sera pas meilleur que celui des autres partis.

Mutlu CIVIROGLU
Ancien Coordinateur des Relations Internationales du HADEP

Recommandations du Conseil National de sécurité du 25 février 1997

1 - Le principe de la laïcité doit être sévèrement renforcé et les lois modifiées en ce sens, s’il est nécessaire.

2 - Les foyers privés, les fondations et les écoles affiliés aux ordres soufis (tarikats) doivent être placés sous le contrôle des autorités de l’Etat et éventuellement sous celui du ministre de l’Education Nationale (MEN), comme le requiert la Loi sur l’Education Unifiée (Tevhid-i Tedrisat Kanunu).

3 - En vue de rendre les esprits tendres de la jeunesse enclins à aimer la république, Atatürk, la patrie et la nation, ainsi que les porter vers l’idéal et le but d’élever la nation turque au niveau des civilisations modernes, et de les protéger contre des influences diverses :

a - Un système d’éducation ininterrompu de huit ans sera mis en place à travers le pays.

b - Une administration nécessaire et des ajustements légaux doivent être faits pour que les cours coraniques, que les enfants du primaire peuvent suivre avec le consentement parental, se déroulent exclusivement sous la responsabilité et le contrôle du MEN.

4 - Notre éducation nationale a été instituée avec un clergé éclairé loyal au régime républicain et aux principes d’Atatürk et les réformes doivent être conformes à l’essence de la loi sur l’Education Unifiée.

5 - Les infrastructures religieuses construites dans différentes parties du pays ne doivent pas servir à une exploitation politique relayée par certains cercles. Si de tels équipements sont nécessaires, le RAC doit évaluer ces besoins, et les infrastructures devront être construites en coordination avec les gouverneurs locaux et les autorités compétentes.

6 - Les activités des ordres religieux interdits par la loi no. 677, comme toutes les entités prohibées par cette loi doivent cesser

7 - Les groupes de média qui s’opposent au TAF et ses membres doivent être placés sous contrôle. Ces groupes essaient de dépeindre le TAF comme hostile à la religion en exploitant le problème des personnes dont les liens avec le TAF ont été abrogés par le Conseil Suprême Militaire (SMC, ou Yüksek Askeri Sura) en raison de leurs activités fondamentalistes

8 - Les personnes chassées du service militaire en raison d’activités fondamentalistes, de problèmes de disciplines ou de liens avec des organisations illégales ne doivent pas être employées par d’autres services publics ou autres institutions d'Etat.

9 - Les mesures prises dans le cadre des règlements existants pour prévenir l’infiltration dans le TAF par l’extrémisme religieux doivent être appliquées aussi dans les autres institutions et établissements publiques, particulièrement dans les universités et d’autres institutions pour l’éducation, à tous les niveaux de l’administration et dans les établissements judiciaires.

10 - Les efforts de l’Iran pour déstabiliser le régime turc doivent être étroitement surveillés. Une politique pour empêcher l’Iran de se mêler des affaires internes de la Turquie doit être mise en place

11 - Des moyens juridiques et administratifs doivent être utilisés pour empêcher les très dangereuses activités de l’extrémisme religieux qui cherche à créer une polarisation dans la société en attisant des différences sectaires.

12 - Des mesures légales et administratives contre les responsables de ces incidents qui contreviennent à la Constitution de la République turque, la Loi sur les partis politiques, le Codé pénal turc, et surtout la Loi sur les municipalités, doivent être prises rapidement, et de fermes dispositions doivent être mises en œuvre à tous les niveaux pour éviter que de tels incidents ne se répètent.

13 - Les pratiques qui violent la loi sur le vêtement et qui donnent de la Turquie une image anachronique doivent être empêchées

14 - L'octroi des licences pour les armes de court et moyen calibre, qui ont été émises pour des raisons diverses, doit être réorganisé dans le cadre des districts de police et de gendarmerie. Des restrictions doivent être introduites et les demandes pour des fusils à pompes doivent être examinées avec précaution.

