mercredi, octobre 04, 2000

Istanbul

Nous devions dîner chez Mithat hier mais il a été arrêté par la police et transféré chez les militaires. Nous aurons peut-être des nouvelles aujourd'hui.

Vu le président de TUAD hier. Ne parle pas le kurde, bien ma veine. Grand, un peu gauche, timide mais intelligent. Il n'est pas vraiment beau, les traits anguleux, le nez camus, mais les yeux noirs très vifs, intenses. Il m'a tout de suite fait penser, je ne sais pourquoi, au docteur Jivago. Parlé boulot. Evoqué certains problèmes, notamment avec TOHAV. Ces cons auraient laissé entendre qu'on avait présenté leur projet minable et détourné le fric ! Mais à TUAD, personne ne peut y croire. Nous avons même refusé en nous marrant les dédommagements financiers que TUAD nous proposait.

mercredi, septembre 27, 2000

Erzurum

Hier matin, le château d'Ishak Pacha. Une splendeur qui commence hélas d'être douteusement rénovée. Le guide et une Japonaise nous accompagnaient. On les a virés superbement, et il s'est très vite aperçu que j'en savais plus que lui. Roxane tout mitraillé, par moment, c'est vraiment le décor de Mem et Zîn. Des militaires en visite nous ont demandés de les prendre en photo, ils nous ont photographiées avec eux et ils vont nous envoyer les photos ! Par contre le guide nous a joué un sale tour en oubliant de nous dire qu'il fallait un voile pour le tombeau d'Ahmedê Khanî, ce qui fait que nous n'avons pas pu rentrer. A mon avis, c'est surtout l'extérieur qui est important, mais bon.

Sinon, la visite du village "montagnard" d'Ararat a été une arnaque très instructive. Le minibus nous a emmenés à quelques kilomètres de Dogubeyazit. Une plaine grise, un désert couvert de poussière noire, quelques bicoques dont beaucoup en ruine. Pas de champs, pas de cultures, pas d'eau sauf une source (celle d'Ararat), comme un égout. Peu d'habitants, des gosses comme des mendigots qui braillent "hello money". Et la montagne devant, grise, pelée. Les villages de montagne ayant été brûlés, et celui d'Ararat aussi, le seul village qu'ils trouvent à faire visiter, ce sont ces baraques de réfugiés, coincés entre leur montagne brûlée, une route nationale et une caserne ! Une honte et une arnaque, mais très instructive. Dans le bus qui nous conduisait à Agri, une vieille Turque nous montrait les mêmes étendues noircies, brûlées, avec des signes de désolation. Et ce n'est pas le pays car plus loin tout était vert, avec des peupliers, des sources.

L'arrivée à Erzurum fut très drôle et épique. Le car de nuit nous débarque en périphérie, le long d'une route. On marche, pas de taxi. Au passage, un bus municipal nous klaxonne et quand le receveur (un gamin) nous demande où on va, nous faisons un geste large et évasif : "Otel?." Ils ont dû nous demander quel hôtel. On leur a fait comprendre qu'on n'en savait rien, après tout c'était leur ville, non ? Finalement, tous les passagers étaient morts de rire. Pour finir, le bus nous a effectivement débarquées devant un hôtel, et puis si on en voulait un autre, à 600 mètres. Devant le premier hôtel, qui n'avait pas l'air mal, Roxane attend avec les sacs.

J'arrive, fonce sur la réception et demande le prix d'une double. Il me dit en lires turques "fifty millions." Je dis d'accord, je sors, et me demande s'il a dit fifty ou fifteen. Je reviens dans la réception et lui demande de me l'écrire. Toujours ébahi, le réceptionniste m'écrit sur une note : "15 millions, 25 $." Je dis OK. Cinq minutes après nous revenons avec les bagages. Ils ne doivent pas voir souvent de touristes à Erzurum. Nous étions l'attraction de l'hôtel.

