samedi, juin 29, 2002

Dunaysir

10h55. Le coup de baton de ce foutu pays a fini par me tomber dessus. Fièvre, tourista, mal de coeur. A part les médicaments et la diète, rien d'autre à faire qu'attendre que ça passe. Le probleme est de voyager dans des dolmush surchauffés et de travailler au soleil. Or je ne veux pas manquer Dünaysir. Mais à part me nourrir exclusivement de dew et de pain, je ne vois pas comment me soutenir. Le probleme est que l'on peut de moins en moins manger correctement ici. Hier, au restaurant d'à côté, il n'y avait pas de dew ! Un restaurant kurde sans dew ! Chaque année c'est de pis en pis. On va finir par ne plus pouvoir manger que des kebabs graisseux, gros comme deux doigts, servis sur d'énormes tranches de pain et ne plus avoir à boire que du coca. Or, nous l'avons furieusement constaté, malades ou pas malades, diète ou pas diète, le coca fait fâcheusement grossir. Entre revenir obèse et mourir d'inanition, le choix est réduit. Ce n'est vraiment plus un pays où l'on aime manger.
Kiziltepe-Dunaysir. 14h15. Aller-retour dans une bourgade surchauffée (40° aujourd'hui) pour une mosquée qui n'en valait pas la peine. Sa forme est celle des églises syriaques (je ne sais plus si c'est une ancienne église ou non), le décor de sa façade consiste en une série de tortillons assez ridicules. L'intérieur est plutôt banal. De très hauts et très gros piliers carrés la font ressembler à une commanderie de templiers. Le mihrab a un décor tapissant de frises en coufique végétal et géométriques. Peu de relief, une certaine sécheresse, comme à Kayseri.Retour assez express à Mardin, donc. A l'aller, il a fallu subir deux jeunes pétasses vêtues en Anatoliennes de choc, couvertes de la tête aux pieds d'un imper et de leur foulard, qui avaient tenu à se placer dans l'axe de la fenêtre tout en la faisant fermer. Des fois qu'elles attrapent la mort sous leurs kilos de nylon et de tergal... grognasses, va. Il faut toujours que ça se balade avec un air méprisant avec le ferme dessein de faire chier le monde. M'en fous, si j'avais été malade, je leur aurais vomi dessus.Au retour c'était différent, c'est le moteur du dolmush qui a lâché. C'est-à-dire qu'il vrombissait épouvantablement et le chauffeur préférait ne pas s'arrêter de peur de ne pouvoir redémarrer. Les passagers montaient et descendaient au vol.De Mardin nous avons repris un dolmush pour Midyat où nous sommes actuellement. La vieille ville fait beaucoup penser à Mardin du temps où Mardin valait le coup d'oeil. Par contre, comme à Mardin, ses habitants semblent un peu neuneu. Que ce soit dans toutes les langues, en kurde, en turc, en anglais, en allemand, on a un mal fou à se faire comprendre quand on demande des choses aussi simples qu'un taxi, un hôtel, une station de dolmush. Déjà à l'hôtel Bilen, alors que je demandais où prendre le bus pour Midyat, la réceptionniste m'a apportée une carte, toute contente de m'indiquer par où nous devions marcher pour gagner Midyat (entre 55-60 km tout de même). A pieds bien sûr... Je me demande si c'est l'assimilation qui les rend de plus en plus semblables aux Turcs. Pas méchants, plutôt serviables, mais complètement bouchés. Une idée à la fois et de préférence qui ne sort pas trop de l'ordinaire.

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