15 - Le rassemblement clandestin d’animaux de sacrifices par des organismes non-étatiques et incontrôlés et des établissements à buts lucratifs doit être empêché, et aucun rassemblement d’animaux de sacrifice clandestin ne doit être toléré en dehors des autorités reconnues par la loi

16 - Des mesures légales contre les milices revêtues d’uniformes spéciaux et ceux qui en sont responsables doivent être prises rapidement, en tenant compte du fait que ces pratiques illégales ont atteint de dangereuses proportions, et que toutes les milices privées non prévus par la loi doivent être dissoutes

17 - Les initiatives visant à résoudre les problèmes du pays sur la base de l’“umma” [communauté des croyants] de préférence à la “nation” et qui encouragent les organisations terroristes séparatistes qui ont une approche identique [i.e., en tant que membre de l’umma] doivent être empêchées par des moyens légaux et administratifs

18 - La loi no. 5816, qui définit les crimes commis envers le grand sauveur Atatürk, incluant le manque de respect, doit être entièrement appliquée.

Vous pouvez obtenir de plus amples informations sur le site du Washington Kurdish Institute web page : www.kurd.org

mercredi, novembre 13, 2002

dimanche, novembre 10, 2002

Pour découvrir Istanbul ...

"Istanbul bien et pas cher"
Par R. Tomaselli
"night & day collection" 04-2002


A lire absolument ! Un trésor - peu coûteux 7E.50 - mais très précieux pour découvrir Istanbul, hors des sentiers battus !!

jeudi, novembre 07, 2002

Si vous souhaitez vous rendre en Arménie, vous pouvez obtenir un visa par internet, en vous connectant sur le site du ministère des affaires étrangères d'Arménie (en anglais). Là en remplissant un formulaire avec les données de votre carte de crédit, vous obtiendrez, selon le ministre lui-même, votre visa en deux jours environ (coût = 60$).

A l'aéroport d'Erevan, il faudra présenter les données du visa indiquées sur le site. Est-ce que ça marche par la route sur les postes-frontières ? Mieux vaut leur demander.

(source AFP)
COLLOQUE

Journée d’Etudes du CEIFR, IISMM (EHESS-CNRS) et MSH

Et si on parlait aussi de la société irakienne ? Problématiques et approches des sciences sociales


Paris, 2 Décembre 2002
Lieu: MSH, salle 214
54 bd Raspail, 75006 Paris

Coordination : Hosham Dawod (CEIFR-CNRS) et Hamit Bozarslan (IISMM-EHESS)


Programme de la journée

09h00 – 13h00 : La société irakienne : Structures sociales, complexité confessionnalo- ethnique et pouvoirs

Matinée sous la présidence de Christian Décobert (CEIFR-CNRS)

1- Isam al-Khafaji (University of Amsterdam), State/society: Atomized population in search of
a polity.
2- Pierre-Jean Luizard (GSRL-CNRS), Retour sur « la question irakienne ».
3- Yitzhak Nakash (Brandeis University), The Shi`is and the State in Iraq.

11h30 – 11h40 : Pause

4- Hamit Bozarslan (IISMM-EHESS), Violence et pluriethnicité au Moyen-Orient, le cas de l'Irak.
5-. Hosham Dawod (CEIFR-CNRS), Comment est structuré le pouvoir politique irakien. Une approche anthropologique.
6- Sami Zoubaida (London University),The rise and fall of civil society in Iraq.

12h30 - 13h00 : Discussion

13h00 - 14h30 : Pause déjeuner

14h30 - 15h50 : La place réelle et imaginaire de l’Irak dans le monde arabo-musulman

Après-midi sous la présidence de Daniel Rivet (IISMM-Paris I)

1- Elisabeth Picard (IEP-Aix-CNRS), L’Irak dans les discours nationalistes arabes.
2- Farhad Khosrokhavar (CADIS-EHESS), L’Irak dans l’imaginaire chi’ite iranien.
3- Malika Zeghal (CEIFR-CNRS), L’Irak réel dans l’imaginaire des musulmans d’Amérique.