lundi, septembre 25, 2000

Dogubeyazit

Parti de Van ce matin en minibus. Dans la nuit, grosse migraine, le matin, tourista. Dans le minibus, ces cinglés de Kurdes qui voyagent sur une route surchauffée toutes vitres fermées, m'ont achevée. Déjà, à l'arrêt, j'ai tout senti tourner autour de moi. J'aurais dû faire en sorte d'avoir un malaise en plein air. A peine repartie, à demi-évanouie, j'ai subitement dégueulé sur Roxane qui a eu l'extrême grâce, au nom de vingt ans d'amitié, de le prendre avec philosophie. Le vieux à côté n'avait pas l'air trop jouasse.
L'après-midi, à l'hôtel, fièvre, dégueulis, diarrhée. Je soupçonne l'ercéfuryl ou l'imodium de ne pas avoir supporté la chaleur et d'y être pour quelque chose. Je suis descendue vers 16 heures, bu un coca, et pris deux daffalgans pour faire tomber la fièvre (je me balade en pullover à l'heure qu'il est). L'hôtel est très confortable pour 200 F la nuit. Le type est très con par contre, et a expliqué à Roxane qu'il y avait des problèmes à cause des Kurdes et du PKK, mais que maintenant tout allait bien, puisque les soldats avaient tué tous ces gens-là. Le pire, c'est que ce sont des Kurdes. Le type de l'office de tourisme est venu proposer ses services. Au bureau nous avons eu un mal fou à lui faire cracher l'info, où était la tombe d'Ahmedê Khanî, "this famous Turkish writer".

Le guide, un Kurdes aussi, mais un peu moins collabo que les autres, nous a enfin éclairé que oui, c'était un écrivain kurde et sa tombe est en face du château d'Ishak Pacha. ça et une excursion sur le mont Ararat, et demain soir, nous partons pour Erzurum.

dimanche, septembre 24, 2000

Van

Vu la citadelle ce matin. Sans grand intérêt une fois qu'on y est, mais la vue d'en bas est très belle. Les petits Kurdes sont de vrais poisons, de petits mendigots, toujours accrochés à vos basques et répétant "Hello money" sans fatigue. Culture des bidonvilles ou du tourisme ? Les Kurdes restés vraiment kurdes sont très bien. Pour revenir de la citadelle, un type s'est arrêté et nous a proposé spontanément de nous ramener. Il était vraiment ravi de m'entendre parler le kurde. Pour ces gens du Kurdistan, la France va être un pays couvert d'école de langue kurde et qui gagne au foot

Van

Voyage plaisant, hier. Parties du minibus de Mardin pour Diyarbakir, nous reprenons un minibus à Diyarbakir puis on nous fait descendre pour reprendre un autre minibus, flambant neuf, vide, avec seulement le chauffeur et un jeune. On traverse des régions désertes et splendides, Bitlis surtout, une ville vraiment charmante, où nous projetons de revenir. Entre Bitlis et Van, le paysage a changé radicalement. La fraicheur est revenue, les montagnes ont verdi, se sont couvertes de peupliers? Aux abords de Van surtout, de très beaux plateaux entre les monts, des ruisseaux, des peupliers, des prés et des vaches. Le bus s'est un peu rempli sur la fin. Le jeune qui était à côté du chauffeur est venu nous draguer et jusqu'à ce matin, il était très dur de s'en débarrasser. Aujourd'hui, nous allons sur le lac. Ici, je parle le kurde très librement. C'est bien agréable.

samedi, septembre 23, 2000

Istanbul

Ce chauffeur de taxi qui nous klaxonne dans Sultan Ahmet, que nous prenons, qui nous offre tout de suite de son pain et de son yaourt (son déjeuner) et je réponds machinalement "Spas". Après, il nous a proposé plusieurs fois de son pain. Dans le rétro, regard entendu, sourire profond. Un Kurde, c'est sûr. Arrivé devant le Musée de l'Armée, je paie, impossible de lui faire accepter un pourboire. C'est-à-dire qu'il pensait que je ne trouvais pas ma monnaie, que je m'emmêlais dans les billets. Finalement, il me rend plus qu'il ne devrait. Puis me tend la main, avec un regard profond :"Serçawan". Et pour finir, il me la baise, pas comme un dragueur, comme on baise la main des personnes respectables, à la naissance du poignet. J'en reste bouche bée. Est-ce le "spas" ou bien m'a-t-il vue quelque part ?