15h50 – 16h00 : Pause

16h00 -17h15 : Logique globale - logique impériale

1- Rémy Leveau (IEP-Paris), Les Etats Unis, l’Irak et le conflit palestinien.
2- Alain Joxe (EHESS), Représentations successives de l’Irak dans la Stratégie américaine.
3- Jonathan Friedman (EHESS), Le terrorisme comme expression de la reconfiguration
du système mondial.

17h15 – 18h00 : Discussion générale
Ils ont la main lourde les mollahs de Hamadhan ! Non content d'être condamné à mort, le professeur Hashem Aghajari écope aussi de 74 coups de fouet, et en plus il sera exilé huit ans et interdit d'enseignement pendant dix ans .... Ils ont parfaitement raison : Déjà, un repris de justice, c'est pas un exemple pour les enfants, alors un ancien pendu...


'Stupidity, however, is not necessarily a inherent trait.'
Albert Rosenfield.

mercredi, novembre 06, 2002

Vient de paraître :

UNE REPUBLIQUE EPHEMERE AU KURDISTAN
Auteur : Khoubrouy-Pak
Editeur : L'Harmattan
Collection : COMPRENDRE LE MOYEN-ORIENT
Genre : ECONOMIE - POLITIQUE

Prix éditeur : 26,00 euros / 170,55 FRF




Musique du Kurdistan - fmrecord - 9/2002

lundi, novembre 04, 2002

Dernières estimations :


AKP : 34.2%- 362 sièges
CHP : 19.4%- 180 sièges
DYP : 9.6%
MHP : 8.3%
GP : 7.2 %
DEHAP : 6.2%
ANAP : 5.1%
SP : 2.5%
DSP : 1.2%
YTP : 1.2%
BBP : 1.0% -

dimanche, novembre 03, 2002

Elections en Turquie : dernières estimations ...


AKP : autour de 35,7%
CHP : autour de 19,2%.
DYP : autour de 9,4%.
MHP : autour de 8,7%
DEHAP : autour de 6,5 %. (vous remarquerez que pour le moment les dépêches AFP ne les mentionnent pas, heureusement qu'on vous mâche le boulot avec nos correspondants...

samedi, novembre 02, 2002

Les prochaines élections en Turquie et le DEHAP


Mutlu CIVIROGLU
Ancien coordinateur des Relations Internationales au HADEP

Les élections anticipées sont en Turquie une réponse traditionnelle devant une instabilité politique, sociale et économique. La crise économique la plus sérieuse qu’ait connue la Turquie, les problèmes de santé d’Ecevit, la surinflation, le chômage et la déréliction du pays ont écourté la durée de vie politique du Parti Démocratique de Gauche ( DSP ), du Mouvement Nationaliste ( MHP ) et du Parti de la Mère Patrie ( ANAP ) qui avaient formé une coalition gouvernementale en Turquie. Pour toutes les raisons énoncées plus haut, le gouvernement a dû prendre la décision de tenir des élections anticipées le 3 novembre 2002.