jeudi, septembre 21, 2000

Hasankeyf

Hier, donc, excursion à Hasankeyf. Très chaud, mais bon, terminé les turbehs, hélas très abîmés, la mosquée. Nous avons pu monter en haut du minaret, juste en-dessous du nid de cigogne. Une escalade à tâtons, dans le noir et la poussière, sur des marches usées, avec de bonnes crises de rire !


Mardin- 16-h30. Grande Mosquée. J'écris sous la tonnelle de la Grande Mosquée. Mardin n'a guère changé, au moins en ce qui concerne la vieille ville. Nous sommes descendues dans le même hôtel qu'il y a huit ans. Je ne sais pas si nous aurons cette fois-ci un contrôle de police !

mercredi, septembre 20, 2000

Diyarbakir

Arrivée le soir du 18 à Diyarbakir. D'Istanbul, Roxane m'avait fait appeler Hassan, le majnoun de Diyarbakir, qui a fait un bond en m'entendant et nous attendait à l'aéroport le soir. Il nous a tout de suite emmenées au restaurant en disant à tout le monde qu'il m'aimait. Mais bon, à revenir à lui, il était moins majnoun et prétendait finir la nuit dans ma chambre d'hôtel. Du coup, il a passé la nuit à l'hôtel, dans une chambre voisine. Assez collant, même.

Le lendemain, vu le Syndicat où Firat voulait que nous déposassions les livres. Comme il me parlait en turc, je n'ai rien dit. Mais finalement, ils ramaient pour trouver un interprète, alors je leur ai demandé naturellement s'ils parlaient le kurde. Leur tête ! Du coup, ils nous ont séquestrés et donné à manger. Les destinataires des livres sont arrivés, dont le maire d'une commune voisine. Ils nous ont tout arrangé pour Hasankeyf, et se sont occupées de nous comme leurs invitées spéciales.

Le soir, dîner dans un bar de Diyarbakir. Intrusion des keufs, qui regardent les papiers et se mettent à fouiller. Il n'y a que des hommes dans ces endroits. Ils étaient finalement décontenancés et rougissants quand nous avons pris notre air : "Messieurs, qui commence ?" Non, nous, personne n'allait nous toucher. On se tenait les côtes. Nos voisins de table ont dû penser que nous étions deux touristes inconscientes et ont fait le geste d'être menottés en disant "Kurdistan".

vendredi, septembre 15, 2000

Pris le car d'Izmir pour Istanbul à 2O h 30. Déjà, rien qu'à acheter nos billets, on s'était fait remarquer. Surtout avec ma guitare ! Le voyage fut comme d'habitude un peu douloureux ( je ne supporte pas de rester assise longtemps dans un car). Il y avait un incroyable film d'horreur brésilien, une histoire de serpent géant bouffeur de chercheurs en Amazonie. Puis je me suis endormie. Assez profondément. Ce qui fait que comme la dernière fois, j'ai loupé le voyage du car sur le ferry. C'est toujours entre 3 et 4 que ça se passe et j'ai toujours sommeil à ce moment-là ce qui fait que je ne descends jamais sur le pont.

Arrivés avant la gare routière d'Istanbul le petit steward, désespérant de me réveiller, m'a ranimée à l'eau de Cologne, ce qui a fait rire tout le monde. Après, ils nous ont pris en charge, nous demandant où on allait pour le service de bus. Me demandant mon prénom et s'appliquant à le répéter. Mon prénom doit être assez dur à dire pour un Turc. Le service du bus nous a également pris en charge sur Taksim, en nous demandant où on allait et en nous trouvant un taxi. Et c'est nous qui avons pris en charge le taxi en le guidant du Pera Palas jusqu'au Saydam. Là, un des Turcs nous a fait un immense sourire radieux. Il était pourtant six heures du mat'. Dodo ensuite.


jeudi, septembre 14, 2000

Izmir

Nous prenons le bus pour Istanbul à 20h30. Arrivée entre 6 et 7 heures. La température est impeccable, il fait bon, avec un doux vent. L'ennui, c'est qu'il faille attendre 4h30 en gare routière, qui est en-dehors de la ville et où il n'y a pas grand-chose à voir.

Nous buvons un thé en plein air, près d'un bassin.

jeudi, mars 30, 2000

Kharpout-Elazig

Musée d'ELAZIG : Une jarre, six anses, volutes. Haut : bourrelet, motifs à six volutes.

Ce motif se répète constamment. Seule frise figurée. Sur haut du corps : animaux courant ou rampant, faune fantastique.

Une autre, plus petite : motif seldjoukide. Haut disparu. Visages de bouddhas et formes humaines stylisées, répétées, avec volutes et lions.

Beaucoup de bronzes à Kharput. Epoque plus tardive, XV°-XVI° ? Pas d'incrustation mais ont gardé les motifs de Djezireh. Une petite coupelle a ainsi les douze signes du zodiaque. Les personnages, plus stylisés, rappellent ceux du XIII°

mercredi, mars 29, 2000

Kharpout-Elazig

A Kharpout, au musée. Objets de bronze, petits bassins, une sorte de seau. Motifs récurrents : 2 médaillons, l'un à noeuds, l'autre à volutes. Plus un de cyprès aux palmettes, très stylisé.

Grande Mosquée : cour centrale, bassin, nef, 2 rangées d'arcades.

Arcs persans en brique rouge. Les minarets sont en brique, motifs. Celui de la Grande Mosquée est penché.

A Diyarbakir, j'ai rencontré un majnoun. L'était-il avant ? C'était dans un restaurant. A la table d'à côté, un homme élégamment vêtu, chevalière et montre en or, dînait seul. Pas un regard. Une vraie tête de Kurde, nez d'aigle et moustache. Déjà le serveur me demande : "Kurdi zanî ?"Ce qui nous a fait rire. Peut-être était-on un peu repéré ? Je n'ai pas bronché. Le repas était commencé quand le serveur apporte des fistik en nous expliquant que c'est un cadeau du monsieur à côté. Celui-ci, impassible, regardait droit devant lui, comme s'il ne nous voyait pas. Puis un peu plus tard, la même chose avec des cigarettes. Je n'ai croisé qu'une fois son regard et je lui ai souri. Le personnel lui témoignait une déférence naturelle. Il était visiblement aimé et respecté. Puis il nous a fait apporter une demi-bouteille du vin que nous avions bu. Le fou-rire nous gagnait tout de même. A la fin du repas, il a fait demander par le serveur si nous acceptions de venir à sa table. Au point où on en était... Il avait été rejoint entre-temps par un autre homme, plus jeune, qui a tout de suite compris que je parlais le kurde. La conversation s'est engagée et l'homme, qui s'appelait Hassan, commence à nous expliquer que nous étions ses invités. Et tout à coup à la fin du discours, il conclut en me regardant d'un air émerveillé, "Ez ji te hez dikim." J'étais si saisie que j'ai mis un certain temps à réaliser que c'était une déclaration en bonne et due forme. D'amour, de passion. Que je sois mariée ou non il s'en foutait absolument. Je pouvais tout lâcher pour lui si je voulais. N'étais-je pas libre ? Sa formule était simple : je suis venue, je me assise non loin de lui et je suis rentrée dans son coeur. Voilà. Et il m'aime. Combien de fois a-t-il répété ça, en extase. Il voulait que l'on vienne avec lui, il voulait que nous allions quelque part écouter de la musique, il voulait tout ce que je voulais, voilà. A chaque fois qu'il me regardait en déclarant : "tu t'es assise, tu es entrée dans mon coeur", je levais les mains au ciel d'un air fataliste. Je n'oublierai pas de sitôt ce regard, heureux, émerveillé, illuminé. Golgun, c'est ainsi qu'il m'appelle. C'est sans doute un type très bien, un grand seigneur. Il m'a raccompagné jusqu'à l'hôtel, en demandant à plusieurs reprises si je ne voulais pas m'asseoir dans un endroit et écouter de la musique. Mais il ne se fâchait pas de mon refus. Il m'a laissé son nom, 5 numéros de téléphone, tout heureux et rougissant que je lui fasse la bise. Comme Roxane toussait, il a cru que l'hôtel n'était pas assez chauffé et il a demandé à la réception d'arranger ça. Total, nous avons eu chaud toute la nuit. Il nous a semblé aussi qu'il avait réglé une nuit pour nous, celle qu'il aurait aimé passer avec moi.