Il y a 550 sièges au Parlement turc et tous les partis doivent passer la barre située très haut de 10 % de votes au niveau national, seuil requis pour être représenté au parlement. Bien que ce système de seuil existe dans d’autres pays, aucun d’entre eux n‘est aussi élevé que celui qui existe en Turquie ; il est de 5 % en Allemagne, Nouvelle-Zélande, Estonie, Russie, Pologne, Arménie, Slovaquie, République Tchèque, Géorgie, Corée du Sud ; de 4 % en Italie, Albanie, Autriche, Bulgarie, Hongrie, Lettonie, Lituanie ; de 3.4 % en Slovénie et de 1.5 % en Israël. [ Il est généralement admis en Allemagne que l’existence d’un seuil de 5% a conduit à une stabilisation de la vie politique. ] Le système électoral en Turquie fait l’objet d’un débat depuis longtemps. Des propositions ont été avancées pour abaisser les 10 % à une proportion plus basse, par exemple de 7 % ou 5 %. Malgré quelques tentatives pour changer la loi électorale et abaisser ce seuil, on y renonça par crainte que le Parti de la Démocratie du Peuple ( HADEP ) [ maintenant DEHAP ] entre au Parlement. Paradoxalement, le Parti Républicain du Peuple ( CHP ) qui avait échoué à entrer au Parlement en 1999 en raison de la hauteur du seuil requis, annonça cependant qu’il s’opposait à son abaissement. Le CHP ne fut pas seul dans ce cas puisque le Parti du Développement et de la Justice de Tayyip Erdogan ( AKP ), rejeta aussi l’idée d’abaisser ce seuil. Quelques scénarios ont été émis prévoyant qu’en Turquie ces deux partis entreront au Parlement et formeront une coalition, mais d’autres prévoient qu’ils échoueront à franchir ce seuil. En raison de la loi électorale turque, ce scénario est fort possible. Personne ne s’attendait à ce que le CHP échoue à passer cette barre en 1999.

On estime à environ 40 millions le nombre d’électeurs, et un parti doit recevoir entre 3.5 et 4 millions de votes pour franchir ce seuil, qui fut instauré pour la première fois en 1993 pour empêcher l’entrée du pari pro-Kurde de la Démocratie du Peuple ( HADEP ), principalement composé de Kurdes au parlement. Pendant les deux dernières élections, en dépit d’un nombre conséquent de voix le HADEP ne put entrer au parlement à cause de cette barre. Durant les élections de 1995 les 22 sièges du HADEP furent reportés sur d’autres partis, surtout le Parti du Bien-Être ( RP ) et en 1999 ses 34 sièges bénéficièrent surtout au Parti de la Vertu ( FP ). Cependant, il y eut un effet boomerang contre ceux qui instaurèrent ce seuil, car de nombreux sondages ont montré que plusieurs partis, dont trois partis gouvernementaux étaient loin de passer cette barre si élevée requise pour l’entrée au parlement.

Ce que les sondages et les chroniqueurs s’accordent à dire, c’est que seuls le Parti de la Justice et du Développement ( AKP ) le Parti Républicain du Peuple ( CHP ) passeront la barre mais que le Parti de la Vraie Voie ( DYP ), le Parti de la Jeunesse (Genc Party ), le Parti du Mouvement Nationaliste ( MHP ) frôleront ce seuil. Malheureusement les médias turcs continuent d’ignorer le Parti Démocratique du Peuple ( DEHAP ) et ses meetings auxquels participent des centaines de milliers de personnes. Le meeting du DEHAP à Istanbul, qui s’est tenu le 27 Octobre a montré le poids sérieux du DEHAP, puisqu’il a rassemblé plus que le nombre total des participants à 5 autres meetings tenus le même jour. Bien que l’AKP soit considéré comme le plus gros parti, son meeting organisé le même jour dans la même ville ra rassemblé seulement 100 000 personnes. De la même façon, le DSP du Premier Ministre Ecevit ne mobilisa qu’à peine 7 000 personnes, et son partenaire de coalition, le leader du parti ANAP, Yilmaz, ne put s’adresser qu’à seulement 15 000 personnes. Istanbul est la plus grande ville de Turquie et compte 70 sièges au parlement, si bien que chaque victoire électorale ne peut se faire sans un soutien conséquent de cette ville. En conséquence, le DEHAP rassemblant approximativement 350 000 personnes à son meeting nous donne des indications très importantes. Je souhaite vous rappeler que le Parti de la Démocratie du Peuple ( HADEP ), a obtenu [ moins que les participants de ce meeting ], 210 000 votes à Istanbul en 1999.