Durant le repas, le guide véreux qui nous accompagnait est venu pour s'éclipser et a été rembarré, humilié par Hassan. Il est alors rentré dans une rage que seuls les gens vifs éprouvent à l'égard des gens très bien. Hassan n'a même pas élevé la voix. Qu'a-t-il dit ? Il s'est seulement indigné de ce que le guide nous adresse la parole et ne nous respecte pas. Naturellement indigné devant ce qui est vil. Il me l'a dit d'ailleurs : "Ev kes ne bash in."

dimanche, mars 26, 2000

Diyarbakir

Grande Mosquée. Un taureau. Un lion avec un anneau sur une colonne de droite.

Mur gauche : frise coufique fleuri. 2 niches à colonnettes et coquilles, au-dessus, 5 curieuses sculptures, une niche à colonnette.

Puis, toujours au-dessus d'une arcade, dessins géométriques en blanc. Curieux motif en arête de poisson et soleil.

Mur face : colonnes supérieures, toutes différentes : striée, anneaux, nids d'abeille, motifs décoratifs en diagonal, entrelacs carrés, filet, large entrelacs carrés, losanges, ronds, crois, grands losanges.

Au-dessus, une frise végétale, avec un motif de vase qui se répète;

Au fond de ce mur, une galerie. Motifs noirs et blancs alternés.

Diyarbakir

Une noce hier. Des garçons qui tournoyaient comme la toupie de feu que j'avais décrite dans Kawa le Kurde. Le visage en extase ou fier comme tout. Une danse bien orchestrée. Deux rangées d'hommes se font face. L'une avance par trois pas en levant les jambes, alternativement. L'autre s'immobilise en sautillant, de leur façon toute spéciale, en pliant les genoux. Un des meneurs de rang se détache pour danser seul au milieu. Son rang s'accroupit et claque des mains, tandis que l'autre reste debout et ondule sur place. Puis le danseur reprend sa place et tout recommence avec l'autre rang.

Variante avec une ronde. On tourne, en se tenant par le petit doigt. Un danseur se détache et part au milieu de la piste. La ronde se lâche et bat des mains, puis s'accroupit tout en battant des mains pour encourager le danseur solitaire. Il reprend sa place et la ronde reprend. Cette danse se fait avec quatre temps, quatre pas en avant, quatre en arrière, et la ronde ondule comme un rang de faucheurs.

Hasankeyf. Citadelle. Etagée sur les montagnes. Porte-tourelle. Etroite porte, frise arabe au-dessus. Toujours ce motif de queue de dragon. Pierres de taille blondes, quelques-unes noires. Autour, habitations et villages troglodytes.

Coupe du mur de la citadelle : pierres de taile, petites pierres, gros moellons et mortier.

Intérieur : enduit blanc (chaux ?) sur les murs.

Grande salle : forme d'iwan ? Voûte en nids d'abeille. Moellons en tubes creux en alvéoles, terre cuite dans mortier. Murs, pierres noires et mortier.

Deux fenêtres latérales, traces décor végétal dans stuc. Ouverture du fond : muqarnas.

samedi, mars 25, 2000

Diyarakir

Caravansérail du. XV° siècle. 22 chambres. Pierres noires et blanches. Au centre, fontaine à coupole.