Le DEHAP a tenu ses derniers meetings à Batman, Agri, Siirt, Mus, Bitlis et Diyarbakir aujourd’hui [ 01.11.2002 ] avec la participation de centaines de milliers de personnes. Surtout à Diyarbakir où le meeting fut un succès, le DEHAP battit son record avec la participation de 500 000 personnes. Toutes ces tournées furent des indicateurs clairs de la montée des performances du DEHAP. Comme le chroniqueur de Yeni Safak, Koray Duzgoren le mentionne aussi, “il y a, de la part de millions de Kurdes un grand enthousiasme pour ces élections et un souhait fort d’être représentés au parlement. Par ailleurs, ils se sont tous fixés sur un but spécifique, mettant de côté tous leurs conflits et leurs différences. Leur but est de devenir des citoyens égaux dans leur pays et d’être représentés au parlement, comme preuve de leur identité. En dépit de ceux qui refuse de reconnaître leur réalité, ils veulent réussir par des moyens démocratiques et être acceptés comme partenaires fondateurs de la République et une part intégrale de ce pays, dans un sens légal et politique. Pour de telles raisons, les supporters de l’Alliance du DEHAP semblent enthousiastes et déterminés, contrastant avec l’apathie et le manque d’intérêt des supporters d’autres partis. »

Je suis entièrement d’accord avec M. Duzgoren. Je crois que le 4 novembre la Turquie sera un pays bien différent ; le DEHAP, composé de Kurdes, de femmes, de socialistes, de travailleurs, d’intellectuels, ajoutera ses couleurs au parlement. Grâce à cela, la Turquie aura l’opportunité de résoudre le problème kurde et les peuples de Turquie seront représentés au parlement dans leur diversité. Comme dit le président Bozlak, il sera facile à la Turquie d’obtenir une date pour sa candidature à Copenhague, avec la présence du DEHAP au parlement. Selon moi, DEHAP obtiendra 11 % et sa torche éclairera toute la Turquie le 4 novembre. [ voir la liste plus bas des autres estimations sur le pourcentages des partis ]


ESTIMATIONS SUR LES ELECTIONS

Les partis qui passeront la barre

Le Parti de la Justice et du Développement ( AKP ): entre 20 - 25 %

Le Parti Républicain du Peuple ( CHP ) : entre 16- 21 %

Le Parti Démocratique du Peuple ( DEHAP ) : entre 08- 13 %

Le Parti de la Vraie Voie ( DYP ) : entre 08- 12 %


Les autres partis qui franchiront la barre :

Parti du Mouvement Nationaliste ( MHP ) : entre 6- 11 %
Parti de la Jeunesse ( GP ) : entre 6 -11 %



[ Le DEHAP fut fondé en 1997 par précaution contre un verdict de fermeture du HADEP de la Cour Constitutionnelle. Après la déclaration du président de la Cour Constitutionnelle dans la presse, le président du Parti de la démocratie du Peuple ( HADEP ) Murat Bozlak, a annoncé qu’ils se retireraient des élections. Après cela le bloc Travail, Paix et Démocratie, qui fut mis en place sous la bannière du DEHAP (Parti Démocratique du Peuple), fut composé du HADEP (Parti de la Démocratie du Peuple), du EMEP ( Parti du Travail ) et du SDP (Parti Socialiste de la Démocratie). ]

Quelques extraits du programme électoral du DEHAP :

# Le DEHAP maintient l’idée que les peuples kurde et turc et les travailleurs d’autres ethnies doivent vivre ensemble sur la base de l’égalité et de la fraternité, et que le terrain pour cela doit être préparé.
# Il demande une solution démocratique à la question kurde.
# Il veut promouvoir l’amitié et la fraternité des peuples contre toutes sortes de discriminations et de racisme entre ces peuples.
# Il veut promouvoir aussi l’unité et la fraternité entre les ressortissants des différentes religions –sunnite, alévie ou autres –et propose un système légal de garanties pour la minorité des Alévis.
# Il demande l’abrogation de toutes les lois et législation entravant l’organisation des travailleurs et ouvriers, ainsi que la liberté de penser et des consciences...

Les résultats des deux dernières élections en Turquie


Concert de soutien à l'Institut kurde