Madrassa : 2 vases jaillissant + une date et le nom d'Allah. Murs latéraux, frise.

Iwan, mihrab, arcades.

Mihrab, 2 piliers tournants. 1193-1194. Coquille.

Partie porte : grande arcade avec colombe.

vendredi, mars 24, 2000

Istanbul, Topkapi Museum

Miroir : Anatolie orientale ou Khorassan. Chasse au faucon, deux chiens, un canard. Bordure, chiens courant. En haut, deux dragons entrelacés.

Miroir incrusté d'argent, 13-14° siècle. Zodiaque. Frise de chiens courants, une des figures = plateau émaillé artukide de Vienne.

mercredi, mars 22, 2000

Mardin-Cizre

Décidément, je ne reviens pas sur ma première impression d'il y a huit ans. Mardin est une ville de cons, bigote, hypocrite, où tout est fermé à sept heures et où aucun restaurant ne vend d'alcool. Plus d'Arabes que de Kurdes. Mortel. Passé quand même un bon moment, hier, dans les bidonvilles du bas de la ville. Pour une fois les Kurdes vivent en bas : ils viennent des villages voisins qui ont été brûlés. Les hommes sont dans la maçonnerie ou conduisent des bus... On a créé une émeute de gosses quand j'ai parlé kurde. Le soir, pour survivre, on a acheté de la bière et on boit à l'hôtel. En pleine nuit, réveillée par les appels à la prière, retentissants.

Aujourd'hui, Cizre. Pris les tombeaux de Mem et Zîn, la Grande Mosquée, une vue de la vieille ville. Pas pu prendre le mont Cudî, les keufs nous ont gaulées avant, nous ont dit que c'était une zone militaire et hop, redirection Mardin. D'ici, impossible de trouver un vol direct pour Van. Une journée de voyage.

vendredi, mars 17, 2000

Kusadasi

Pourquoi diable nous retrouver à Kusadasi ? Ce n'est même pas le bout du monde. C'est l'endroit le plus éloigné de ce que nous devrions parcourir. C'est une station balnéaire qui n'est faite que pour accueillir des flots d'Allemands, de Belges... Hier il y avait même des Sud-Africains. Des immeubles genre "Sarcelles sur Mer" dit le Routard, la mer, un petit port. Voilà. Pourquoi nous retrouver là ? Le hasard. A l'aéroport d'Izmir, on a simplement dit au taxi "Otel, güzel, deniz." Alors il a proposé de nous amener à Kusadasi. Il a dit que c'était joli, en bord de mer, et à 16 km d'Izmir. Il a dit "sixteen". En fait c'était soixante.
En taxi, il nous promène longtemps dans la campagne, belle la campagne, méditerranéenne. Le chauffeur qui draguait gentiment Roxane s'arrête pour nous acheter deux oeillets rouges. On repart, on roule, on traverse des bleds. Et je pensais celui qui me disait avant de partir, comme un conseil profond et impérieux : "Ne sortez jamais en rase campagne. Jamais seules. Toujours dans les villes." Et nous, rêveusement, un oeillet à la main, cherchant la mer...
On arrive enfin. Un 3 étoiles avec salle de bain, séchoir, bar, enfin tout. Un bon restaurant de poissons, assez cher, mais bon. En revenant, on a joué au toboggan et aux balançoires dans le petit square du port sous les yeux intrigués des habitants et on embêtait les amoureux qui roucoulaient sur le port en venant exprès admirer la mer tout près d'eux. On a même évité une scène de ménage. Un type assez vieux qui essayait de convaincre de je ne sais quoi une grosse fille à l'air malchanceux. Au début, il était près de lui foutre une baffe, mais comme on faisait les clowns à côté de lui il s'est marré et ils sont partis avec le sourire. Nous travaillons aussi pour la réconciliation des couples turcs...

Concert de soutien à l'Institut kurde